J'aime voir au cinéma des films qui parlent de la vie, mais avec méchanceté, qui la montre dure et amère, sans concession, avec une grande violence. Je pensais trouver ça dans Festen. Bon déjà le premier truc qui frappe c'est que Vinterberg copie la mise en scène de Lars Von Trier (mais en pas bien). Après peut être que c'est pas LVT le premier à faire ça, j'en sais rien, mais toujours est il que ça frappe, telle une évidence en voyant le film. Hommage débile ou réalisateur sans personnalité, à vous de juger.
Et dire que certains osent comparer le début de Melancholia à Festen.
Mais bordel que c'est laid, j'ai rarement vu un truc aussi moche, autant de m'enfoutisme dans un film. J'ai l'impression qu'un gosse de 5 ans (sans doute avec une maladie le faisant bigler) a décidé de voler la caméra à son papa et de filmer un repas de famille de consanguins. Il suffit pas de filmer n'importe comment pour faire film de famille. C'est le même prétexte débile que Cloverfield "oh lol c amateur dc je filme n'importe cmt lol", des coups de pieds dans le visage, oui.
La famille c'est quelque chose qui parle à tous les êtres humains, qu'on en ait ou pas, qu'on l'ait perdue, qu'on lui ou parle ou non, on sait tous ce que c'est et on a tous des rapports qui nous sont propres avec elle, même si bien souvent on trouve toujours la même chose, des secrets, jalousies etc.
Voir un film comme Saraband, ou bien Sonate d'Automne de Bergman où une famille va régler ses comptes, ça m'émeut, ça m'émeut pourquoi ? parce que les situations sont vraies, Bergman arrive filmer ses personnages de manière à ce qu'on s'identifie à eux (aussi détestables qu'ils puissent être), à leurs problèmes, et en même temps on craint que ces situations nous arrive un jour. Il arrive à parler de choses universelles, réveiller des craintes en nous.
Bon déjà la famille de Festen ne me parle en rien du tout, j'ai l'impression de voir une bande de beaufs qui mériterait qu'on leur crache à la gueule plutôt que de passer 1H40 de film avec eux. Le réalisateur n'arrive pas à estimer ses personnages, si lui même ne les estime pas, comment peut on leur donner de l'intérêt pour nous spectateur ?
Dans Melancholia lorsque LVT filme cette famille qui ne tient plus ensemble, il va chercher un regard au travers d'un raccord, il prend le temps à certains moments de poser sa caméra, d'écouter ce que le personnage a à dire, du coup ce personnage existe. Dans Festen c'est du raccord de bazar, bien tape à l'oeil, ultra rapide, s'en foutant qu'il y ait 15 contre jours dans la scène, hop hop de toute façon je fais un chef d'oeuvre parce que je suis un génie…
Les personnages sont tous des caricatures d'êtres méprisables, et pas des vrais êtres méprisables, impossible de s'émouvoir ou de s'indigner devant leur frasques et leur débilité notoire.
Dans un conte de Noël, Henri, le personnage d'Amalric, mauvais garçon et tout, il existe, il vit, il a une personnalité, là c'est juste des gens qui gueulent à longueur de journée, pour des trucs dont je me contrefous royalement.
Je sens une écriture à la va vite, qui n'a pas pris conscience de ce qu'est vraiment une famille de comment la capter, où justement le mec aurait dû arrêter de gigoter sa caméra, essayer de capter une atmosphère, passer de tables en tables, voir les discussions, ça aurait été bien plus intelligent, plutôt que de nous servir cet exercice accablant de nullité.
J'ai tenu quarante minutes avant de m'emmerder ferme devant ce bidule aussi moche, vain, con, qu'inutile.