Bon, il faut bien reconnaitre que derrière son concept burlesque sympathique de prime abord, Bluberella se vautre quand même sévèrement.
Coté interprétation, on a donc Lindsay Hollister dans le rôle titre. Elle livre une prestation à l’image du film : grandiloquente, outrancière, multipliant les phases cabotines. Finalement elle s’investit pleinement dans son rôle, et s’avère convaincante par rapport à l’ambiance du métrage. Il est dommage cependant qu’elle ne maitrise pas pleinement ses excès, qui paraissent du coup beaucoup plus involontaires que volontaires. A ses cotés quelques habitués des films de Boll, et notamment vus dans Bloodrayne III dont s’inspire Bluberella. Brendan Fletcher, Michael Paré sont donc dans le coup, livrant des prestations assez moyennes. Ils ne suivent pas assez l’aspect décalé du film, et du coup le contraste entre eux et Hollister est beaucoup trop marquant. C’est dommageable. Pour le reste il y a quelques seconds rôles de qualité, totalement déjantés. L’apparition d’Uwe Boll n’est encore une fois pas une grande réussite, lequel ressemble davantage à Benny Hill qu’à Hitler, et n’est décidemment pas un bon acteur.
Le scénario est tout simplement inexistant. En fait, essayant de reprendre très vaguement l’histoire de Bloodrayne III, dont certaines scènes sont des décalques, Bluberella est davantage une succession de sketch qu’autre chose. Certains sont assez réussis et d’une impertinence bienvenue, d’autres sont juste très lourdingues et peine à faire mouche tant ils manquent d’imagination et d’originalité. Par ailleurs, quoique l’on en dise, Boll n’a pas ici la verve dont il a pu faire preuve dans Postal, avec un rythme notamment nettement moins solide. Pourtant je trouvais le concept de ce film nettement meilleur. J’imagine ce qu’un Robert Rodriguez aurait pu faire de ce Bluberella. La fin est par ailleurs abrupte et peu enthousiasmante, le meilleur du film résident sans aucun doute dans la première partie du métrage.
Sur la forme, il n’y a guère de choses à dire. La mise en scène manque de fluidité, elle est beaucoup trop raide et ne parvient guère à donner de relief à des scènes d’action bien moyenne. La photographie est sans grande surprise. Lorsqu’elle cherche à lorgner vers Bloodrayne III elle est relativement convaincante, mais sinon il faut reconnaitre qu’elle n’offre pas grand-chose. Les décors sont plutôt bons, et à l’image de Bloodrayne III, la reconstitution n’est pas mal du tout. Je précise que Bluberella n’est pas un film d’horreur, aussi il n’y a strictement aucun passage sanglant, et vous ne verrez rien non plus du point de vue de l’érotisme. La bande son n’est vraiment pas terrible.
En clair, ce film est une déception quand même. Doté d’un potentiel supérieur à la plupart des films d’Uwe Boll, malheureusement celui-ci se contente de faire un film très superficiel, très gamin en décalquant en plus des passages de Bloorayne III. Le spectacle est clairement beaucoup trop juste pour convaincre.