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    Under the Skin
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    2,6
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    674 critiques spectateurs

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    Flex07
    Flex07

    86 abonnés 1 705 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 juillet 2014
    Scarlett et la musique valent le détour. Mais le délire soit ne vas pas assez loin, soit échappe à la maîtrise de son réalisateur qui hormis les 2 précédents points avances plus tôt ne donne rend de bon.
    Audace
    Audace

    48 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 juin 2014
    Tout a été dit dans les mauvaises critiques, j'ai attendu qu'il se passe quelque chose. C'est nul!
    cylon86
    cylon86

    2 527 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juin 2014
    Entre un blockbuster Marvel et un blockbuster signé Luc Besson, voilà que Scarlett Johansson promène sa superbe plastique dans ce film déroutant de Jonathan Glazer. L'actrice y incarne une extraterrestre qui séduit les hommes avant de les faire disparaître dans une étrange substance noire. "Under the Skin" n'est pas vraiment un film, ce n'est pas le spectacle divertissant auquel on a souvent le droit dans les salles obscures. "Under the Skin" est plus une expérience, le film se ressent plus qu'il ne se voit, c'est assez difficile à cerner. L'idée du film, parti d'un roman, est intéressante et Scarlett Johansson surprend dans un rôle quasi-mutique où elle est filmée à fleur de peau. Mais sans vraie ligne directrice (même s'il y en a une, ténue), le film, aussi fascinant qu'il soit finit par repousser, la faute à de terribles longueurs renforcées par une mise en scène qui mise plus sur le sensoriel que le visuel. Si l'on sent pointer quelques qualités, on finit par se décourager devant cet objet filmique non identifié qui ne ressemble à rien d'autre de connu et qui semble parfois nous narguer par sa singularité, bien trop déconcertante pour qu'on l'apprécie.
    laf53
    laf53

    2 abonnés 1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 juillet 2014
    Vraiment rien à voir, passer votre chemin. Heureusement que je suis abonne si non je m'en serai beaucoup voulu d'avoir payer le prix fort pour un tel ennui.
    frantz73
    frantz73

    1 abonné 27 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    Il ne se passe rien ... Jusqu a la fin.Un court metrage de 5 min aurait suffi.
    ffred
    ffred

