“Top Gun : Maverick” offre un contenu agréable mais sans plus car il souffre d’une image qui lui est propre, trop lisse et à l’excès. La première séquence du film en est la démonstration :
Pete Mitchell (Tom Cruise) et ses acolytes décident de tester la résistance d’un avion en essayant d’atteindre les 10 g. L’objectif est atteint, très bien. Mais notre bon vieux Pete décide par lui-même de dépasser cette limite sans raison aucune à part le narcissisme. Et hop, explosion de l’avion en vol...
une séquence juste pour le plaisir mais qui n’apporte rien en soi au film et à l’intrigue. En tout cas, cette intro laisse présager un film d’action de haute voltige et de tous les excès, ce qui est le cas et dénote complètement le côté réaliste du film. Les scènes de vol sont clairement les plus réussies et impressionnantes, c’est beau et puissant, on pourrait facilement accorder 5 étoiles pour ces plans et le travail accompli. Mais malheureusement, la forme ne suffit pas et “Top Gun : Maverick” se rapproche clairement d’un Mission Impossible : les personnages sont sauvés à la dernière minute, au dernier moment comme par magie. Cela fait peut-être partie du rêve américain, mais tout ça m'horripile. C’est même ce que j’appelle un fléau hollywoodien : nous en avons plein la vue, plein les oreilles, mais la profondeur des personnages importe peu, le héros réduit à son silence, à son stoïcisme, parmi toutes cette testostérone. Car oui, une seule femme (Monica Barbaro) parmi tous ces pilotes de l’extrême, ce qui ne suffira pas à réguler toutes leurs hormones. En parlant d’hormones, la relation entre Pete (Tom Cruise) et Penny (Jennifer Connely) est également très maladroite, quelques scènes sont allouées aux deux protagonistes mais sans intérêt. Jennifer Connelly est clairement absente à l’écran, sur les rares scènes où elle est présente, on dirait qu’elle force son jeu,
même ses baisers avec Tom Cruise semblent furtifs et difficiles
. A noter, le soleil se couche également en permanence dans “Top Gun” ! Mais le plus frustrant reste la mission, une crédibilité et un enjeu médiocre pour un film de ce calibre. C’est très peu recherché, les ennemies sont en réalité des inconnus, leurs visages ne sont jamais visibles. Comme dans un jeu vidéo, on a l’impression de se battre contre le jeu lui-même ou l’ordinateur. S’ajoute à l’ensemble un orchestre symphonique “tire-larmes” qui en fait des tonnes à chaque fois qu’un pilote part en mission. Hormis la photographie et les magnifiques prises de vue aérienne, l’ensemble nous donne quelque chose de “bof”, un divertissement qui ne restera pas dans les esprits à cause d’une narration prise à la légère.