Jennifer Westfledt, actrice principale et réalisatrice de Friends with Kids, nous délivre un film bavard, fort en gueule qui se veut directement lié au concept comique mis en place, avec succès, par Mes meilleures amies. En somme, une comédie romantique plus délurée que d’ordinaire, plus osée en regard aux mœurs américaines, à la bonne conscience du sacrosaint mariage et de l’esprit familial. Si Mes meilleures amies pouvait être considérer comme réussi, ici, l’effort est nettement plus laborieux. Non pas que Friends with Kids soit exécrable, non, mais le ton employé, la vitesse d’évolution dans le temps du récit ou encore le franc parler qui ne semble jamais cesser des personnages plonge le film dans les méandres vaseuses du vite oubliable.
Si l’on fonde nos espoirs comiques sur le tandem maintenant bien connu Maya Rudolph et Kristen Wiig, l’on devra vite se rendre compte que celles-ci sont aux abonnés absents, que seule compte l’histoire des personnages de Jennifer Westfeldt et Adam Scott, une histoire pas franchement engageante. Enfin, le concept étant un enfant sans tout ce qui tourne autour du mariage, de la vie en couple, l’on comprend dans un premier temps l’idée, pour ensuite ne suivre que deux tourtereaux éloignés l’un de l’autre et qui finiront par revenir à la source, l’on s’en doute dès le début. On leur fait la morale, eux rétorque, font valoir leurs opinions, alors que les couples autour d’eux semblent tous partie à vaux l’eau.
Trop peu amusant pour divertir pleinement, trop peu profond pour développer complètement son sujet, le film est usant, et ce même s’il n’est pourtant pas dégeulasse. Comme mentionné, il s’agit là d’un film à dialogues, à savoir qu’outre des décors d’appartements New-Yorkais, l’on n’assiste que d’interminables prises de becs, discours et confrontation d’intérêt, pour quelques jurons placés de-ci de-là. Oui, pas de quoi s’emballer, pas de quoi se plier non plus en quatre de rire. Rien qu’un développement aléatoire de la condition parentale dans une Amérique moderne et plus libertine que jamais, à l’européenne en somme.
Des acteurs plutôt convainquant, cependant, à qui l’on demande simplement d’apprendre de longs texte, viennent toutefois égailler notre morne visionnage. Oui, si certain ne font que de la figuration, d’autres, très présents, s’avèrent plutôt bon, plein de ressources. La comédie romantique n’ayant jamais été mon truc, inutile de dire qu’ici, l’effet n’était pas concluant. Pour ne pas être objectivement attaché au genre, je n’émettrai donc pas de critiques acerbes sans doute infondées. Pour les amateurs du genre donc. 07/20