    1 711 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 juin 2014
    Birth, le dernier film de Jonathan Glazer (2004), était très étrange même si ancré dans la réalité. Le surnaturel ne l'était pas vraiment. Celui-ci est vraiment fantastique, à tous les sens du terme. Aride et épuré à l’extrême, Under the skin est l'expérience sensorielle que l'on avait pas encore eue cette année. D'entrée, j'ai été complètement...
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    397 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2014
    Après une bande annonce intrigante "Under the Skin" est clairement ce qu'il suggérait être, c'est à dire un OVNI, une véritable expérience de cinéma, et je dois dire que ça fait un bien fou par les temps qui courent. L'atmosphère se pose dès les premières minutes, portée par un esthétisme froid et une bande son envoûtante, le genre de film intimiste avec un sens du minimalisme puissant comme j'aime, la "force tranquille" du cinoche en quelque sorte. L'histoire c'est donc un duo d'aliens qui a pour mission de dénicher des proies humaines pour leur voler leur peau, un à l'apparence d'une jeune femme très séduisante pour attirer plus facilement leurs victimes et l'autre grimé en motard efface les preuves derrière elle. Seulement un soir la prédatrice va décider d'abandonner son binôme pour se rapprocher des humains et de leur milieu naturel. Scarlett Johansson campe le rôle de cette "mangeuse d'hommes" glaçante, elle y est d'ailleurs convaincante, le rapport de son personnage à l'environnement est très intéressant et évolutif, la monotonie de sa mission ne lui suffit plus, elle veut clairement s'adapter et comprendre la nature humaine, la ressentir ... Visuellement on a droit à des scènes d'une rare beauté comme ce piège du "sable mouvant" noir d'un esthétisme épuré magnifique, j'ai vraiment adoré cette idée d'antre, cette sorte de toile d'araignée gluante, l'univers de ce film est vraiment à part et je dirais même très singulier, beaucoup vont le comparer à du Lynch mais ça serait limite caricatural, pour moi il n'y a aucun rapport, ou alors vraiment à la limite on peut y voir un côté "Valhalla Rising" de Refn. Le rythme est certainement un des seuls points faibles du film, comme son aspect répétitif dans la première demi heure mais le tout est sauvé également par une très bonne réalisation de Jonathan Glazer (réalisateur anglais notamment connu pour ses clips de Jamiroquai ("Virtual Insanaty") ou Radiohead ("Karma Police")) avec notamment quelques travellings sympathiques. Une des particularités de la mise en scène c'est que certaines séquences on été tournées en caméra cachée dans la rue en Écosse, comme lorsque le personnage de Johansson demande son chemin à des passants ou lorsqu'elle chute au milieu des piétons qui ne la reconnaîtrons même pas en brune, Glazer voulait retranscrire un côté "film témoin" selon ces dires, en tout cas ça rajoute un degré d'originalité intéressant. La dernière partie du long métrage est d'avantage contemplatif, les paysages sont mis en valeur, on a volontairement l'opposition nature/urbain par rapport à la première partie, renforçant cette idée de quête de pureté. Le final quant à lui m'a vraiment enthousiasmé, j'ai été bluffé encore une fois par l'esthétisme et la qualité de l'écriture et de la mise en scène. "Under the Skin" est à mon sens une des grandes réussites cinématographiques de 2014, un véritable OVNI avec un parti pris complètement assumé de par le choix de l'univers et de l'atmosphère, Glazer a su prendre des risques tout comme Scarlett Johansson qui m'a réconcilié avec elle même (d'ailleurs belle année pour elle après "Her"), une expérience sombre, envoûtante et vivifiante.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 31 août 2014
    Inutile d’en savoir plus sur le film que ces quelques lignes de résumé. S’affranchir du pitch d’Under The Skin affiché sur tous les autres sites existants, c’est quelque part s’offrir encore un peu plus d’un virginal sentiment de découverte dans le voyage étrange que l’on s’apprête à parcourir à bord de la camionnette banalisée, mais ô combien effrayantes de Scarlett Johansson.Un voyage étonnant, renversant, déstabilisant qui plongera les uns dans une léthargie et une perplexité totale et ravira ceux qui y verront une histoire, subtile, habile, tantôt photographique tantôt impressionniste et emprunte d’un sentiment absolu d’angoisse et de malaise énigmatique se rapprochant à certains moments d’un univers Lynchien.Habitué du clip et déjà auteur de deux films particulièrement splendides, Jonathan Glazer est décidément un maître de l’image, de la caméra, de la couleur et de la lumière. Utilisant les nuances crues que révèlent une nuit noire ou un jour au ciel menaçant, il drape le spectateur d’Under The Skin dans ce même sombre linceul qui embrasse les victimes du personnage de Scarlett Johansson dans leur dernier souffle.Quasiment muet, le film suit un enchainement de scènes énigmatiques, routinières, parfois glaçantes d’inhumanité qui mettent en scène cette succube étrange, prédatrice et hypnotique qui chasse et « dévore » de manière routinière les hommes seuls à la manière d’une sirène terrestre. Une femme au regard hébété et à la familiarité déstabilisante dont on comprendra, à la vue du dénouement final, les véritables motivations et le pourquoi de son regard à la fois absent comme étranger à elle-même.Ne cherchant jamais à s’expliquer ni à se justifier, Under The Skin possède une aura étrange presque nauséeuse, relevée de touches musicales expérimentales, médicales presque, longues lignes de grave et stridulations suraigües comme un incompréhensible soliloque intérieur qui accompagne le spectateur et le déstabilise dans sa quête de compréhension. Mais la clé est là, Under The Skin ne se révèle que par touches, que par énigmes, par l’étrange ballet de séduction, entre solitude et désir sexuel, qui se joue entre les différents personnages du film, mais aussi par les maigres dialogues qui coupent de film de son silence pesant.Johansson, c’est enfoncer une porte ouverte, a eu l’audace de sortir de son carcan de rôle de superhéroïne bavarde et joue avec ses atours connus et médiatisés de femme fatale et fatalement belle pour remettre un peu ses pieds sur terre. Après avoir joué la voix fatale dans Her, elle joue ce corps du désir, cette beauté aveuglante surréaliste, mais comme vide d’humanité. Seule star au milieu d’anonymes, elle devient à la fois plus creuse, moins starifiée, même si elle reste la lumière sur laquelle viennent s’écraser les hommes, phallus en avant, aveuglés par sa frigide beauté. Une fois la fin révélée, redécouvrir le film, revoir chaque attitude, chaque regard de l’actrice, chaque pièce de la mise en scène et chaque scène marquante du film permet de saisir toute la subtilité et la poésie macabre d’un film, qui certainement, ne fera jamais l’unanimité.
    brunetol
    brunetol

