Après avoir cartonné au box-office mondial en 2012 avec Un Voyage Inattendu qui rapporta plus d’un milliard de dollars de recettes dans le monde, le réalisateur Peter Jackson revenait donc en très grande forme avec ce deuxième film intitulé La Désolation de Smaug qui n’a certes pas franchi le milliard de recettes dans le monde mais est une totale réussite dans le genre, qui surpasse son prédécesseur et est clairement l’un des meilleurs films de son metteur en scène. La compagnie des treize nains menée par Thorin Ecu-de-Chêne, toujours accompagnée de Bilbon Sacquet et du magicien Gandalf le Gris, a réussi à survivre aux hordes de Gobelins des montagnes mais est toujours poursuivie par Azog le Profanateur et ses impitoyables Orques. La petite compagnie va alors trouver refuge chez Beorn, un Changeur de Peau, et s’enfoncera ensuite dans la Forêt Noire où elle affrontera des araignées géantes mais sans l’aide de Gandalf, parti réglé une mystérieuse et sombre affaire dans la forteresse de Dol Guldur. De multiples péripéties s’annoncent pour nos héros alors qu’ils approchent de plus en plus de leur objectif : la Montagne Solitaire où réside le puissant dragon Smaug, qui règne en maître absolu sur le royaume perdu d’Erebor et sur le trésor des nains. Le Hobbit : La Désolation de Smaug était certainement le film le plus attendu de la fin de l’année 2013 car étant la suite très attendue des aventures de Bilbon et des treize nains d’Erebor guidés par le magicien Gandalf, toujours mis en scène par le grand Peter Jackson. Si le premier opus Un Voyage Inattendu avait, il faut l’avouer, un peu déçus et peut-être même énormément déçus certains fans, ce deuxième film mettra normalement tout le monde d’accord puisque cette Désolation de Smaug est pour le moment le meilleur film de la trilogie du Hobbit, l’un des meilleurs films de Peter Jackson et est un divertissement d’une très très grande qualité. Et en effet, nous pouvons voir que Peter Jackson est revenu en force et à retrouver tout son sens du spectacle car maintenant c’est bel et bien terminé les petites balades en poneys, les chansons sous les étoiles et l’ambiance du conte pour enfants. Maintenant, avec La Désolation de Smaug, nous entrons dans le vif du sujet avec les moments les plus fascinants du roman de Tolkien : les araignées de la Forêt Noire, les Elfes Sylvestres, l’arrivée à Lacville, la rencontre entre Smaug et Bilbon,… bref ce nouveau film sur l’univers de la Terre du Milieu met le feu aux poudres et surpasse le précédent à tous les niveaux, que ce soit en termes de rythme, de scénario, de scènes d’action, d’interprétation et d’effets visuels. Avec ce fracassant vrai retour, le roi Peter Jackson montre qu’il maîtrise parfaitement son film de bout en bout en le dotant enfin de combats et de morceaux de bravoures à la hauteur de la trilogie originelle qui sont donc ici plus dynamiques, plus violents, plus intenses et plus présents dans ce deuxième film des aventures du Hobbit. Dans ce film, tout est pensé comme plus grand (voire gigantesque), plus majestueux et plus beau car les décors y sont une fois de plus magnifiques. Mais le grand changement qui saute tout de suite aux yeux par rapport à Un Voyage Inattendu c’est le rythme. Ce qui en effet clochait dans le premier film c’était son incroyable lenteur pendant près d’une heure et demie alors qu’ici dans La Désolation de Smaug il n’y a pas un moment de répit pour le spectateur ! On peut donc voir que Peter Jackson a procédé à un grand nettoyage puisqu’il nous offre enfin d’impressionnantes scènes d’action à n’en plus finir ce qui renvoie le premier opus au bac à sable ! Le film enchaîne avec de multiples combats entre des Orques et des Elfes, un affrontement avec des araignées géantes, une descente de rivière en tonneaux d’anthologie où les nains, dans les tonneaux, sont poursuivis par des Orques qui sont eux même poursuivis par des Elfes, et pour finir en beauté Peter Jackson nous offre environ quarante démentielles et cultes minutes de combat avec un dragon cracheur de feu. Pour faire simple, Le Hobbit : La Désolation de Smaug explose tout sur son passage ! Mais là je n’évoque que le domaine rythmique du film et la mise en scène jouissive de Peter Jackson qui livre donc l’une de ses plus grandes réussites de sa filmographie, car ce deuxième film possède aussi une histoire plus passionnante que le premier volet même si l’histoire globale du Hobbit restera moins dense que celle du Seigneur