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velocio
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2,5
Publiée le 21 octobre 2011
"La mosquitera", film hispano-catalan du quinquagénaire catalan Agusti Vila, s'avère, à l'usage, quelque peu déroutant. Ce film nous raconte la vie d'une famille aisée de Barcelone, d'une famille qui part complètement en vrille. Que cela n'aille plus entre une femme et son mari, cela arrive. Ici, le mari part avec la bonne sud-américaine et la femme couche avec le meilleur ami de son fils, c'est déjà moins banal. Il y a aussi les parents du mari : sa mère (Géraldine Chaplin) souffre de la maladie d'Alsheimer et ne s'exprime plus; son père parle pour tous les 2, en utilisant 2 voix différentes. Il y a aussi le fils, qui cherche à s'affirmer en recueillant des chiens et des chats. Et puis, il y a aussi la sœur de la mère, qui élève sa fille de 5 ans comme si elle avait le raisonnement d'un adulte. Autre bizarrerie du film : la femme s'exprime en catalan, le mari lui répond en castillan. Toutefois, il parait que cela se passe souvent ainsi à Barcelone. Tout ce petit monde est filmé de façon très froide, avec beaucoup de plans fixes. Une œuvre d'entomologiste qui étudierait cette famille emprisonnée dans "La Mosquitera", la moustiquaire du titre.
C'est une maison remplie d'animaux, au point qu'il est impossible de connaître leur nombre. Y vit une famille où l'on joue la comédie du bonheur, sans beaucoup de conviction. Dans La mosquitera, qui n'est pas sans rappeler le film grec Canine, en nettement moins bien, tout se délite peu à peu. Le père fugue avec la bonne sud-américaine, la mère couche avec le copain de son fils qui, lui, se pique à l'occasion. Leurs proches ne vont pas mieux : leur meilleure amie prend plaisir à torturer sa petite fille, les grands-parents sont suicidaires. Le film est une suite de saynètes neurasthéniques, dont l'humour noir est volatil, et qui est sans doute le symbole d'une société en déliquescence. A vrai dire, on s'en fiche. Mis en scène avec une sobriété paresseuse par le cinéaste catalan Agusti Vila, La mosquitera ne va nulle part, sinon dans le mur de l'indifférence. Les chiens et chats, omniprésents, semblent plus vivants que les humains apathiques qu'ils côtoient. C'est tout dire.
Il n'y a rien à sauver dans ce film. Le scénario ressemble à une tragédie familiale mal ficelée, les personnages sont uniformément monstrueux et les ficelles de mise en scène sont mal tirées. Bref, à fuir !
Malgré certaines critiques négatives, je suis allé voir ce film et tous comptes faits, j'ai appréciéé l'histoire de cette famille un peu déjantée, de ce couple dont les relations partent à la dérive. Dans ce film il y a de l'humour, de la tristesse, de la banalité (du quotidien), de la caricature... En synthèse un film qui constituera un moment de détente, en particulier pour les amateurs de culture hispanique et catalane.
Vu à l'occasion du festival Cinespaña 2011 à Toulouse, en présence du Scénariste et du Producteur. Une famille qui s'essouffle, où chacun à besoin de faire l'expérience du dépassement des limites pour redonner une trajectoire à sa vie. Que se passe-t-il quand on franchit les limites ?
J'ai personnellement beaucoup aimé le film, autant pour la qualité de son scénario que pour la photo. L'histoire est construite comme une comédie si bien que des situations communément graves prêtent à rire. L'absurde rend les limites supportables, ainsi le spectateur peut lui aussi profiter de cette expérience de dépassement. On s'affranchie des tabous, et c'est là toute la beauté de ce cinéma.