    190 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2014
    Quel bonheur ! Un film dont l'opacité du scénario vous tient en haleine justement parce qu'on ne peut pas prévoir ce qui va se passer au prochain plan. Un film truffé de "visions", à la croisée de Lars Von Trier, Gaspar Noé, David Lynch, Nicholas Winding Refn, Gus Van Sant... Ancien clippeur de talent, Jonathan Glazer impressionne par sa maitrise technique, envoute par la qualité de son montage et de sa bande-son, bref fait du CINEMA majuscule et poétique, pratiquement dénué de dialogues, aux antipodes du navrant "Bird People". On peut y voir ce que l'on veut, n'y rien comprendre du tout, ça n'a aucune importance. "Under the skin" contient au moins trois séquences époustouflantes : la scène de la noyade, la désintégration des deux amants malheureux dans une sorte d'éther transparent et visqueux, et la rencontre avec le garçon difforme qui se pince, sommet d'un film qui s'étire ensuite dans un long final éprouvant et moins réussi que les deux premiers tiers. On sent qu'il faut "boucler", ce qui relevait du mystère devient plus lourdement métaphorique, et même le montage se dérègle à coup d'hypertrophie de la durée des plans un peu vaine. Dommage, le film y perd une partie de son charme capiteux et de ses méandres impénétrables. Scarlett Johansson est parfaitement utilisée comme une pure enveloppe charnelle, pulpeuse à souhait, aussi énigmatique que la répliquante jouée par Sean Young dans Blade Runner. Glazer mêle à ses délires des séquences purement prosaïques, quasi-documentaire et parfois très drôles. Son film est un pur OVNI comme on en voit bien trop peu.
    Raphaël O
    Raphaël O

    147 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 octobre 2016
    Que dire de ce film si ce n'est qu'il est long et lent, ennuyeux et soporifique. Même après visionnage, on a toujours rien compris à l'histoire. Aussi belle et séduisante soit Scarlett Johansson, elle ne sauve pas ce film sans intérêt.
    felix-cobb
    felix-cobb

    18 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 juin 2014
    Under The Skin :
    Un film de Jonathan Glazer

    « Under The Skin, avant d'être un film, est une expérience. Ce n'est pas une "expérience" à proprement parler, bien que visuellement et d'un point de vue sonore, cela puisse l'être, mais il s'agit d'une véritable expérience scientifique, de la création d'une substance chimique, et d'un mélange hétérogène entre plasticité et réflexion philosophique (voir anthropologique). Afin de saisir cela, je procéderai à la fois à une critique du film et à une analyse du film en lui-même, donc la suite s'adressera plus étroitement à ceux ayant déjà pu voir le film.

