Il est difficile de ne pas mettre en balance l’autre film : « Blanche-Neige et le chasseur » d’autant qu’il sont sortis à deux mois d’intervalle et pourtant, même si c’est légitime de les comparer, il serait malvenu de les opposer. Sanders et Singh dont le nom commence par la même lettre ont proposé deux univers différents. Si j’ai apprécié l’univers gothique de « Blanche Neige et le chasseur », j’ai aussi apprécié le côté sucre d’orge de Singh. Il ne l’a pas dépoussiéré comme Sanders, la vision de Singh se rapproche de l’idée du conte que nous avions étant petits, en terme de couleurs sucrées, de décors acidulés. Ces derniers respiraient les années 40-50 ; la forêt sentait le studio assumé : la neige, les arbres, les rochers affichaient le faux, le toc, le factice, le décor de théâtre. Et aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai aimé ce parti pris. Julia Roberts semblait à l’aise dans la peau de cette reine à défaut de l’être dans ses costumes. J’ai apprécié le ton ironique, froid, distant et tranchant. Ses regards, ses silences, ses rictus m’amusaient ; il est vrai que je ne suis pas objectif, Julia Roberts je la suis depuis ses tout débuts et j’en suis toujours gourmand. A la savourer en VO, évidemment. Très peu d’effets spéciaux, ici les nains sont de vrais nains, ils n’ont pas les mêmes noms que ceux qui ont bercé notre enfance, leurs noms s’ancrent dans une réalité, la leur, une réalité plus dure, plus rude. En tout cas, j’ai passé un bon moment, et de temps en temps, une petite sucrerie ne fait pas de mal. Ca ne nourrit pas beacoup, j’en conviens, mais ce n’est pas sa mission. « Blanche Neige » est une bonne douceur et comparer à celui de Sanders, celui de Singh ne se prend pas au sérieux. Et ça aussi, ça détend. Il suffit de regarder les séquences du bal...