Parler de Queen; le challenge est énorme, le pari est risqué. Ce film s'en sort, dans son ensemble, assez bien. C'est juste qu'il s'attaque à un trop gros morceau impossible à condenser en 2 heures chrono.
Rami Malek est top ! Très convaincant, tant dans les dialogues que sur la scène du légendaire Live Aid, on aurait pas rêvé meilleur hommage. Toutefois, le pauvre doit interpréter un personnage si extravagant, si unique…Première limite de ce film : à mon sens, il est impossible de reproduire le seul et l'unique Freddy.
Second point, il permet de revenir sur la genèse du groupe et s'attarde sur le tube Bohemian Rapsody. Choix très judicieux puisqu'il permet de mieux connaitre les origines de ce titre, pour mieux l'apprécier. J'ai, globalement, bien aimé ces séquences à la limite du documentaire revenant sur les étapes clés du groupe. Ici aussi, grosse limite. Pour tenir 2 heures, de nombreux évènements on été réajustés, bricolés (comme la formation du groupe). Ainsi, il conviendra de prendre une certaine distance à l'égard de ce qui est narré.
Dans son ensemble, le film dispose d'une bonne ambiance. L'image est fine, les plans sont dynamiques, variés et esthétiques. Idem pour la bande son 100% Queen qui nous permet d'apprécier un tour d'horizon de leur discographie. Je reproche toutefois à cette direction artistique apprêtée de mettre une distance entre le spectateur et les personnages. Dès lors, même dans la période compliquée de Freddy, j'ai eu du mal à me sentir impliquée car on ne se sent pas intiment proche des acteurs.
Ce manque d'implication est surtout dû à un film qui se contente de survoler. On se retrouver avec une intrigue découpée qui enchaine les grands moments du groupe. 1 Freddy veut chanter, 2 Freddy s'allie à ses acolyte et ils fondent Queen, 3 Bohemian Rapsody, 4 les passages à BBC, etc. Ca fait un peu liste de courses.
En somme, ce film véhicule une image assez caricaturale de ses personnages, due à des refontes de la chronologie initiale et des thèmes trop accentués. Il insiste trop abondamment sur la notion de famille, par exemple. Tout condenser en 2h était, dès le départ, impossible. J'aurais préféré un format série qui aurait plus pu développer son propos.