    Le film débute comme 2001 : l'odyssée de l'espace. D'ailleurs, Jonathan Glazer a reconnu, dans ses interviews, s'être inspiré du début du film de Kubrick pour la séquence d'ouverture du sien, et la ressemblance est frappante : l'ambiance sonore en crescendo, étrangère et angoissante, puis l'alignement Terre/Lune/Soleil. Cependant, il ne s'agit pas d'une pure et simple imitation, mais d'une parfaite construction épistémologique de ce que le film représente en prélude, et qui sera au centre tout le film durant, c'est à dire l'étranger (« alien » en anglais signifiant « étranger » et « non extra-terrestre »), l'inconnu, ce qui littéralement provient de l'extérieur. Or, Jonathan Glazer adopte un point de vue très proche de celui de Stanley Kubrick, en faisant jouer les axes symétriques, les points de fuite, les lignes, afin d'imager l'alignement des planètes, mais plus profondément pour faire comprendre ceci : il y a alignement, il y a donc environnement, il y a alors arrivée de l'inconnu, de "l'alien", s'alignant à notre point de vue sur le monde mais de son point de vue, ce pourquoi le spectateur ne peut pas immédiatement reconnaître ni comprendre ce qu'il voit, puisque ce à quoi il assiste, ce n'est pas lui qui le perçoit, mais bien quelqu'un (quelque chose) « d'autre ». Cela est d'autant plus marqué par une présence sonore inquiétante, un sensible crescendo symbolique du rapprochement, dédoublé avec les murmures étranges d'une voix inconnue (celle de Scarlett Johansson en l'occurence) qui, à ce que l'on peut entendre, s'approprie lentement le langage humain, par un processus d'imitation (ce qui renvoie encore à la notion d'alignement). A la fin de cette séquence d'ouverture, l'enchaînement est parfaitement maîtrisé, puisqu'on assiste à un fondu entre le cercle, forme terrestre, et l'oeil, forme humaine, signifiant que ce qui était étrange jusqu'alors est rentré quelque part, et à présent nous regarde.

    L'expérience peut alors commencer lorsque les deux éléments principaux et contradictoires, l'étranger et du familier, sont rassemblés et mélangés. On asssite donc à une scène forcément chimique, sur un fond blanc brillant, où l'alien, que l'on devine à sa passivité et à son impudeur naturelle (et nouvelle), prend possession de la forme humaine familière, puis de ses revêtements, puisque celui-ci s'empare des vêtements de sa victime aux yeux vides, puis s'en va, dans la peau d'une femme ordinaire. A ce moment où l'alien est rentré dans un corps, l'expérience débute par le constat organique suivant : ce qui venait potentiellement de l'extérieur est devenu invisible, indétectable, en s'imposant de l'intérieur. Mais alors, il n'y aurait déjà plus de film si l'expérience en venait seulement à montrer que l'inconnu se dissimule dans un corps afin de séduire et de récupérer ses victimes afin de les étudier. Non, si le film peut alors prendre vie, c'est grâce à la contradiction que Glazer maintient au long des scènes, à savoir l'opposition entre connu et inconnu, entre être et apparence, entre intérieur et extérieur. Or, cela est brillament traité à la fois dans le choix du décor, du son et du point de vue. En effet, les premières scènes imprégnées dans le réel débutent avec Scarlett Johansson, ou du moins la chose qui s'est appropriée ce revêtement, dans les centres commerciaux, se faufilant entre les passants, puis dans une camionnette avec laquelle cet alien traquera ses victimes. Or, pourquoi un tel choix de décor ? Tout d'abord, il faut remarquer que le point de vue et les angles de caméra adoptés sont toujours situés à l'intérieur même de la camionnette (ce que Glazer révéla, puisqu'ils placèrent différentes caméras dissimulées dans la camionnette avec des vues sur l'extérieur), ce qui amplifie l'opposition entre intérieur/extérieur, l'un révélant un espace clos, lugubre et presque inquiétant, ayant une vue directe sur l'autre, sur la vie humaine et ses habitudes. Puisque le parti pris de Glazer est que chaque scène soit observée depuis le cœur du véhicule, cela contribue à mettre en place une fenêtre sur la vie et plus largement la nature humaine, étudiée par l'alien méticuleusement, mais toujours avec une distance, une séparation entre le dedans et le dehors.