des Anneaux, mais grâce à ce rythme effréné imposé par le réalisateur, le film est juste captivant. Il commence sur un flashback où nous assistons à une discussion entre Thorin et Gandalf dans l’Auberge du Poney Fringant à Bree à propos de reprendre le royaume d’Erebor et de tuer le dragon Smaug. Douze mois plus tard et nous retrouvons la compagnie des treize nains accompagnée de Bilbon et de Gandalf et vous connaissez la suite concernant l’intrigue autour de la quête pour reconquérir Erebor. Mais ce qu’il y a d’intéressant dans ce film c’est que Peter Jackson fait toujours des liens avec la trilogie du Seigneur des Anneaux en mettant en place une histoire parallèle avec pour protagonistes principaux Gandalf et Radagast le Brun. Cette intrigue parallèle concerne le réveil d’une puissance maléfique appelée le Nécromancien et que vous connaissez sous le nom de Sauron et que nous voyons dans ce film rassembler son armée dont Azog, le fameux orque pâle, est un des généraux. Eléments scénaristiques absents dans le roman Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien ou qui étaient seulement évoqués sans plus de précisions, cette histoire parallèle avec Sauron permet donc de créer un lien avec la première trilogie et ainsi de complexifier l’intrigue de la trilogie du Hobbit qui ne raconte finalement pas que la mission de Thorin et des nains, mais va bien au-delà de ceci en faisant un lien direct avec Le Seigneur des Anneaux même si l’on sent que cette histoire est là pour meubler un peu le tout et densifier l’histoire générale, mais cela reste intéressant. Le film, en dehors de ces rajouts scénaristiques, reste toujours très fidèle aux écrits de Tolkien mais en choisissant de faire un lien avec le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson s’écarte ainsi de l’histoire originelle de Bilbo le Hobbit. Il n’empêche qu’à ma grande surprise le film s’arrête lorsque Smaug décide d’aller détruire Lacville et tuer tous ses habitants après un combat épique entre lui et les nains, ce qui permet ainsi à Peter Jackson de réserver le meilleur pour le dernier film de la trilogie intitulé La Bataille des Cinq Armées. Mais si le troisième film commence sur ceci il ne restera quasiment plus rien à raconter hormis la fameuse Bataille des Cinq Armées qui s’annonce plus qu’épique, espérons que les scénaristes aient trouvé le moyen de combler les blancs avec l’intrigue autour de Sauron. Le scénario de ce deuxième film du Hobbit reprend donc dans la continuité directe des évènements du premier, là où on s’était arrêté et nous entraîne dans une seconde partie de l’aventure plus sombre et violente, un peu comme avec Les Deux Tours qui était le film le plus sombre et violent de la trilogie de l’Anneau. Après nous avons les arrivées de nouveaux personnages qui permettent aussi de densifier l’intrigue de La Désolation de Smaug. Legolas, l’elfe blond qu’incarnait Orlando Bloom dans la première trilogie fait son grand retour même s’il n’est pas présent dans le roman de Tolkien. Le personnage nous apparaît différent puisque durant le Hobbit il réside chez les Elfes Sylvestres et est un peu plus haineux envers les nains, la scène où il demande qui sont les deux personnes sur une gravure à l’un des nains est assez comique puisque l’enfant qui est dessus se nomme Gimli, le futur compagnon de Legolas qui deviendra par ailleurs son grand ami dans Le Seigneur des Anneaux. Le personnage est aussi plus acrobatique et implacable lors des combats, que ce soit avec l’épée ou l’arc et les flèches, le nombre de décapitations a ainsi sérieusement augmenté par rapport au premier film, et on en est ravi ! Ensuite l’autre nouveauté chez les personnages c’est celui de Tauriel, une Elfe qui est le seul personnage féminin central du film et qui est très bien interprété par Evangeline Lilly qui était attendue au tournant car son personnage est un rajout inédit et inventé spécifiquement pour le film par Peter Jackson. Ce personnage permet d’intégrer une histoire d’amour entre elle et Legolas mais également de créer un triangle amoureux entre elle, Legolas et le nain Kili. Ces deux personnages inédits s’ajoutent donc aux nouveaux protagonistes qui sont eux par contre bel et bien présents dans le roman. Bard, très bien interprété par Luke Evans, fait son entrée remarquée dans l’univers du film et ce personnage va devenir la clef d’un évènement central du troisième film, il est l’un des rares protagonistes à apporter un certain souffle