Les binômes au cinéma, ce n'est franchement pas ma tasse de thé, en général : deux points de vue, trop d'idées souvent contraires pour finir sur un travail de groupe où l'on sent la frustration. Dans une région rurale de la belle Amérique, une maman se trouve confrontée à une maladie postnatale tandis que son mari doit subvenir aux besoins de la famille. Jimmy, l'aîné, son frère et ses soeurs sont sur la corde raide...
Baby Blues (titre original bien plus conforme à l'esprit du film) est une série b qui débute bien, très bien même : une scène d'amour maternel déjà tendancieuse, des plans de paysages campagnards subtilement apaisants face à une psyché chancelante, un père et mari aimant mais peu empathique. C'est donc là une exposition simple et réussie. Le film ne durant qu' 1h10, le binôme accélère un récit qui aurait gagné en intensité par la gradation de la folie de cette mère et partant, de la tension de l'ensemble. Le métrage est violent, sans compromis, même les hors champs sont fatalement troublants mais ils participent d'une vraie démonstration d'insanité. Très vite, on est dans le survival. Un autre problème, c'est que The Mother garde fixement une même structuration pénible, ce qui marque une absence d'inventivité quant au montage du film. La mise en scène est bonne avec utilisation pour les images d'un 16 mm (les courtes séquences, où débute la démence, ont une image filtrée assez intéressantes). La direction d'acteurs n'est pas si bonne que ça sauf pour Colleen Porch, habitée et le petit Ridge Canipe. Les autres personnages sont, il faut l'avouer, survolés (la palme au papa à la fin). Dans le genre perturbateur, je lui préfère The Children de Tom Shankland à la réalisation élégante ou encore Who Can Kill A Child de Narciso Ibáñez Serrador, plus métaphysique. 3/5