New Year’s Evil est un film du genre slasher, qui n’est pas détestable, mais enfin, qui est tout de même très lacunaire. En fait, j’étais prêt à mettre la moyenne, jusqu’à ce final franchement absurde, entre le monologue du méchant risible, la séquence ascenseur tout aussi risible, le combat final relevant de l’affligeant et la pseudo-ouverture qui sent le réchauffé à dix mille kilomètres à la ronde. Pour apprécier cet épilogue proche du ratage total, faut en vouloir !
Reste que le film en lui-même n’est pas horrible. La bande son hard rock est plutôt très cool pour commencer. Ensuite le film est bien dans son époque, et ça c’est jouissif ! Voir des punks, des filles maquillées comme des voitures volées arborant des choucroutes pas possibles, des vieux téléviseurs, des cabines téléphoniques, en fait le film est délicieusement rétro. L’ambiance en est du coup presque plus appréciable aujourd’hui, et c’est pas donné à tous les films de cette époque qui ont souvent horriblement vieilli dans le mauvais sens du terme. Ici c’est un atout qui sert l’ambiance. Formellement le film n’est d’ailleurs pas indigent, en dehors de la mise en scène qui tente un coup assez absurde pour un slasher : cacher les meurtres. J’ai pas compris. Premier meurtre invisible, deuxième meurtre invisible, troisième meurtre un peu plus visible et encore… C’est ainsi tout du long, avec de longs préliminaires pour un résultat caché. Le film n’est donc pas sanglant, et surtout malgré le nombre de meurtres et la sympathie que peuvent inspirer les victimes (des jolies filles très mignonnes qu’on ne veut évidemment pas voir massacrées méchamment) on reste assez froid devant le spectacle offert. Ca pouvait se défendre, mais fallait pas choisir le genre slasher pour ça car on espère logiquement un peu plus de trash, de poisseux, que trois gouttes de sang lorsqu’une fille a théoriquement reçu quoi, une douzaine de coups de poignards.
Scénaristiquement c’est un peu (beaucoup ?) n’importe quoi. Si l’on passe sur les invraisemblances, on ne se remettra pas forcément facilement de la fin ridicule. Le film n’a pas d’épaisseur scénaristique, bien que j’aie trouvé la façon d’amener les meurtres plus subtile que dans nombre de slasher. En effet, le tueur est bavard, du coup ça change des boogeyman ou des fous muets et braillards. J’ai apprécié, et ça rattrape un peu la sobriété des meurtres en eux-mêmes. Pour moi le film reste un enchainement de chapitres estampillés « meurtres », et même si pour passer une soirée c’est correct, évidemment que je ne peux pas considérer ça comme une véritable histoire.
Le casting est limité. Il y a l’héroïne, Roz Kelly, qui passe le film archi-maquillée et en jupe courte à occuper des spectateurs en attendant l’inévitable confrontation avec le tueur. Franchement, elle n’a pas grand-chose à défendre mais je lui ai trouvé un certain charisme, une présence tout à fait punk et rétro et du sex-appeal quoiqu’on en dise. Face à elle un tueur beau gosse qui surjoue pas mal et qui est finalement meilleur lorsqu’il se montre mielleux avec ses victimes. Des victimes qui sont unilatéralement de jolies filles, qui viennent et passent mais qui sont suffisamment amenées pour que leurs trépas nous touchent quand même.
Sincèrement, le film ne m’a pas paru indigent ni raté, mais je ne sais pas si c’est moi, mais les faiblesses du film cette fin rocambolesque, extravagante, délirante qui veut faire dans la surenchère jusqu’à l’absurde ça ne m’a pas permis de monter jusqu’à la moyenne. Après, à tester quand même si vous appréciez le genre. Mais si je compare par exemple à Silent Rage vu il y a peu dans le même style, j’ai trouvé qu’on était un cran en-dessous, notamment dans le rendu des meurtres. 2