The Iceman…L’histoire est, semble-t-il, tirée d’un fait réel. Un tueur à gages, marié, père de deux filles, le parfait wasp, fondu dans la masse, irréprochable, insoupçonnable, et terriblement efficace dans son univers professionnel, et le film pourrait être résumé par : sa vie, son œuvre !
On tremble (honte sur nous) assez souvent pour ce personnage amoral au sang froid, cet « iceman » qui tue sans la moindre émotion, méticuleusement, utilisant toujours l’effet de surprise, comme par compassion envers ses victimes…sauf une fois, où une prière imposée le conduira peut être vers une sorte de rédemption un peu cheap. Son code ? Il ne tue que les hommes, quand certains de ses collègues n’ont aucun scrupule à éliminer des jeunes femmes s’étant trouvées au mauvais endroit au mauvais moment.
La mise en scène de ce film est royale. Parfaite. Je ne connaissais pas Ariel Vromen, mais je vais suivre désormais ce gaillard qui fait passer la mise en scène de Nicolas Winding Refn (Only God Forgive) pour celle d’un film publicitaire made in Europe de l’est. Ici on se croirait dans un film des années 70, période où se déroule l’action, avec ces couleurs glaciales, cette image à grain épais, qui rappelle les premiers Scorcese ou les Lumet de cette époque. Il y a de belles et longues scènes, de bons dialogues, la psychologie de ce personnage complexe est très bien décrite, le montage excellent, et le casting irréprochable.
Michael Shannon incarne Richard Kuklinski avec une maestria époustouflante, impassible, et magnifique. Il était déjà extraordinaire dans l’excellent Take Shelter l’an dernier, et impressionnant dans la série Boardwalk Empire. Ray Liotta, qui depuis un bon moment n’incarne que des « méchants », mais qui peaufine ce registre brillamment et nous fait à chaque film un peu plus peur. Signalons également la présence de Winona Ryder, trop rare, et toujours aussi magnifique dans le rôle de l’épouse protégée. Je recommande.