Un film pas désagréable, qui au final m’a surprit. Il est vrai qu’il partait sur de très mauvaises bases. Images assez moches, décors pourris, acteurs pathétiques, j’avais l’impression de voir une très mauvaise série Z. Heureusement l’ensemble se lance enfin quand arrive Rebecca Hobbs dans le rôle de la psychiatre. Son duo avec Rotondo est franchement très bon, et les deux acteurs sont d’ailleurs les seuls à surnager. Outre les seconds rôles qui n’ont pas grand-chose à faire, l’équipée (trois personnes !) de l’asile est très nulle et les deux malabars de service sont clairement ridicules. C’est très regrettable. L’histoire d’Ugly est intéressante, et a le mérite d’aborder avec intelligence la problématique des serial-killer. C’est un métrage qui se distingue à ce niveau, avec une certaine finesse dans son propos par ailleurs, et avec une belle recherche d’originalité. Les passages entre rêve et réalité, passé et présent sont bien conçus et fluides. S’il y a quelques longueurs, dans l’ensemble ce n’est pas ennuyeux, et seule la fin décevra vraiment. On sent que le réalisateur ne savait pas trop comment boucler son film, alors il nous balance une conclusion pas terrible du tout, là encore, dommage.
La photographie d’Ugly est plutôt laide, et semble terriblement datée (difficile de croire que ce film date de 1997 !). Les décors par ailleurs (pourtant réalisés par une pointure) sont aussi très peu enthousiasmants (l’asile désaffecté est une horreur totale !). La mise en scène est un peu apathique, elle manque quand même de maitrise et d’originalité. Je relève par contre une présence musicale parfois très agréable même si la bande ne restera pas dans les annales.
Au final, Ugly vaut surtout pour son scénario habile. Très moyen sur la forme, il a le mérite de déployer un fond de qualité, avec un duo de personnages très solide, et une histoire qui ravira ceux qui adorent les films de tueurs en série, mais peinent un peu avec les effets gores. Ici il n’y en a pas vraiment (et le sang est très particulier, je n’en dis pas plus !). Il vaut un petit détour, indéniablement, même si encore une fois, il est dommage que des lacunes trop nombreuses l’empêchent vraiment de marquer les esprits. Il avait les capacités sans doute pour devenir un petit classique.