Résumé synopsis un peu creux finalement de ce 1er opus de Mikael Buch assez déroutant et qui va faire couler un peu d'encre, assurément. Dérangeant certainement, ce film s'appuie sur de nombreuses orientations, juif, homo, déjanté, irréel, parfois incongru, souvent généreux. Et c'est bien cela qui va prendre à contre pied l'idée centrale que l'on pourrait se faire de ce film. Est-ce un film sur les homos ? sur les blanchisseurs juifs, sur les attraits finlandais ou tout cela en même temps.
L'erreur me semble-t-il serait de caser à tout prix une marque de fabrique ou un thème central. Il n'y en a pas et chacun peut prendre ce qu'il veut et ouvrir son esprit à l'exercice proposé par Buch. Nicolas Maury, (jeune acteur, Ruben) est assez désarmant en cocotte amoureuse de son chéri finlandais Teemu (Jarkko Niemi) –
C'est touchant, car la relation n'est pas ''sexuelle'' mais bien amoureuse et place ici, (d'une autre manière que dans Shortbus), l'homosexualité autrement que comme une maladie et un problème de famille et/ou de société.
D'ailleurs, il semblerait que le réalisateur ait pris un malin plaisir à bousculer les convenances en déclarant les juifs de l'entourage de Ruben, quasiment tous ou à peu près gays ou lesbiennes. C'est assez drôle, car l'entourage, famille et amis, semblent évoquer cela avec un naturel incroyablement savoureux et optimiste, qui voue à la normalité et ne confine pas au voyeurisme ou à l'abject. Ici pas de cas de conscience, juste une évocation paisible.
Voilà finalement peut être une revendication qui n'en est pas une, qui prête au constat et non à la prise de position. A ce propos, Jean-Luc Bideau, joue un Maître Goldberg, gay comme un pinson et fou amoureux du jeune Ruben. Hilarant, du très bon bideau. Vient égayer le tableau, la relation juif goy, avec le beau-frère, source de bien des soucis et qui permet à la divine Carmen Maura, (Rachel), de nous faire profiter d'une réclame pour une bombe aérosol miracle, approuvée évidemment avec beaucoup d'humour (juif ?) par le rabbin de service et capable en un pschitt, de transformer un goy pur jus en un parfait petit juif respectable. Un pur bonheur de forfanterie et d'humour tolérant.
Ainsi donc, ce petit film anodin prône la tolérance en s'appuyant sur l'univers du réalisateur et son expérience, les juifs, l'homosexualité et le droit d'en rire. On pourrait transposer cela sur d'autres sujets, reste celui central de la tolérance, universel. Let my people go, simplement jubilatoire et à prendre au très second degré