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JoeyTai
20 abonnés
445 critiques
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3,5
Publiée le 23 janvier 2022
Film particulièrement dur, brutal et très sombre. Nous ne quittons jamais une prison danoise, il ne fallait donc pas s'attendre à un conte de fées, mais quand même... Les rapports de force entre prisonniers sont omniprésents, la violence extrême résout tous les problèmes petits et grands, l'altruisme y est inexistant. Les quelques améliorations matérielles sont accordées de mauvaise grâce et uniquement par intérêt. Les surveillants brillent surtout par leur inertie. Si l'extrême isolement que subissent les prisonniers de certaines structures américaines (Supermax) constitue un traitement inhumain, l'espace relativement ouvert dans lequel évoluent les prisonniers dans R aboutit à un résultat encore pire car le personnel n'y assure pas réellement l'ordre. Ce sont donc les individus les plus bestiaux qui s'en chargent. Les acteurs sont tous crédibles, et Roland Moller crève l'écran. Sa présence signale toujours une menace palpable, qu'elle soit ou non suivie de violence.
Filmée en caméra subjective cette plongée sans filtre dans l’univers carcéral tisse autour des attendus du genre une atmosphère particulièrement poisseuse, réaliste, violente. Porté par des acteurs justes dans leur brute sobriété, le récit ne s’encombre ni de pathos ni de didactisme grâce à une approche sèche digne d’un documentaire. Sans éprouver d’empathie avec les personnages nous ressentons l’inéluctabilité d’une survie amorale et de destinées funestes. Glaçant.
Voila un film carcéral d'une violence extrême, moins abouti que "Un prophète", mais où l'on peut y voir des similitudes. Le jeune Rune, fraîchement débarqué dans cette prison, va devoir se faire respecter dans un premier temps puis avec son "ami" Rashid monter un trafic qui va le faire entrer dans le monde des prisonniers influents "R" est un film ultraréaliste, sans fioritures, qui glace le sang jusqu'à la scène finale. Un film danois qui vaut le détour adressé à un public averti.
Une vraie belle surprise, une sorte de docu-fiction sur l'horreur de l'incarcération et la violence régnant la prison danoise de Horsen. Peu de temps mort, on finit par se sentir proche du protagoniste principal (un jeune délinquant bien moins dur que ses nouveaux colocataires) même si on apprendra peu de chose de lui. Le jeu d'acteur est parfait, très réaliste et ce huit clos carcéral remplit son objectif, a savoir nous émouvoir et surtout nous troubler
"Film choc! Coup de poing dans l'estomac! Meilleur film de prison depuis Un Prophète! Voilà, c'est à peu près ce qu'on peut retenir des avis presse et spectateur sur le film de Tobias Lindholm et Michael Noer, R. Pour ma part, je n'irais pas jusqu’à dire que R m'a flanqué un coup de barre à mine dans la gueule, mais juste que ce long métrage est un bon petit film de zonz'. Les deux réals ont bossé leur sujet en mixant du Audiard et du Dardenne pour livrer in fine un film assez brut de décoffrage.R décrit avec précision l'arrivée d'un jeune gars dans un univers codifié et ultra brutal. Rune, le héros, débarque et devient rapidement la boniche des gros durs tatoués qui régentent le trafic de shit de la prison. Comme dans Un prophète, il laisse traîner ses oreilles quand les chefs parlent de leur bizness. Rune découvre par hasard un système ingénieux qui pourrait grandement améliorer le trafic de cannabis au sein de la taule. Il décide d'en parler au boss...Le cahier des charges est respecté, R obéit scrupuleusement à la nomenclature du film de prison: tabassages avec pertes importantes de chicots, présence de golgoth tatoués qui oublient de sourire, humiliations, scène stressante dans les douches et séparation de la prison entre autochtones et reste du monde. Pour les amateurs de ce genre de film, on est en terrain connu. L'originalité vient de l'aspect quasi documentaire du projet. Très peu de paroles, peu de musique et un style sec comme un coup de matraque. L'acteur Pilou Asbaek, mutique, renfrogné et peu aimable, porte le film sur ses épaules. En petit voyou qui débarque en enfer, il est impressionnant.
