Voilà encore un film bien tordu. Red, White & Blue c’est une grande claque de normalité et de férocité : le quotidien monotone des 3 protagonistes est aussi linéaire que leur rencontre est cruelle et brutale. Et pourtant, on n’a jamais l’impression d’être dans la surenchère, au contraire, cette histoire est si sobrement traitée que l’on s’y projette très bien. Comme quoi, les annonces vantardes en début de film, du type « tiré d’une histoire vraie« , ne sont pas indispensables pour nous faire totalement plonger dans un conte morbide…
Ce que j’en ai pensé
Comme dit en introduction, le film est criant de vérité. Tout d’abord parce qu’il dépeint de manière très crue la vie merdique de nos trois « héros », perdus dans leur trou près d’Austin, au Texas. Le jeu des acteurs tout comme l’image sont simples : pas d’effets visuels agressifs, des couleurs sales très réalistes (et pourtant pas aussi poisseuses que dans un Hostel). Le réalisme des situations et des images est mis en avant, et nous plonge tout entier dans les entrailles d’un drame sordide qui se révèle pourtant émouvant.
Je ne pourrais vous dévoiler la fin sans vous pourrir tout le film, je m’en garderai donc, mais le film se fait de plus en plus intense à mesure que s’écoulent les minutes, nous conduisant tout droit dans le mur. On le sait, on le voit comme au ralenti, mais on ne peut s’empêcher de rester là à regarder ces pauvres créatures se débattre.
La violence extrême du dernier chapitre semble à sa place, d’autant plus que le réalisateur nous épargne les effluves de sang et autres visions d’horreur. On sait ce qu’il se passe sans pour autant le voir.
Et une mention toute spéciale à Noah Taylor (vu dans Charlie et la Chocolaterie, Tomb Raider, Vanilla Sky, la Proposition, et prochainement Submarine) , qui interprète à merveille ce Nathan mystérieux et inquiétant, qui révèle sa part sombre de manière éclatante.
C’est aussi ça, l’Amérique…