Vendu comme un simple ersatz de "Rollerball", jaquette à la ramasse et titre français foireux à l'appui, "Goon" est en fait une comédie plutôt attachante, trouvant son origine dans le parcours véridique de Doug Smith, joueur de hockey connu pour son talent indéniable à faire valser les dents de l'adversaire. Scénarisé par Evan Goldberg ("Supergrave", "Green Hornet") et Jay Baruchel (comédien humoriste venu de la bande de Judd Apatow), ce biopic très libre ne cherche à aucun moment à révolutionner le film sportif, et souffre d'une durée bien trop courte, peinant à nous impliquer totalement dans son récit, que ce soit dans sa success-story ô combien classique (un benêt sort de son trou et gravit petit à petit les échelons, devient une star, rencontre une girl next door...) ou dans le déroulement des matchs, un peu vite expédiés. Le véritable coeur du film, sa véritable nature, est à chercher ailleurs, dans son amour pour le sport qu'il met en scène (assez efficacement il faut le reconnaître), véritable ode à la castagne, au bourre-pif, à l'oeil au beur noir et au sourire édenté, rendant enfin à la violence de ce sport toute sa légitimité stratégique. Trop bref et peu novateur, "Goon" mérite tout de même le détour pour sa décontraction, son casting impeccable (Sean William Scott, Alison Pill, Marc André Grondin, Liev Schreiber, Kim Coates, Eugene Levy...), son sens de la camaraderie et surtout, pour sa violence aussi bon enfant que décomplexée.