d’humanité dans le film avec celui de Bilbon, ensuite il y a le roi Thranduil interprété par Lee Pace, le roi des Elfes Sylvestres et le père de Legolas qui apparaissait un court instant dans le premier Hobbit et est ici bien plus présent. Et enfin le personnage que tout le monde attendait dans ce deuxième opus du Hobbit et qui est l’attraction principale du film : le dragon cracheur de feu Smaug. Brillamment joué par l’excellent acteur britannique Benedict Cumberbatch, Smaug est le plus beau dragon que j’ai jamais vu dans le cinéma ! En fait il est certainement LE meilleur dragon jamais vu au cinéma car magnifiquement mit en images de synthèse par la société WETA et dont la voix caverneuse digne des entrailles des enfers vous fait vibrer sur votre siège, la VF est juste énorme mais la VO doit envoyer du très très lourd. Et en plus de prêter ses traits, ses mouvements et sa voix au dragon Smaug, Benedict Cumberbatch interprète également le rôle du Nécromancien qui aura certainement un rôle plus important dans le troisième film de la trilogie. Mais pour revenir à Smaug ce qu’il y a de fascinant dans cette créature c’est qu’il possède une vraie psychologie, c’est un monstre obsédé par l’or, qui se croit sans doute la créature la plus puissante de la Terre du Milieu, qui ne pense qu’à la richesse, il est en plus un peu paranoïaque puisqu’il croit que ce sont les villageois de Lacville qui ont envoyé les nains chez lui et s’apprête à exercer sa vengeance sur eux à la fin du film. Personnage le plus impressionnant du film, Smaug est bien évidemment le dragon le plus terrifiant mais aussi le plus beau du cinéma et constitue la grande attraction de ce film où les quarante dernières minutes sont un affrontement, déjà culte dans l’histoire du blockbuster et de l’entertainment, plein de bruit, de flammes, de fureur, et de destructions entre les nains et le monstre. Le Hobbit : La Désolation de Smaug possède donc toute une galerie de personnages tous différents les uns des autres mais certains du premier film ont droit à une évolution dans leur psychologie. Prenons par exemple le héros du film, Bilbon, toujours interprété par l’excellent Martin Freeman, qui retrouve par ailleurs son complice de la série britannique Sherlock qui n’est autre que Benedict Cumberbatch alias Smaug. Le personnage de Bilbon a évolué puisque le fait qu’il soit en possession de l’Anneau Unique lui procure un certain changement de caractère, il est désormais totalement dépendant du « précieux ». On peut le voir lors du combat avec les araignées où celui-ci perd l’Anneau et le retrouve, mais le problème c’est qu’une créature se trouve sur son chemin et il ne va pas hésiter à massacrer cette sorte d’insecte pour reprendre son anneau, on voit dans son regard une violence encore jamais vu auparavant et il se rend même compte de son changement de comportement. Et ensuite l’autre personnage qui subit une évolution, et surement la plus intéressante, c’est Thorin Ecu-de-Chêne interprété par le génial Richard Armitage. Le Roi sous la Montagne devient de plus en plus attirer par le trésor gardé par Smaug et est prêt à sacrifier la vie de Bilbon pour retrouver son royaume perdu. Le personnage de Thorin a fortement évolué par rapport à Un Voyage Inattendu, il devient plus grave, plus tenté par l’or, plus obsédé et plus impitoyable dans ses décisions. On a vraiment qu’une hâte c’est de voir comment il va évoluer dans le dernier opus de la trilogie. Le Hobbit : La Désolation de Smaug a donc tout du parfait blockbuster car possédant des effets spéciaux magnifiques, des morceaux de bravoures d’anthologie plein d’inventivité, une réalisation ultra-dynamique, un scénario qui a été densifié, des acteurs géniaux et une bande-originale toujours prenante, accompagnez le tout d’un énorme succès mondial, 952 363 104 dollars de recette précisément, plus de quatre millions d’entrées en France et c’est plus que le premier film, trois nominations aux Oscars et deux aux BAFTA 2014. Le Hobbit : La Désolation de Smaug permet donc à Peter Jackson de revenir sur le devant de la scène en prouvant qu’il est un des maîtres du pur divertissement de cinéma en livrant un film épique, grandiose et galvanisant. La quête pour reconquérir le royaume d’Erebor approche à sa fin et donc vivement le troisième et dernier volet de la trilogie intitulé La Bataille des Cinq Armées qui conclura, avec on l’espère une grande réussite, le voyage en Terre du Milieu de Peter Jackson.