"August" : Osage County" (soit "Un moment en août dans le comté d'Osage" devenu pour la distribution en France un été tout entier, contre la dramaturgie...) est une pièce à succès adaptée par son auteur (Tracy Letts) pour l'écran. John Wells, vétéran des séries télé, signe là son 2ème long métrage (après "The Company Men", en 2010). A nouveau un beau casting, surtout féminin - quand "The Company Men" était un film au masculin - les hommes d'Osage County étant, soit vite disparu (Tom Shepard, alias Beverly Weston), soit condamnés aux arrière-plans (les Britanniques Ewan McGregor, alias Bill Fordman, et Benedict Cumberbatch, alias Charles Aiken Jr - gommant de leur mieux leur accent, écossais pour l'un, anglais pour l'autre), soit en position peu reluisante (Dermot Mulroney, alias Steve, le fiancé de Karen). Seul Chris Cooper, déjà distribué dans "The Company Men", s'en tire un peu mieux en Charles Aiken Sr. Le drame se joue entre Violet Weston (Meryl Streep), ses 3 filles (Barbara/Julia Roberts, Ivy/Julianne Nicholson et - dans une moindre mesure - Karen/Juliette Lewis), sa petite-fille Jean (Abigail Breslin) et sa soeur Mattie Fae Aiken (Margo Martindale). Sous l'oeil de la domestique cheyenne Johnna. Cette histoire de famille (avec secret ad hoc) est incroyablement chargée : c'est "Règlement de comptes (au féminin) en Oklahoma", dans la touffeur estivale des Plaines ! Il y a, théâtralité oblige, de nombreuses surcharges. Et pas seulement dans l'accumulation de rancoeurs, de douleurs, de révélations sordides, ou, au minimum, de mesquineries diverses, s'enchaînant sans répit. Mais aussi dans le jeu des interprètes principales, Meryl Streep, qui en fait des tonnes dans le rôle d'une mère raidie dans la douleur physique (soignée à coup d'analgésiques très costauds et très addictifs) et l'aigreur tous azimuts, en finit par mal jouer..... et Julia Roberts est fort peu convaincante en Barbara. C'est Margo Martindale qui s'en sort finalement le mieux, côté actrices. Et Sam Shepard, côté acteurs - mais pour un rôle très court.
Quelques scènes qui font mouche (rares, et loin des "morceaux de bravoure" comme le cauchemardesque repas d'après funérailles), une réalisation sans imagination..... Finalement, à nouveau 2 étoiles seulement (comme pour "The Company Men" !).