"Turf" : une comédie qui vous ravira plus ou moins si vous daignez oublier de réfléchir, et si vous ne recherchez pas la crédibilité de l’histoire… à condition d’être accessible au pauvre humour qui ne fait pas mouche tant il est bêtassou et puéril. Autrement, passez votre chemin, et faites l’impasse. Doté d’une idée pourtant intéressante à la base, "Turf" est l’exemple type des comédies françaises où on cherche à en mettre des tonnes et emballer le tout avec un joli papier cadeau doré qu’est le casting. Car "Turf" est une comédie bien fade, sans âme, et pour couronner le tout sans grand intérêt malgré ses projets visant à toucher un public le plus large possible. Le vœu est louable, mais comme souvent en France, quand on veut trop en faire… Pour autant, la psychologie des personnages est suffisamment développée, et les quatre compères forment un beau quatuor de ce qu’on pourrait considérer comme étant des cas sociaux qu’on peut mener par le bout du nez (ou plutôt par le licol). Loin pourtant d’être des cas sociaux, ce sont des cas très spéciaux quand même, il faut le reconnaître. Mais ça, je vous laisse le découvrir si jamais vous deviez vous laissez tenter par cette farce turfiste. Ah oui, je ne vous avais pas dit : "Turf" est une farce. Si, si, une farce parce que les courses ne sont pas crédibles pour deux sous. Hormis la dernière qui est plutôt bien filmée, leur déroulement laisse à désirer. La monture répond au doux nom très à propos de Torpille. Notez bien le double sens du nom Torpille… : torpillant sa course toute seule ou remontant tout un peloton par l’extérieur comme une torpille (alors que dans d'autres courses, même un poney serait allé plus vite) après avoir refait miraculeusement son retard de 200/300 mètres de retard si ce n’est pas davantage, elle est l'heureuse (ou malheureuse, c'est selon) propriété de quatre idiots du village inséparables depuis une trentaine d’années.
Je ne vous parle même pas du plan drague qui n’a aucune chance d’aboutir… enfin normalement…
Alors si le but était de rassembler tous les abrutis ensemble, alors tous les comédiens ont été bons. Dans le cas contraire, tout est à jeter, hormis Sergi López qui en fait des tonnes bien sûr, mais qui rend son personnage inimitable. Cela donne un résultat assez cliché, mais ça fonctionne. Reste la prestance de Gérard Depardieu, qui fait ce qu’il sait faire : il impose sa présence, en accord avec le personnage qu’il incarne. Quant à la trame du film : que dire de plus si ce n’est qu’il y avait largement la place de faire beaucoup mieux et plus hippique (pardon, je voulais dire épique) ? J’y aurai bien vu un vrai bon thriller teinté d’une bonne dose de vrai humour, moi… En somme, un vrai gâchis...