    Ainsi, le film nous contraint à regarder la vie humaine de l'extérieur, d'un point de vue qui nous est inconnu et inhabituel, et donc presque inquiétant. Pendant la première partie du film, Johansson (nous l'appelerons comme cela) ne quitte jamais son véhicule, si ce n'est lors d'une scène marquante sur une plage où son inhumanité au sens propre du terme nous est montrée. Puis, d'un point de vue sonore, cette idée est aussi bien défendue, puisque grâce à la bande originale de Mica Levi, c'est comme si l'on entendait cette chose respirer. Grâce à des effets incroyables, on croit parfois entendre une respiration rythmée d'une forme de vie extra-terrestre. Enfin, visuellement, la première moitié du film contient tout ce ressenti, de l'opposition entre être et apparences. Cela est traité dans les scènes où les victimes sont entraînées sur un fond noir puis lentement aspirées dans une substance noirâtre. A chaque fois, l'homme en question se déshabille tout en étant entraîné littéralement vers le fond. Une fois déshabillé de la totalité de ses apparences, celui-ci est immobilisé, décontenancé. Dans la troisième et dernière séquence se déroulant sur ce fond noir et vide, on retrouve ce sentiment, puisque l'on voit une des victimes sous ce liquide, dans lequel le film atteint un sommet viscéral et métaphysique : ces hommes semblent paralysés, comme si tous leurs membres se fissuraient à chaque tentative de mouvement, comme s'ils étaient piégés sous un voile de glace. Puis, à un moment précis, un des hommes se défigure soudainement, se transforme, et se réduit à presque rien, seulement à une enveloppe de chair (un déguisement onduleux) dans une grâce à la fois somptueuse et repoussante. Que doit-on en retenir ? Il faut en retenir ceci : à ce moment du film, l'être humain et plus précisement sa pulsion naturelle qu'est le désir (sexuel) est totalement vidé par la mise en scène de Glazer, ce qui est surligné par le choix d'un environnement froid, creux, profond, voir presque mortel, dans lequel le masque de l'homme (fait de chair et d'apparences retournées au culte de soi-même) tombe dans les filets de l'étrange et du surnaturel. Alors on peut penser au monolithe noir dans 2001, puisque celui-ci, pareillement, est l'image du vide venant d'ailleurs, de ce qui est étranger, et qui s'introduit sur Terre à l'aube comme à l'apogée de l'humanité. Sauf que, contrairement au film de Kubrick où le monolithe fait figure de guide suprême et d'intelligence supérieure en vue de guider l'être humain, ici la figuration de l'étranger (toujours au sens de ce qui vient de l'extérieur) reste dissimulée et ne s'expose jamais, puisque Johansson attire ses victimes dans une maison éloignée et presque invisible, tout comme lorsque elle conduit dans cette camionnette apparement banale, et se rend donc tout aussi indétectable (comme la caméra elle-même, souvent dissimulée lors du tournage en intérieur ou en extérieur). Mais le film ne pouvait pas durer comme cela jusqu'à la toute fin, ce pourquoi la deuxième partie du film prend un tout autre tournant, où cette fois-ci, l'étranger se mêle à l'apparition, à la présence d'un être singulier.

