Où comment un film te donne juste une envie : partir sans revenir…
Et pourtant, je peux vous dire, rien ne m’attendait à dire cela en sortant du film ou à le penser tout simplement en achetant ma place. Car oui, on s’attend toujours à quelque chose au final, on ne va pas voir un film sans avoir sa propre idée et la confronter au final à la sortie de salle. La bande-annonce m’avait poussé à penser que tout le film allait uniquement tourner sur comment plusieurs retraités allaient pouvoir rebâtir un ancien palais Indien, comment ensemble ils allaient changer les choses et mettre leur grain de sel dans l’édifice… Mais que nenni ! Et c’est dommage… Non pas dommage que le film ne parle pas de ça, car au final, il s’agirait alors d’une histoire vue et revue, sans saveur… Mais dommage que la présentation du film soit ainsi faite, ne poussant alors pas le bon public à se rendre en salle (car pour être honnête… la majorité de ma salle devait être des retraités… bon ok… il s’agissait de la séance de 9H45 un Dimanche, mais bon quand même !). C’est un point regrettable pour ma part, mais qui au final ne m’a pas empêché d’aller voir ce film.
Indian Palace se définit comme une comédie dramatique. Il n’y a pas à en douter une seconde, on y voit bien dedans ce côté « tout va mal, mais tout va bien finir », mais pour une fois j’ai envie de dire, cela ne m’a pas dérangé plus que ça. Oui, tout est écrit dès les premières minutes du film, rien ne doit nous surprendre véritablement, mais au final, c’est le fond de ce film qui m’a ému plus que la forme. Je vois Indian Palace comme une fable des temps modernes ayant pour but de nous montrer que nous devons ouvrir nos esprits et ne pas s’arrêter au premier regard, que nous devons savoir apprécier les choses qui nous entoure chaque seconde de notre vie, même si nous ne partons pas dans des cultures totalement différentes des nôtres. Cultures auxquelles il faut savoir s’ouvrir pour en comprendre les rouages les plus basiques et ainsi apprécier une vie qui pourrait être faite de presque rien. Indian Palace est pour moi un hymne à ce que nous avons presque tous perdu, à savoir l’envie de s’ouvrir aux autres et de découvrir ce qui nous entoure.
« Tout est bien qui finira bien, et si ce n’est pas bien, c’est que ce n’est pas la fin » demeure pour moi une phrase presque emblématique de ce film, qui résume si bien un état d’esprit qui devrait être le notre. Et les acteurs d’Indian Palace ont tous fait de l’excellent travail pour nous pousser à le penser. Rare sont les films où je ne pense pas qu’il y ait eu une erreur de casting… Pour une fois, j’ai été bluffé par l’ensemble des acteurs qui m’ont tous scotché, avec des caractéristiques bien distinctes qui nous fait les aimer chacun différemment. Certes, le film nous propose certains clichés pour se moquer de la vieille Angleterre, avec la vieille n’aimant personne, la femme mariée insupportable, le dragueur invétéré, etc… Mais sans cette composante fort « comique » on pourrait s’ennuyer par instant. Le film demeure au final l’histoire de plusieurs histoires croisées où chacune va aider la suivante, pour un happy end.
Et c’est à cette instant précis, où je me questionne : « ai-je aimé ce film du fait qu’il se moque allégrement aussi des personnes âgées ? ». Je rigole quelques secondes, mais je pense que oui, j’ai aussi aimé Indian Palace pour ce côté « dérision » envers la condition (parfois inadmissible des « vieux » parqué dans des mouroirs) de cette catégorie de personne. Et les répliques du film à ce sujet sont à encadrer, tellement j’ai eu un large sourire en les écoutant ! Je crois que j’aurai aimé pouvoir en dire certaines à mes concitoyens Mentonnais :)
Indian Palace demeure donc pour moi un éveil des sens, nous projetant des couleurs et des émotions intenses pour nous pousser au voyage, à l’exode et à l’ouverture sur le Monde qui nous entoure. Je ne peux que le conseiller pour cela, mais je ne peux être responsable ensuite si votre envie de voyager devient alors plus forte !