Avis sur Gişe Memuru

Ce Karacelik est vraiment un metteur en scène de talent, et un sacré créateur puisqu’il écrit lui-même les scénarios. Moins puissant que Ivy(2015), il nous propose à partir d’une situation banale – la vie d’un employé de péage, la description de la dérive mentale et des hallucinations d’un homme ordinaire, marqué par la disparition brutale de sa mère, et toujours sous l’emprise d’un père violent avec qui il cohabite. Serkan Ercan est fascinant pour incarner cet employé à moitié autiste. Il y a un peu chez lui du Michael Douglas de Falling down (qui commence d’ailleurs de façon identique par un embouteillage monstre sous la chaleur), mais sans tomber dans le délire burlesque. Appuyé sur une mise en scène inventive, la tension monte lentement mais surement dans la minuscule cabine du péage, la cravate étrangle notre héros, son cerveau s’emballe, sa retrogration lui enlève le peu d’estime de soi qui lui restait : la pression va monter dans la marmite. Il est grand temps de distribuer en France les longs-métrages de ce jeune réalisateur turc. DVD vo anglaise - Février 2018