    Le film amorçe donc une toute nouvelle dynamique, dès lors que Johansson s'expose et sort de la camionnette. Dans une scène où elle rentre dans une discothèque, et dans une autre où elle trébuche (presque comme un nouveau né apprenant à marcher), restant à terre sans bouger, on ressent alors quelque chose de tout nouveau apparaître. Ensuite, après avoir été relevée par des passants filmés à leur insue, l'alien se relève, et peut-être pour la première fois, se comporte de la façon la plus humaine : il (elle) ne se retourne pas, regarde devant lui, et continue sa route en prenant une certaine expression, comme s'il n'avait pas trébuché. Alors, l'alien va se transformer, ne va plus se contenter d'imiter et de se fondre parmi un tout, et va peu à peu découvrir quelque chose en lui-même depuis l'extérieur. Or, là est le point fondamental du film : c'est bel et bien hors de lui-même, dans le monde des hommes qu'il ne connaît pas mais connu du spectateur, que cet alien va se détourner de sa tâche et se découvrir lui-même comme un étranger parmi les êtres humains. Or, d'un point de vue philosophique, cela est bien connu et repris dans de nombreuses œuvres d'art, et il est certain que Glazer se soit inspiré de Hegel qui, dans la « Dialectique du maître et de l'esclave » provenant de La Phéménologie de l'Esprit, montrait que chaque individu se reconnait comme soi-même en s'expérimentant hors de soi-même, qu'il y a en autrui une part de moi-même. Il prenait alors pour exemple l'enfant qui, observant les effets de la pierre qu'il jetta dans l'eau, se reconnut soi-même comme étant la cause de cette réflexion. Dans Under The Skin, dans la deuxième partie du film, l'alien caché dans le corps de Johansson commence alors à se découvrir, à agir comme les autres, à se regarder à plusieurs reprises dans un miroir, pour finalement peut-être voir quelque chose d'humain en lui. Mais alors surgit la problématique évidente de tout le film : peut-on être quelqu'un quand on est personne ? Car, qu'est-ce qu'être personne ? Justement, être personne, ne serait-ce tout simplement pas être quelqu'un d'autre, d'étranger ? Ce problème est particulièrement visible dans certaines scènes, notamment lorsque le personnage de Johansson, n'étant pas vraiment un personnage ni un être humain, commande un dessert dans un restaurant, en apparence irrésistible, mais au moment de le goûter, comme si elle mangeait quelque chose pour la toute première fois, celle-ci le recrache immédiatement comme si son système voir son être intérieur refusait tout simplement ce plaisir d'origine humaine. Dans une autre scène marquante, Johansson découvre ses formes devant un miroir, et sous un air musical très féminin, le corps prend son genre, ce qui était à l'intérieur se veut alors comme une femme, alors que jusqu'à présent, celui-ci ne fut potentiellement qu'un simple déguisement charnel. Et, dans une scène suivante, celle-ci se rendra compte qu'elle n'est point parfaite, et qu'elle ne peut fonctionner exactement comme un autre être humain. Ainsi, ses sentiments évoluent, commencent à devenir réels. Elle peut alors ressentir la crainte, le réconfort, le froid, le chaud. Or, tout au long de sa transformation, elle reste pourtant, au fond, étrangère. Alors, une idée s'impose : être humain, c'est peut-être, avant tout, être quelqu'un d'autre que soi-même. Et cette citation de Rimbaud en est la parfaite illustration : « Je est un autre ».
    Alors la dernière partie du film est amorcée, et s'impose comme une réflexion profonde sur ce qu'est l'identité.

