La fin de [REC] nous avait laissé sur le cul : brutale, inattendue, dure et crue, elle filait un choc inoubliable à toute une génération de spectateurs. Il était dur de passer après, mais [REC] 2 s'y est collé, ajoutant des détails intéressants à cette conclusion dantesque. Alors, les types nous promettaient une autre suite, une conclusion terrible pour une saga d'enfer, l'apothéose de tout ce que l'on avait pu y voir. Et si l'abominable [REC] 3 n'en a rien fait, c'est à [REC] 4 qu'incombait la tâche de clore la saga pour de bon. Est-ce réussi? Pas du tout. Foiré de a à z, ce quatrième opus enterre la saga pour de bon, ne parvenant pas redonner à la franchise les lettres de noblesse qu'elle avait perdu avec son Genesis sacrément mauvais. Plombé par sa mise en scène très limitée, Apocalypse rate constamment sa réalisation, ne parvenant jamais à se démarquer des premiers films. On sent une certaine difficulté à nous offrir une mise en scène traditionnelle, une réalisation qui ne soit pas uniquement en found-footage. Car si [REC] réussissait haut la main ses passages en caméra à l'épaule, on ne peut pas dire que Balaguero soit ici doté d'un talent suffisant pour sortir un film d'horreur réellement convaincant. Encore plus illisible qu'en found-footage, son travail ne laisse pas beaucoup de place à des mouvements de caméra maîtrisés et artistiques, préférant tomber dans une esthétiquement nanarde particulièrement attachée aux codes des dtv d'horreur à faible budget. Parce qu'au final, qui fait de bons films en found-footage n'est pas forcément doué pour la mise en scène, et si Balaguero excellait dans le genre, nul doute qu'il peine à en sortir la tête. Il est comme enfermé dans ce sous-genre qu'il a révolutionné, dans cette utilisation de la caméra si particulière que lui seul la manipulait ainsi. Avec cette mise en scène plus traditionnelle, la caméra tremble dans tous les sens, devenant rapidement insupportable. Car s'il tentera de retrouver, l'espace de quelques secondes, les plaisirs de la caméra à l'épaule, il en oubliera vite que la saveur s'est évaporée en même temps que la réputation de la saga [REC]. Ici, sa mise en scène n'est pas nerveuse ou énergique, elle est juste bordélique et mal foutue : ça part dans tous les sens, se perdant dans des délires visuels peu imaginatifs et franchement mal filmés. Propice au mal de crâne le plus énergique, [REC] 4 : Apocalypse trouve son intérêt dans ses jeux d'ombres plus réussis que ceux du troisième film, et dans cette tension tout de même importante. Malgré tous les défauts du film, l'immersion est réussie. Elle ne durera pas longtemps, mais possèdera au moins le mérite d'être présente au bataillon. Rapidement détruite par l'écriture du film, cette même immersion sera complètement supprimée par le manque de talent des scénaristes et autres dialoguistes. Démonté par ses répliques stupides et jamais réellement fines, par son action supprimant toute la tension de cette conclusion terrible évoquée en introduction, éclaté par son intrigue sans queue ni tête, [REC] 4 : Apocalypse foire sa rédaction jusque dans ses références au troisième film, des références qui se contredisent les unes avec les autres : un coup c'est faux, un coup c'est vrai, pour finalement redevenir faux. Un foirage complet amorcé par le personnage de la grand-mère, terriblement mal jouée. On sent vraiment qu'ils ne savaient pas quoi faire du personnage et de Genesis. Une interprétation qui marque d'ailleurs par son surjeu et ses hurlements répétitifs, sans que cela ne serve réellement à instaurer de suspens solide. Les personnages stéréotypés au possible, peu développés et jamais intéressants ne les aideront pas à crédibiliser leur jeu d'acteur à la ramasse, tombant en adéquation parfaite avec le reste du film. En plus de cela, le montage est à gerber, le twist final complètement stupide et prévisible, la fin tombant dans un ridicule complet ( la peur de l'eau, merci, mais on repassera ). Insupportable, laid et mal mené, [REC] 4 : Apocalypse se vautre lamentablement dans le genre des suites de films d'horreur, tombant dans une suite d'excès inutiles et de foirages complets. A éviter.