C'est sans doute pas l'heure pour écrire une critique (04h00), donc ça sera bourré de fautes et de non-sens, et je risque d'oublier plein de choses. Juste pour l'anecdote, j'ai été dans le cinéma de ma ville de province pour me taper les deux films (Un Voyage Inattendu + La Désolation de Smaug) en HFR (le fameux 48 fps) et en 3D, et ceci pour la modique somme de 10€. Il faut savoir que c'était la première fois que le dit-ciné diffusait en HFR, et ça a été une catastrophe : 4 à 5 coupures de 10 minutes / un quart d'heure ont ponctuées le premier film, transformant la première séance en un véritable cauchemar à la fois cérébral et cinéphilique. 'fin bref, l'avantage c'est que j'ai pris beaucoup plus de recul par rapport au premier volet du Hobbit, cette séance m'en ayant complètement dégoûté. Ensuite, faut de savoir comment régler ce problème technique, on nous a déplacé dans une autre salle (et donné au passage une place gratuite pour une séance future), où, avec une heure de retard (le film qui devait commencer à minuit a finalement débuté à une heure du mat'), j'ai pu découvrir "La Désolation de Smaug".
Un peu fatigué et exténué par la précédente séance, j'étais sans doute pas dans les meilleures conditions pour la découverte du film, mais peu importe : tout d'abord, c'est nettement plus dynamique que le premier "Le Hobbit". Attention ! J'ai pas dit que c'était dynamique, juste que ça l'était d'avantage. Car cette "Désolation de Smaug" souffre encore une fois de longues lenteurs, d'étirement d'intrigues, de choix et d'ajouts narratifs douteux (Mais sérieusement qui a eu l'idée de cette Love Story complètement ringarde / ridicule / inappropriée, en plus d'être chiante au possible et de rendre le dernier tiers du film en grande partie moins épique et plus ringard, alors que sans ça il aurait été excellent ? Sans parler de l'ajout de Legolas, qui à défaut d'être plutôt bien amené, ne trouve aucune justification de fond à part de foutre en l'air une partie de la cohérence de la trilogie "Le Seigneur des Anneaux"). Le rythme du film est donc très irrégulier : y a des passages amusants mais inconséquents, on fait des détours de scénario complètement useless, et je ne peux qu'évoquer une erreur de scénario de débutant pour le dernier tiers (précédemment évoqué) du film. En gros pour faire court et sans trop de spoilers (ou du moins, pas plus que dans la bande-annonce), ce dernier tiers suit cinq intrigues simultanément : la confrontation avec Smaug du point de vu de deux groupes de personnages, une Love Story à la noix disséminée dans une sorte de "bagarre", encore une fois avec la présence de deux points de vu, ainsi qu'un cinquième et dernier arc narratif autour de Gandalf. A moins d'être un génie du montage ou d'avoir obtenu des faits d'arme dans l'écriture de série télé, ce genre de situation est impossible à gérer : on passe d'un point de vu à l'autre, accumulant frustration et ennui (puisqu'en réalité, un seul, à la rigueur deux, de ces "intrigues" sont réussi(s)). A force de vouloir à la fois faire du fan service (je parle pas des fans des livres, mais de ceux des films) en réintroduisant des personnages qui n'ont rien à foutre là, assumer des quotas en nous imposant des personnages féminins mal écrits et essayer de combler trois heures de films (le film dure en réalité 2h40 avec générique, environ 2h20/2h25 sans, mais on aurait pu le réduire à une durée de 2h, voir moins, facilement).
Quelques moments de grâce cependant : la première partie des scènes avec Smaug est géniale (mais vraiment, hein, j'en ai eu des frissons, d'autant plus que Smaug est vraiment super bien réussi, et le doublage VF admirable), ensuite ça part un peu trop dans tous les sens dans une forme d'hystérie collective très mal montée et construite. Mais aussi quelques passages où on remarque une nouvelle norme du film qui va faire plaisir à beaucoup : il faut savoir que, contrairement à son aîné, "La Désolation de Smaug" assume enfin, à peu près, son statut d'adaptation de "conte pour enfant". Si le film se prend encore parfois au sérieux alors qu'il aurait mieux fait de rendre un peu d'humour, on remarque une nette amélioration à beaucoup de niveaux : on a vraiment plus peur des scènes "tirées par les cheveux" (dans le bon sens du terme), les scènes de combat en mode "Disney" à la fois jouissive et très bien (numériquement) chorégraphiée, sans parler d'un humour très présent et plutôt réussi. Alors que "Un Voyage Inattendu" avait clairement le cul entre deux chaises, hésitant entre respecter le bouquin et faire plaisir aux spectateurs de la trilogie SDA non-lecteurs de Tolkien, ici le virage est fait : Fuck le public, on arrive à créer une véritable atmosphère à cette histoire qui, si elle reste différente de celle du livre, et se permet encore des faux pas (j'ai de mauvais souvenirs de ma lecture du bouquin mais... Il y avait tous ces délires autour du Nécromancien ?) au ton trop sérieux.
Les acteurs sont bons, particulièrement Martin Freeman qui révèle une nouvelle fois qu'il EST Bilbon, respectueux du personnage et arrivant à faire de ce dernier une entité cinématographique très réussie, jouant beaucoup sur les mouvements par ailleurs, je l'ai trouvé excellent. Par contre grosse déception : Howard Shore. En dehors de sa BO du SDA, ce mec n'a rien fait de folichon, et si sa partition du premier "Hobbit" trouvé beaucoup d'intérêt dans l'utilisation d'un "thème des nains" (Misty Mountains Cold) épique à souhait, ici c'est complètement plat. Sérieux la bande-originale est naze et fait parfois très mal aux oreilles. Y a quelques moments de grâce, mais on a l'impression que le mec s'auto-parodie.
Dans tous les cas, même si je peux paraître méchant avec le film, "La Désolation de Smaug" remplit son cahier des charges : on en attendait ni plus ni moins. Les défauts attendus sont là, quelques qualités aussi, quelques bonnes surprises et quelques déceptions. Si vous avez à peu près aimé le premier film, vous devriez d'avantage apprécier cette suite. Pour ceux qui n'avait pas aimé "Un Voyage Inattendu", c'est plus difficile à juger : ça m'étonnerait qu'ils apprécient d'avantage celui-là, mais on est jamais à l'abris d'une bonne surprise. Dernier point : la HFR (48 fps), c'est juste atroce, ça donne mal au crâne, c'est moche et ça donne l'impression de regarder une cinématique de "The Witcher" quand y a pas mal de numérique. Cette technologie est à éviter.