Après Black Swan, c’est sur le plan de la sexualité entre amis que la rivalité entre Natalie Portman et Mila Kunis s’est poursuivie. Sorti bien après son homologue, Sexe entre amis se voyait offrir couple vedette Kunis et Justin Timberlake. C’est clair qu’avoir en face Portman et Ashton Kutcher, il est compréhensible que le film version Mila Kunis ait moins bien marché, commercialement parlant (Portman fraîchement oscarisée, Kutcher étant un nom sûr pour la comédie américaine). Mais ce film restait sympa à regarder grâce à la prestation de ses acteurs et au manque de sérieux de sa première partie (qui plongeait malheureusement dans de la romance guimauve et prévisible). Sex Friends est-il équivalent ?
Bien entendu, ce n’est pas par leur thème que les deux films différent. Que ce soit entre eux ou bien dans l’univers de la comédie romantique. Où l’on voit un homme et une femme, dont les esprits s’opposent (elle a peur du grand amour, lui ne fait que l’attendre et surtout de sa part) et qui vont entretenir une relation peu quelconque. Quoiqu’ici, ce genre de liaison est plus que commun dans la vraie vie : deux amis qui ne sont rattachés que par le sexe. Envie de tirer un coup ? Ils se contactent, se donnent rendez-vous et c’est parti pour quelques minutes de jambes en l’air. Pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Mais avec un tel synopsis et cet air de comédie qui se voit sur le papier, il fallait absolument que Sex Friends (comme le fait Sexe entre amis dans un premier temps), c’est d’éviter le sérieux à tout prix. D’être une comédie, même légère, qui puisse faire sourire. Et malheureusement, Sex Friends passe vraiment à côté de ça ! Car le film fait l’erreur d’être bien plus romantique que comédie.
Ne vous attendez pas à de la sauterie à gogo comme pourrait le suggérer le titre. Préparez-vous plutôt à des sentiments en surdose indigeste, et ce dès le début ! Des gags, vous n’en aurait finalement que trop peu. Juste un début sympa (des ados se roulant des pelles sauf deux) et des parties de sauterie à la chaîne (sans pour autant voir quoique ce soit, comédie grand public oblige !). Pour dire, même les trames secondaires (le père se mettant avec l’ex de son propre fils, l’ami aux deux pères, l’homosexuel en colocation qu’avec des femmes…), inintéressantes sur le papier mais qui pourraient apporter la touche comique tant absente, ne sont jamais poussées au but. Montrant ainsi leur grande inutilité au film.
Sans compter que les protagonistes (le mec généralement) ont des réactions et répliques qui flirtent souvent avec le grand n’importe quoi. Qui enlève toute crédibilité, nous faisant souvent poser cette question : « Mais pourquoi dit-il une telle chose ? Ça n’a aucun sens ! ». Ces passages auraient sans nul doute pu passer si la comédie régnait dans Sex Friends. Mais comme ce n’est pas le cas, en plus de sentir la guimauve de manière abjecte, le film fait plus pitié qu’autre chose. Bon, c’est un peu méchant de dire ça, car il faut bien admettre car Sex Friends se montre gentillet par moment. Seulement voilà, avec un tel titre, ce n’est pas les bons sentiments qu’on désirait. Plutôt de la déconnade et surtout du dévergondage (notamment de la part de Natalie Portman).
D’ailleurs, le casting en lui-même est une autre erreur de Sex Friends. À commencer par son couple vedette ! Mila Kunis se présentait comme véritablement épanouie (vu le sujet aussi) et Justin Timberlake à son aise. Des qualificatifs que nous ne sommes pas prêts de donner aux comédiens de Sex Friends. Bon, il y a bien le vétéran de la distribution, Kevin Kline, qui s’en sort dans le rôle du père, lui offrant le petit grain de folie qui manquait au scénario. Mais à voir Portman et Kutcher se montrer aussi fades que des feuilles de papier vierges, cela laisse dubitatif. La première déjà, montrant qu’elle n’est pas une si bonne actrice. La définition d’une excellente comédienne étant d’être au top niveau et ce pour tous les rôles qu’elle interprète. Ce que Natalie Portman ne parvient pas à faire, étant aussi talentueuse (Léon, Heat, V pour Vendetta, Deux sœurs pour un roi, Brothers, Black Swan) que pas terrible du tout (la 2nde trilogie Star Wars, Thor et donc ce Sex Friends). Mais elle n’est pas la seule à se montrer indifférente au projet. Ashton Kutcher, également, n’a rien à offrir de juteux (sauf ses fesses, pour les fillettes en manque). En même temps, nous parlons là du plus célèbre Toy Boy (son film précédent est plus que révélateur !) d’Hollywood, qui cumule les comédies et interprétations sans faveur parce que Monsieur est (du moins était) le compagnon jeunot de Demi Moore. On ne retient que sa performance de débile profond dans la série That 70’s Show (où Mila Kunis faisait également ses premiers pas) et ce n’est pas Sex Friends qui changera la donne…
Très loin de l’aspect comédie qui aurait pu faire passer un agréable moment, une alchimie qui a du mal à passer entre les comédiens, ces derniers qui ne se démènent pas histoire de signer présent et de toucher leur cachet, rose bonbon au possible alors que le postulat laissait envisager le contraire… Bref, Sex Friends n’est pas le film qu’il disait être. Surtout de la part d’Ivan Reitman, réalisateur qui nous a pourtant livré S.O.S. Fantômes (Ghostbusters) et Jumeaux. Autant s’arrêter sur un American Pie et se laisser aller avec de l’humour bien gras !