Sabotage, et Schwarzy n’y peut pas grand-chose, est un Ayer mineur. Entre End of watch et Fury, tous deux d’un tout autre calibre, le cinéaste verse dans l’alimentaire le temps d’un thriller bourru, musclé, sommaire et grossier comme un docker anglais. La testostérone coule à flot, même chez ces dames, les vannes lourdes se répandent comme une trainée de poudre, les balles pleuvent, le sang gicle, les plaies suintent, et bientôt la nausée arrive. Cœurs sensibles, abstenez-vous – la violence est de tous les plans. Même les moments de trêve ne sont qu’attentes embusquées, interrogatoires musclés, et, pour se remettre les idées en place, le soir, un bon vieux snuff en famille. Le reste est un moment choisi dans la vie d’un commando, avec ses techniques de tir, ses différentes armes, ses planques, ses raids, sa rude camaraderie. Pour être honnête, ce n’est pas si mal écrit. On ne sait pas trop où on va, mais il y a des rebondissements, et même un chouia de suspense. Mais bon, on ne va pas se mentir, ce n’est qu’un énième action-movie à la photo très laide, aux acteurs quelconques, où la mise en scène se résume à quelques idées dans le montage. On a déjà eu ça mille fois, en beaucoup plus fort. Mais il fallait bien que le cinéaste mange.