"Le Hobbit - La Désolation de Smaug", second et très attendu épisode de la trilogie de Peter Jackson. Je ne vous cache que je trépignais d'impatience avant qu'on nous ouvre les portes de la salle, engouement qui a été ramené à la baisse en moins d'une heure.
Majoritairement, cet épisode transitoire est bien mieux que le premier, mais pas une petite minorité...
Cette suite se présente comme allant à l'encontre des autres films en Terre du milieu, narrativement et structurellement. Démarrant sur les chapeaux de roues avec une introduction nous plongeant directement dans l'action et se finissant d'un coup,
avec un cliffhanger des plus frustrant mais aussi des plus prometteur
. Donc que dire sur ce qui a été pour moi une torture en terme d'attente? Une petite déception.
Terminé le road movie savoureux aux personnages sympathiques paysages fantasques, place à une course contre-la-montre effrénée aux allures d'action movie, notamment avec la 1ère partie du film, ne laissant aucun répit au spectateur, et cela jusqu'à l'arrivée de Bard. D'ailleurs, ce personnage, nouveaux venus de la trilogie, s'intègre parfaitement à l'univers, contrairement aux autres protagonistes croisant la route de nos nains, à savoir Thranduil, Beorn, Alfrid ou le maître de Lacville. A ça je réponds: achetez la version longue! Cette édition corrige les problèmes de rythme et (surtout!) la présentation des personnages.
Nous revoyons également Legolas, au rôle quasi-identique niveau action/badass attitude que dans "Le Seigneur des anneaux" mais plus développé psychologiquement. Son père, Thranduil, arrive aussi comme ceci et repart comme cela, sans plus de développement, pour un retour dans le dernier film qu'on espère fracassant! Et puis la belle Tauriel, que dire sur ce personnage spécialement créé pour le film? Malheureusement, le ressenti général qu'elle soulève prouve que si Jackson n'avait pas voulu d'histoire d'amour, elle n'aurait pas été présente. Alors rapprochement des espèces, romance, idylle ou simple flirt? Encore une fois, "La Bataille des cinq armées" nous éclairera.
"La Désolation de Smaug" pose pas mal de question sans jamais y répondre, sans réellement nous éclairer sur l'avenir de tel ou tel personnage. A ce propos,
le cliffhanger
arrive comme une punition, nous laissant une année entière avec notre imagination tentant de construire le final, mais connaissant Jackson, nous aurons probablement des surprises. Ce troisième film promet une conclusion épique comme le cinéaste Néo-Zélandais sait en faire, cependant, je reste perplexe quant à la qualité du film, j'attendrais donc le 10 décembre pour me faire mon avis.
La mise en scène est plus poussée que pour le 1er film, dévoilant de vrais moment de cinéma: les araignées, les Monts du Rhudaur ou encore l'antre de Smaug. La musique elle aussi reste dans la lignée des grandes compositions d'Howard Shore. Petite déception de ne pas voir les nains plus travaillés, ils apparaissent comme des seconds rôles, parfois même comme des figurants.
Le rythme est traître, emballant et rapide d'entrée de jeu, puis plus calme pendant trente minutes pour finir avec une longue séquence nous scotchant à notre siège! Défaut majeur de cet opus (je suis subjectif sur ce point).
Que dire du lyrisme qui caresse le film du début à la fin: la prophétie de Bard, le 1er échange entre Kili et Tauriel, les monts du Rhudaur, Bilbo redécouvrant l'air pure à la cimes des arbres de Mirkwood, une diversité et une poésie nous plongeant définitivement dans cette aventure. Le final parvient aussi à être symbolique, "Smaug the golden", tout est dit, Peter Jackson nous renvoie à la source même de cette mythologie, c'est-à-dire le roman Bilbo le Hobbit lui-même. Pour le sepacteur lamba, il s'agit d'une scène où on se demande l'utilité, mais pour le fans inconditionné de Tolkien (et de Jackson par ailleurs), c'est une déclaration d'amour si forte et iconique qu'on se dit: "Mais quel génie!".
Concernant la version longue, en dehors des nombreux bonus auxquels le fan de Jackson a l'habitude, le film fait oublier une version cinéma incomplète et irrégulière, chaque lieu est un peu plus explorer, mise à part au royaume sylvestre et Erebor. Seul défaut, et cela est purement subjectif, le passage à Dol Guldur, bien trop mal pensé et mal monté, l'objectif premier du magicien passe au second plan,
tout comme Sauron lors de l'affrontement
.
Au final, "La Désolation de Smaug" n'en reste pas moins un blockbuster de très grande qualité, composé de scènes ingénieuses et jubilatoires, comme les tonneaux ou tout simplement Smaug! Grand vainqueur de ce film, car c'est de lui qu'on se souviendra à la sortie de la salle. Je n'ai qu'une chose à rajouter: "Well, fans, we will see soon the final chapter".