    Dans la dernière partie de Under The Skin, qui porte décidemment bien son nom, Jonathan Glazer effectue un tour envoûtant, mystificateur, et froidement réaliste. Celle-ci est l'image même de la réflexion de Glazer quant à l'identité, sujet étroitement lié à la relation intérieur/extérieur, dedans/dehors. En effet, comme dans d'autres films de science-fiction (tels que Alien, 2001, Blade Runner, etc), bien que celui-ci n'en soit pas vraiment un et demeure bien plus comme un drame humain, le thème de l'identité lié à cette relation est un thème central, au cœur des recherches et de la mise en scène, de l'image et du mouvement. D'où vient ce qui vient d'ailleurs, l'extra-terrestre ou le monstre ? Ce qui provient du dehors ne vient-il pas en même temps du dedans (enjeu « vital » d'un point de vue cinématographique dans Alien de Ridley Scott, ou encore dans Shining de Stanley Kubrick) ? De ces interrogations découle un enchaînement de scènes où l'alien devient de plus en plus la femme interprétée brillament et sobrement par Scarlett Johansson, et où le visage obtient au fur et à mesure une importance « organique », à la fois d'un point de vue de la plasticité du film et des traits humains du visage, dénotant donc la présence, ou plutôt l'apparition, d'une identité. Celle-ci se présente tout d'abord lorsque son personnage fait la brève rencontre d'un habitant des landes écossaises reculées, dont les paysages sont superbement captées par les prises de vues larges et fixes de Glazer. Cette rencontre est la seule véritable rencontre de l'alien avec un être humain, les autres fois n'étant réellement qu'une partie de chasse, une observation, et non une rencontre réelle dans laquelle un individu se construit grâce à autrui. Avec cette rencontre, dans laquelle Johansson expérimente pour la première fois la peur, la confiance, le réconfort, et le désir, l'alien est retiré au second plan, car ici un personnage prend vie devant un miroir, puis devant quelqu'un, devant nos yeux. Cette fois-ci, la caméra n'est volontairement plus cachée ; il n'existe plus de fenêtre entre l'étranger et le familier, entre le dedans et le dehors. Il y a eu un mélange, un autre tournant de l'expérience scientifique présentée par le film. Dans ce mélange, où l'on ne fait plus attention à la suggestion visuelle ou sonore de l'inconnu inquiétant, on peut doucement reconnaître une personne, et en l'occurence une femme qui se découvre en quête d'une nouvelle identité. Mais il se peut que le choix final de Glazer soit un choix dit « pessimiste » quant à la nature humaine. Certes, il semble indiscutable que le réalisateur aime réellement le personnage qu'il a fait naître, en opposition avec l'absence totale d'autres protagonistes et la banalité du passage des seuls personnages humains. Cependant, lorsque Johansson réalise, malgré le peu d'humanité qu'elle venait d'acquérir, qu'elle couvrait toujours quelqu'un autre sous le voile de ce corps féminin lui rappelant qui elle était réellement ''under her skin'', celle-ci se réfugit dans une forêt, évoquant alors l'idée de la chasse que l'on trouvait déjà au début du film où elle était le chasseur. Ceci est parfaitement filmé par Glazer sur un seul plan panoramique de la forêt : le silence, le vent, et peu à peu en fondu l'insertion au premier plan d'un être replié et retiré au cœur de cet environnement. Alors, une partie de chasse commence entre un garde forestier attiré sexuellement par le personnage de Johansson, qui sera amenée à s'enfuir dans une peur presque trop humaine, et ainsi elle deviendra pour la première fois la proie. Glazer a donc effectué un ingénieux retournement, afin de faire signifier son point de vue sur la nature humaine.

    Quel est ce point de vue original et inattendu, presque angoissant ? Il contient l'idée que si l'humanité n'est pas un attribut naturel, mais au contraire quelque chose d'étranger, qui vient du nécessairement du dehors, et qu'on la trouve hors de soi-même, alors il se peut qu'on soit en nous-mêmes, à l'intérieur, et au fond à chacun, un étranger. Toujours en lien avec le problème de l'identité de l'individu, il est alors inévitable de penser au thème du double très présent au cinéma mais avant cela dans la littérature (Dans L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Louis Stevenson par exemple), ainsi que celui de la dualité, soit qu'un visage peut toujours en cacher un autre, plus profond, mais tout aussi authentique, toujours l'un symétrique à l'autre, cela faisant directement référence à la séquence d'ouverture du film. Puis Jonathan Glazer conclue parfaitement son œuvre. Dans un final sublime et inlassablement poétique, le corps originel à genoux dans la neige tombante, le visage décousu en matière et en pensée, l'être contemple son visage effrayé gisant dans ses mains. On avait jamais vu, dans un film, un déchirement physique et spirituel aussi puissant que léger, comme si enlever un manteau de son épaule se devait d'être aussi cruellement douloureux. Puis le corps est agressé, signe de l'apparition de son existence dans un monde où les êtres rentrent dans une lutte pour la survie et le perfectionnement. Et, dans un feu hostile, la belle matière venue d'ailleurs brûle de tout son être immobile, à son tour décontenancé par la cruauté de la nature humaine pathogène. Le film se termine alors sur la retombée de ses cendres noires sur la neige blanche, exposant finalement l'ombre dissimulée sous chaque brin de lumière.»