Dans le ton intimiste de la prise de vue et de la tranche de vie, le film raconte, avec une efficacité sans temps morts ni fioritures, le court séjour d’une jeune criminel dans la prison d’Horsens au Danemark. Après les traditionnelles humiliations, dénuements psychologiques et violences tant mentales que physiques réservées aux bleus, celui qui ne s’appelle plus que R parvient, avec la complicité d’un autre nouveau situé dans une autre aile du pénitencier, à combiner un trafic fructifiant pour son quartier, afin de gagner sa place au sein de l’impitoyable microcosme. Mais la précarité de son jeu est encore loin de l’épargner des périls carcéraux face auxquels la rue fait figure de jardin d’enfants. Derrière ce film Danois se décrit l’édification désespérante de toute une microsociété qui s’auto-barbarise, invente sa propre sauvagerie, sans réaliser la dérision tragique qu’elle élabore toute seule, aggravant toujours plus la souffrance et la brutalité des délinquants comme des gardiens.
Réaliste et prenant, "R" s'impose comme un grand dans ce thème cinématographique ! Le spectateur ressentira pleinement les situations inconfortables dans lesquelles se trouvera le personnage principal (Rune) et ne pourra s'empêcher de stresser constamment au côté de ce bleu, face à ces clans de mastodontes. Le fait de changer de personnages en cours de route est une très bonne idée, un pari original et surprenant qui deviendra un véritable atout. Prenant et parfaitement maitrisé, "R" viendra tout naturellement se ranger dans les grands films sur le milieu carcéral. On en viendra même à regretter la courte durée du film, une heure supplémentaire n'aurait pas démérité. Qu'ils sont forts ces danois !
13 920 abonnés
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4,0
Publiée le 8 mars 2017
Par le scènariste hyper talentueux de "La chasse" et "Borgen". C'est dire ce qu'il vous attend dans cette prison du Danemark! En 1978 sortait "Midnight Express" d'Alan Parker! En 2010, sort "R" de Tobias Lindholm et Michael Noer! Un des trop rares films consacrès au système carcèral danois et sans doute l'un des meilleurs du genre avec celui, mythique, de Parker! Dur, glacial, prenant, intense, la fin (à la Friedkin) est rèsolument pessimiste! Aucune èchappatoire possible pour Rune où sa survie dèpend de l'apprentissage rapide du monde parallèle des règles, de l'honneur et des obligations de la prison. "R" (dont le titre fait rèfèrence au numèro de Rune), est un grand film carcèral! Interprètation saisissante de l'acteur Pilou Asbaek qui va dècouvrir dès son arrivèe en prison que la violence est partout! Le sujet rèside alors dans la façon dont celui-ci va l'apprèhender entre humiliations, petits trafics et trahisons! Un choc brut et sombre avec une mise en scène et une musique au cordeau! A vous couper le souffle! Comme la scène atroce du « hot coffee » ...
Amateur du cinéma scandinave, je n'ai pas reçu la claque attendue. Si l'univers carcéral est sans doute dépeint de façon réelle et froide, je trouve le scénario bien mince et sans grandes surprises, donc le film devient bien vite assez ennuyeux et répétitif.
Film puissant, violent et très réaliste filmé presque sous forme de documentaire, ce film montre l'enfer carcéral. Un histoire banale et déjà vu comme dans Dog Pound ou encore Coldwater mais la mise en scène et l'univers reste assez sombre et inquiétant, le jeu d'acteur est pas mal (Pilou Asbæk, Dulfi Al-Jabouri sont très bons). Il y a une tension palpable dont les réalisateurs mettent le spectateur en immersion au cœur de cette prison Danoise. Tobias Lindholm et Michael Noer ont tapés fort pour ce drame Danois bien qui est tout aussi bons que les films Américains qui inondes et pullules le marché cinématographique, celui-ci se démarque et reste plaisant
Le voisinage avec le film « Un prophète » est certain, le sujet traité est le même, celui d’un jeune délinquant tentant de survivre dans l’aquarium carcéral, toutefois, autant le film d’Audiard est parfois onirique, voir sombrement lyrique visant l’impressionnisme romanesque, autant celui du duo danois est d’un réalisme absolument glacial.
