Enfin, il est arrivé : après les deux très bons premiers volets et leur scénario excellent mais en suspend, mais aussi après la déception du troisième opus qui ne nous révélait que dalle ; inutile de dire que j’attendais la conclusion de cette tétralogie avec impatience !! Et voilà, c’est fait, je l’ai vu et je n’ai qu’une chose à dire : « Tout ça pour CA ???!!!!! » C’est dingue, j’ai 35 ans, j’ai vu des milliers de films et un nombre incroyable de daubes, mais je ne pense pas avoir été aussi grandement insulté cinématographiquement…c’est pas possible, que s’est-il passé ? Jaume Balaguero est-il mort et l’aurait-on remplacé par un autre pour ne pas nous le révéler ?! Comment ?! Comment, après le si bon "Malveillance", a-t-il pu commettre un tel crime ? Ah ça, pour sûr, c’est bien d’une apocalypse dont il s’agit, mais certainement pas celle à laquelle on imaginait !! Notre ultime opus démarre donc dans le fameux immeuble où tout a commencé : un nouveau groupe d’élite est entré afin de poser des bombes incendiaires pour en finir une bonne fois pour toutes. C’est alors qu’ils tombent sur la journaliste Angela Vidal qui revient de l’appartement du dernier étage. Écran noir, tout le monde se retrouve sur un cargo en pleine mer on ne sait où… Rien que ça, ça coince déjà : avec un titre comme "[REC] 4 : Apocalypse", on s’attendait à une ouverture sur l’extérieur et à voir la pandémie ravager Barcelone, puis l’Espagne et pourquoi pas l’Europe voire le monde entier pour justement instaurer la fameuse « Apocalypse » (le pire c’est que c’était bien de cela dont il était encore question à la sortie du troisième volet de la saga !). Et bien non, on restera confiné dans un nouvel endroit clos dont on est sûr qu’on ne pourra pas s’échapper (sauf si sauter en pleine mer au risque d’être à 20 000 km de la terre la plus proche est une option valable !). En toute sincérité, je crois que Jaume Balaguero ne croyait plus du tout en son projet : là où "[REC]" scotchait les spectateurs à leur siège, "[REC] 4" n’arrive à provoquer que de l’ennui. On dirait que notre ami espagnol a perdu foi en son projet, aucune passion ne transpire de son métrage ; pire c’est carrément de fainéantisme dont j’accuse Balaguero : 01) la réalisation n’est plus à la hauteur de son modèle. Certes, avoir abandonné le style « found footage » afin de ne pas lasser était une bonne idée (quoique…), mais pourquoi avoir choisi le style vomitif de la saga Jason Bourne pour filmer l’action ? Lors de certains passages, on ne comprend rien à ce qui se passe d’autant plus qu’il a en guise de lumière qu’une ampoule tous les 15m dans ce rafiot !! 02) au niveau de l’action, Balaguero nous fait un « petit cahier des charges illustrés du survival » en cumulant jusqu’à l’overdose tout les clichés du genre sans jamais faire preuve d’ingéniosité comme lors des deux premiers opus : au final on se contente d’aligner des p***ins de jump scares outranciers qui ne fonctionnent même plus au bout d’un moment ! 03) Après nous avoir appâté avec un récit mélangeant astucieusement fantastique et mysticisme, plus rien du tout ne transparait ici : on balance tout à la flotte !! Fini le trip religieux, le fantastique est toujours présent mais on s’en fout…bref si vous espériez comme moi enfin le fin mot de l’histoire, les origines et l’explication du pourquoi et du comment, retournez chez vous !! D’où vient le virus ? Pourquoi il existe un parasite ? Pourquoi cela entraîne une possession doublé d’un lien télépathique de groupe ? Qui était Tristana Medeiros ? Quel rôle joue le Vatican dans tout ça ?...rien, vous ne saurez rien !! Même la filiation avec les autres films est expédiée à la vitesse de la lumière : l’intro rapide du film évoque les deux premiers volets, et un survivant du mariage de Clara et Koldo relie le film au troisième (et même si cela n’est pas explicitement dit, on peut donc bien confirmer que l’invité du mariage qui été blessé avait bien été mordu par le chien de la petite fille que Angela interviewe dans le premier opus) 04) Comme de toute façon, Balaguero s’est forcé à faire ce film, il est clair qu’il n’a pas appuyé non plus la direction d’acteurs, alors ces derniers font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne : malheureusement, avec des personnages stéréotypés lourdingues et des dialogues plus navrants les uns que les autres, ils ne peuvent pas faire grand-chose à part courir n’importe où pour éviter de se faire bouffer. Comble du comble : même la pétillante Manuela Velasco perd tout son charisme et finit par devenir très énervante lors de cet ultime volet ! Véritable blague qui ne fera rire que son réalisateur (vu que les fans de la saga le prendront pour un énorme crachat en pleine tronche !), "[REC] 4 : Apocalypse" est une véritable catastrophe : dénué d’enjeux forts, handicapé par une narration ni palpitante ni surprenante, privé de tout éclair de génie, jouant à mort avec les pires clichés du genre ; le film partait dès le départ avec un cancer en phase terminale. On avait pourtant foi dans le retour aux commandes de Jaume Balaguero, mais finalement, il arrive à faire bien pire que la dérive comico-trash du troisième épisode de Plaza. Ultime foutage de gueule : un épilogue qui laisserait présumer d’un hypothétique cinquième film…pitié, non : laissez reposer la saga en paix une bonne fois pour toutes !!