    Félix Tardieu,
    le 26 juin 2014
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 804 abonnés 12 441 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 juillet 2019
    Une oeuvre ètrange et malsaine d'une grande richesse où la fascination, le questionnement, le sexe et la mort s'affrontent dans un dècor froid et austère que met en valeur la camèra de Jonathan Glazer! Ok, la narration n'est pas ultra classique avec beaucoup de choses qu'on comprend a posteriori mais à mesure que l'on recolle les morceaux du puzzle, spoiler: on finit par dècouvrir que le personnage principal de "Under the Skin" est une extraterrestre incognito qui se ballade en van à travers l'Ecosse pour sèduire des hommes, les entraîner dans ses filets pour les tuer et les vider de leur substance vitale, pour ensuite se servir de leur enveloppe corporelle comme camouflage! Un très vaste programme, loin d'être de tout repos!
    En alien chasseuse d'hommes, Scarlett Johansson trouve l'un de ses plus beaux rôles où elle force l'attention en portant à elle le seule le mètrage! Son regard froid et neutre est troublant! Sa nuditè l'est tout autant! En tout cas, Scarlett est bien meilleure que dans les blockbusters de supers-hèros! Preuve qu'il ne faut jamais condamner une star hollywoodienne sur de mauvais choix à gros budget! Objet cinèmatographique à nul autre pareil avec des sèquences à la fois mystèrieuses et poètiques, "Under the Skin" se prête ègalement à une rèflexion sur le cinèma actuel mais aussi sur le cinèma en gènèral! Un film de S.F qui s'affirme donc comme une rèussite à l'intèrieur d'un genre parfois complexe, voire incomprèhensible! Certaines scènes spoiler: (le final dans les bois)
    sont à dèconseiller aux âmes sensibles...
    Fred Monneron
    Fred Monneron

    161 abonnés 113 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 août 2014
    Je vais faire plus court que l'interminable générique : ce film est une grosse bouse ennuyeuse. J'ai tenu 25 mn avant de prendre mes jambes à mon cou.
    Nul à chier.
    matt240490
    matt240490

    84 abonnés 1 062 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 septembre 2014
    Vous pensiez avoir visionné des films dont le côté mystique vous surprenait ? Des métrages psychédéliques alliant le bizarre à une part de mystère ? Under the Skin, de Jonathan Glazer, vous étonnera encore davantage. Mélange unique entre le rêve de Lynch et l’illusionnisme de Gilliam, cette production britannique fait parler d'elle en plaçant la redoutable Scarlett Johansson en tête d'affiche, mais dans un rôle que l'on ne saurait expliquer. Car la croqueuse d'homme n'affiche jamais sa réelle identité, excepté lors de la fin qui restera d'ailleurs un mystère de plus. BO excentrique, effets visuels psychiques et mise en scène à la Kubrick font de ce film un O.V.N.I. cinématographique, nécessitant plusieurs visionnages pour en comprendre le sens, tant ses facettes recèlent d'énigmes et son analyse se montre complexe.
    bobbyfun
    bobbyfun

    40 abonnés 1 250 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 février 2020
    Entre film concept et son caractère mystique, il peut attirer la curiosité. Magnétisant certes mais tellement ennuyeux !
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