Je rejoins certains avis qui placé ce film comme supérieur au 2. C’est en effet le cas, surtout grâce à un casting meilleur, à des personnages plus solides et à un réel sens du divertissement.
Le casting est en effet solide, avec un bon lot d’acteurs rodés aux séries B, mais qui pour certains ont eu des rôles assez prestigieux. C’est le cas de Michael Ironside par exemple. Si globalement ca tient la route, toutefois certains se démarquent clairement, dont Yancy Butler totalement investi dans son personnage de Calamity Jane. Elle prend son rôle et le film pour ce qu’il est, une série B monstrueuse qui ne va pas exploser le box-office, et elle introduit beaucoup de seconds degré, n’hésitant pas à pousser la caricature et souvent elle est très drôle tellement elle en rajoute. C’est Lara Croft, Xéna et Wonder Woman réunies ! Forcément autour d’elle le casting prend une certaine fadeur, pourtant les acteurs se débrouillent et de surcroit avec des personnages pas toujours superficielles. Si certes le casting des jeunes est classique, en revanche on notera une famille Bickerman assez juste dans sa description et qui dégage un franc naturel agréable.
Le scénario reprend la même recette que les autres épisodes, avec des crocodiles qui dézinguent des péquenauds. Honnêtement ce film est assez sympathique. En effet le rythme est très correct, on ne s’ennuie pas, il y a quelques surprises notamment du côté des victimes (et oui, l’ordre ne sera pas si simple à deviner), et le film sait faire preuve du racolage caractéristique de toute bonne série B. Ainsi Lake Placid 3 en introduction vous balance une scène hot audacieuse (nu intégrale de la jeune fille notamment). Certes ça ne vole pas haut mais au moins le film essaye de mettre des atouts de son côté. On retrouve bien la dimension généreuse et sympa des nanars estampillés Furst.
Visuellement Furst est aux commandes et c’est toujours le gros n’importe quoi qu’il sait si bien offrir. Franchement on sent qu’il essaye de gommer ses maladresses sous un lot d’effets soi-disant comiques (l’espèce de zoom lorsqu’un des garçons se rend compte qu’un crocodile arrive sur lui est tordant tout de même). Après il y a quelques idées sympas, et il faut avouer que si Furst est un artisan foutraque, il conserve ici une lisibilité suffisante des images, échappant aux tendances épileptiques de certains de ses confrères. Les décors sont faibles, il n’y a bien que la bimbos du début pour s’extasier sur un lac boueux ceint d’une forêt tout ce qu’il y a de plus quelconque. Le film se passe d’ailleurs essentiellement au milieu d’un bois pas du tout mit en valeur et sans ambiance, et la photographie bâclée n’aide pas à l’instauration d’une atmosphère. Sinon on pourra apprécier dans Lake Placid 2 quelques effets horrifiques à l’ancienne (notamment quelques cadavres bien cradingues), qui alternent avec des effets numériques désastreux. Je ne comprends pas cet acharnement à vouloir des images de synthèse nulles, qui nous réservent bien sur des créatures reptiliennes très peu convaincantes. Sinon bonne idée de reprendre le thème principal qui lie le film au reste de la saga. Outre le fait que cela permet de justifier le titre cela permet aussi d’avoir une bande son correcte pour pas cher.
Au final Lake Placid 3 est un épisode qui ne va surement pas s’inscrire comme une référence, mais qui pouvait le penser ? Avec Furst aux commandes et un scénario très mince on ne pouvait pas espérer des miracles, mais il faut avouer que ce réalisateur, s’il n’a pas un réel talent, est capable d’offrir en général des films assez drôles, souvent second degré, qui se laisse voir presque avec une petite émotion tellement ça sent la débrouille et le manque de budget à tous les étages.