R, un récit à mi-chemin entre documentaire façon Dardenne. et fiction, une sensation d’authenticité renforcée par le lieu du tournage, une vraie prison et des acteurs, qui pour la plupart, sont d’ex-détenus.
R est un classique, tout y est, la drogue, les passages à tabac, les conflits entre les groupes et le rituel de vengeance connu sous le nom « café chaud » consistant à ébouillanter une balance avec de l’huile d’olive et du sucre. Un classique d’une extrême efficacité, l’esthétique avec ses jeux de couleurs dans les tons neutres, totalement « désaturée » porte sur le psychisme, créant un sentiment d’isolement, de crainte et d’oppression.
Hyperréaliste et impitoyable, "R" est le film le plus dur qu'il m'ait été donné de voir sur l'univers carcéral. Grâce à une esthétique quasi documentaire, une atmosphère glaçante et silencieuse et des personnages désœuvrés campés par des interprètes au naturel déconcertant, on entre dans le quotidien sordide de Rune, un jeune détenu fraîchement incarcéré qui malgré les menaces et les intimidations, va tenter de se faire une place et un nom dans la prison avec l'aide de son nouvel ami Rashid. Mais l'ambition des deux jeunes hommes va être extrêmement mal perçue par les autres détenus et dans cet univers sinistre, pétri de violence, leur inconsciente désinvolture ne va pas être sans conséquences. Le spectacle est triste, brutal, sans concession mais est contrebalancé par une mise en scène dépouillée, presque absente, et un style très naturaliste qui permettent au récit de ne jamais tomber dans la surenchère malgré des scènes de violence parfois très crues. Un très bon film, pessimiste et dérangeant dont on ressort groggy.
Coutumier ces dernières années des réalisations brutes de décoffrage, le cinéma danois nous gratifie une nouvelle fois d'un film froid, dur et hautement réaliste. Construit en miroir, cette fiction cosignée Tobias Lindholm et Michael Noer plonge dans l'enfer carcéral du pénitencier d'Horsens. On y suit les parcours croisés de deux malfrats de petites envergures, Rune d'abord, Rashid ensuite, contraints d'exécuter des tâches ingrates dans le but de se faire accepter par leurs gangs respectifs, dans un affrontement aux forts relents communautaristes, du moins en apparence. Et le destin des deux protagonistes sera lié dans l'horreur. Scénario classique pour un film se déroulant exclusivement dans ce type de milieu, mais la réalisation sombre et minimaliste (pas d'effets de caméra, peu de musique, des dialogues crus, la grisaille ambiante) permet de capter l'attention et de faire ressortir l'essence de l'aspect dramatique du propos. Le jeu habité de l'acteur Pilou Asbaek porte parfaitement l'ensemble, la descente aux enfers, l'instinct de survie et la résignation étant excellemment retranscrits. Un film formellement brutal et radical, de facture classique sur le fond, confirmant la qualité du cinéma danois dans des registres directs et austères.
Film carcéral danois pur et dur qui se contente de nous montrer la survie de deux nouveaux détenus, condamnés à affronter la dure loi des gangs déjà en place. Le scénario et la mise en scène ne sont pas sans rappeler « Un prophète » à la différence de l’ambiance sonore et musicale, ici excessivement oppressante qui atteint son apogée lors des scènes de violence et du générique de fin particulièrement troublant. Le casting est excellent et certaines séquences vous feront trembler d’angoisse et serrer les dents, il n’y a que la chute de l’histoire qui surprend. Etait-ce pour tirer leur épingle du jeu que les réalisateurs ont opté pour cette fin ? Difficile à dire mais j’ai eu le sentiment qu’il manquait un petit quelque chose…