Un nouveau Besson est toujours source de joie pour moi tant le bonhomme m’a apporté tant de plaisir sur grand écran avec ses films ("Le Dernier Combat", "Leon", "Nikita", "Le 5ème Elément", "Jeanne d’Arc"). Mais voilà, il y a une chose qui est plus que visible dorénavant : n’ayant plus rien à prouver à quiconque, même à lui-même, Besson ne recherche plus la pépite d’or, juste à se faire plaisir. Alors il écrit ses envies pour les autres ("Michel Vaillant", "Banlieue 13", Bandidas", "Danny The Dog", "Taken 1&2", "Colombiana") ou produit des idées ou des personnes en qui il croit ("Fanfan la Tulipe", "Revolver", "Dikkenek", "L’Immortel", "Little New York", "Frontière(s)", "I Love You Phillip Morris", "Jack et la Mécanique du Cœur"). Et c’est pareil quand il se remet derrière la caméra : qu’il s’agisse de "The Lady", "Adèle Blanc-Sec" ou "Malavita", ce ne sont pas des chef-d’œuvres mais ce ne sont pas non plus des mauvais films. Et "Lucy" vient perpétuer cet état d’esprit que possède Besson depuis presque 5 ans : abordant à nouveau le genre de la science-fiction, le récit nous propose de suivre une jeune fille devenue une mule malgré elle. Malheureusement, le paquet qu’elle a dans le ventre va se déchirer et le produit illicite le contenant va se répendre dans son corps, lui augmentant constamment ses capacités cérébrales…De la science-fiction oui, de l’action certes, mais aussi de l’intelligence et des références : en gros, "Lucy" c’est comme si "Limitless" rencontrait "2001 l’Odysée de l’Espace" et "Akira". Le scénario est certes simple et on peut devinez la fin si on a l’habitude de ce genre de récit (c’est d’ailleurs le seul reproche que je fais au film :
un être humain qui serait capable d’utiliser à 100% toutes ses capacités doit-il obligatoirement de venir un dieu ?!
), mais le film n’en demeure pas moins prenant, d’autant plus que la réalisation est nette (en même temps, Besson n’a rien à prouver de ce côté la non plus), nous proposant de jolies séquences comme ce moment où Lucy revient à l’appartement de son ravisseur tout en ralenti et sous une très agréable musique classique. Niveau casting, Scarlett Johansson se révèle être un excellent choix puisqu’elle arrive sans problème à éviter de reproduire ce qu’elle fait lorsqu’elle incarne Natasha Romanoff dans les films Marvel, Morgan Freeman est impeccable comme toujours (sa seule présence à l’écran impose le respect) et j’ai adoré la prestation de Min-Sik Choi en salopard classe (de toute façon, ce type est toujours classe : regardez ses performances dans 'Old Boy", "Nameless Gangster", "Frères de Sang", "J'ai Rencontré le Diable' et 'New World' !) qui n’est pas sans rappeler celle de Gary Oldman dans "Léon" (Besson a toujours été ce genre de méchants fascinants et charismatiques dans leur folie et leur violence). Cela fait aussi plaisir de retrouver à la bande originale Eric Serra (Besson lui avait fait une infidélité le temps de "Malavita" avec Sacha et Evgueni Galperine) dont on reconnait le style inimitable dès les premières secondes du film : encore un très beau score pour notre petit frenchie. "Lucy" est donc un bon petit divertissement avec son quota de réflexion, d’action, d’effets spéciaux plutôt bons. Rien d’exceptionnel mais juste ce qu’il faut pour nous faire passer un bon moment, alors inutile de bouder notre plaisir : c’est toujours plus intéressant et moins con qu’un "Resident Evil".