Du moment que tout est assumé, assumons nous aussi ce retour en arrière, dans les années 80-90. Oui, Stallone et sa clique, agrémentée de quelques autres figures non négligeable du milieu action, Willis, Schwarzy, Norris ou encore Van Damme, en remettent une couche, plus grasse encore que la première, et ce même si certain s’acharnent à dire que le passage de flambeau entre Stallone et Simon West a rendu la franchise plus subtile. L’on admettra cependant un scénario un poil plus étoffé, même si l’expression est un peu tirée par les cheveux. Ici, place à une confrontation d’envergure entre le bien et le mal, entre l’américanisme héroïque d’antan et un mal d’outre part motivé par l’argent et la cruauté.
Les clichés s’accumulent, les répliques dites hommages s’enchaînent, les scènes d’action se suivent et la qualité, elle, n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Oui, ça saute aux yeux, les effets visuels d’Explendables 2 sont bidons, minables pour parler franchement. Dommages sachant l’effort déployé par ces mêmes vétérans sur le premier opus que celui-ci soit une sorte de bidouillage informatique servant à atténuer les interventions des acteurs. Dès lors, les hélicoptères, les scènes d’action en plans larges, ne sont que de vulgaires images de synthèse mal fichues, grossières.
Coté divertissement, le film rempli pleinement son contrait. D’abord, cette flopée de stars, ensemble, c’est un évènement pour des millions de fans à travers le monde. Des répliques d’antan, cultes à chaque personnage, sont ressassées à toutes les sauces. Chuck Norris, notamment, déshumanisé comme jamais, constitue l’une des pépites que le film nous offre. L’on citera aussi un combat final Van Damme VS Stallone qui respecte admirablement les codes du genre ou encore quelques scènes jubilatoires comme Willis et Arnold maltraitant une smart, un cadavre criblé de balles au rayons X. L’on n’en n’oublie pas pour autant la médiocrité d’autres, plus frappantes, comme la moto et l’hélicoptère et l’on ne cesse de se demander que vient faire là Jason Statham.
Un film popcorn, évènement, malheureusement inégal, assumé mais honnêtement d’avantage comique qu’autre chose. Oui, j’ai pris parti et considère désormais, histoire de ne pas être trop déçu, le film comme une comédie d’action, un film hommage drôle et n’ayant légitimité qu’aux travers d’une nostalgie qu’il parvient tour de même à rendre amusante. Comme film d’action, on en verra de bien meilleurs, pour sûr, mais jamais avec autant de clin d’œil à notre jeunesse, au cinéma de bourru de la fin du 20ème siècle. 10/20