UN COUP D'ESSAI : Premier long métrage de Mélanie Laurent en tant que réalisatrice et je partais septique, étroit d'esprit que je suis et irrité très souvent par ce cinéma sentimentalo-psychologique français, mièvre et reprenant tous les poncifs d'un genre mille fois vu et revu, sous tous les sens et toutes les formes... Malheureusement, on ne peut pas dire que « Les Adoptés » échappe à la règle, bien au contraire, les personnages sont classiques, les petites références culturelles caractéristique du petit film intimiste et personnel, le scénario n'en parlons même pas, ne révèle aucune surprise et fait même pire, il utilise comme élément déclencheur/rebondissement un événement tant de fois exploré dans le cinéma que ça en devient franchement aberrant. Donc vous l'aurez compris, rien d'original ou de nouveau en vue... Et pourtant, nous n'avons pas ici un mauvais film, ni ennuyant, ni lourd, ni totalement niais et optimiste, Mélanie Laurent a le mérite de nous prendre dans cette histoire d'amour ( si belle il faut le dire, bien réalisé, pudique et réaliste, avec ses teintes grisâtres et blanches qui ouvrent toute une atmosphère, celle du rêve et du passé mélancolique ) tout d'abord puis dans la douleur, la perte et la recherche, le deuil, le combat contre la mort, les liens qui se resserrent, se perdent, s'étreignent. Les thèmes abordés sont ceux qui touchent les cordes de la sensibilité humaine, le cœur du cœur des choses et si parler d'amour et de mort est qualifié de manque flagrant d'originalité c'est souvent par les esprits les plus stupides ; eux par contre, bien simple à trouver tant ils pullulent sur tous les fronts du monde. En gros, « Les adoptés » est un film déjà vu, qui n'étonnera personne mais qui se sauve grâce à une maitrise au niveau de la réalisation et une certaine pudeur/retenue dans les sentiments exposés qui empêchent de plonger gueule ouverte dans le pathétique le plus profond et la mièvrerie accablante qui m'eut horrifié. Derrière ça, à noter des dialogues ni mauvais ni bon, insignifiant, une bande son sans doute mal utilisé et désuète et des références littéraires qui forcément me plaisent : la première fois que j'entends le nom de « Fante (John) » prononcé au cinéma. C'est agréable... Une grande première demie-heure dirais-je puis une lente chute vers un ennui relatif, parsemé ça et là de douleur pure et intense.