Un biopic on ne peut plus officiel puisque commandé par la partie encore vivante du mythique groupe, mais qui pourtant semble mettre en scène quelques inexactitudes assez gênantes, puis la relation des personnages entre eux n’est pas toujours à l’avantage du groupe, alors on ne va pas se plaindre de ceux qui arrivent à avoir un regard critique sur eux même, mais parfois, ici on se demande où ils veulent vraiment en venir quand il s’agit d’illustrer ce que pouvait représenter le groupe « Queen ». Le rythme général du film est assez inégal, étant donnée qu’il s’agit essentiellement du succession de moments qui ont pour but d’illustrer le cheminement du groupe de rock, de manière chronologique et alignée, à tel point qu’on est loin de la narration souvent inouïe et héroïque qui correspond à l’histoire des légendes. Là, à part découvrir certains éléments qui peuvent sembler inconnus sur eux, ce qui est tout de même souvent le cas, on ne peut pas dire que ce soit subjuguant, du moins dans la manière dont c’est exposé, après il est évidement que ça ne sert à rien à s’attendre à quelque chose en dehors des clous puisque le but principal de ce film semble quand même essentiellement tourné vers la présentation et l’évolution de ces musiciens. Car une chose est indéniable, nombreux sont ceux qui iront voir le film seulement parce que cela parle de Freddy Mercury, ce qui est tout à fait louable vu le personnage et le peu de chose que l’on sait réellement de lui, mais ce n’est pas pour la quantité cinématographique qu’on en ressort ébloui, car à ce niveau la, en dehors de l’incarnation de la star, tout n’est que enchaînement de faits et mise en scène musicale, ce qui n’a rien de palpitant en ce qui concerne le scénario, la simplicité du déroulement des événements montre que ce film possède surtout une qualité technique et artistique plus que dans l’esthétisme et la narration. Et bien évidement, l’une des grandes réussites ici reste en première lieu la prestation très réussie de R. MALEK qui est assez impressionnant dans son mimétisme, bien que cela soit très inégal à travers cette incarnation et ne faisant pas toujours l’unanimité, il faut reconnaître le travail impressionnant fait pour obtenir ce résultat car on sent totalement le professionnalisme incroyable que cela a dû nécessiter, car l’original étant un sacré numéro de scène, il fallait absolument ne pas tomber dans la caricature: l’objectif est quasiment rempli à fond, car certains détails laissent à désirer, que l’on soit un fan ou simplement novice de « Queen », il y’a clairement des choses qui ne passent pas très bien, à commencer par la première partie du film narrant les début de F. Mercury, l’affublant d’une dégaine bien plus proche de M. Jagger que du charismatique chanteur de ce groupe la, ce qui est très dérangeant, surtout quand on voit avec quelle réussite son look cheveux courts/moustache est bluffant de réalisme. Puis il ne faut pas oublier cette volonté de rendre bien compte de cette protubérance qu’il pouvait avoir au niveau de la bouche et ses gigantesques dents, et les mimiques que cela amenait, qui là est plus qu’exagéré, à tel point qu’on se demande si cette prothèse ne gène pas l’acteur même dans son interprétation, et même si en regardant des images d’archives on peut se rendre compte de ce coté très maniéré et plein de TOC qu’il pouvait avoir lié à ce physique, on a vraiment trop l’impression que cela est poussé à l’extrême dans le film afin que cela ce remarque, d’autant plus lors des gros plans qui eux discréditent totalement tout le travail d’imitation fait en amont, le regard ne peut faire autrement que de ne voir que cela, ce qui est très handicapent en ce concerne la capacité de projection que cela nécessite. Ajouté à cela les quelques manquements graves à l’Histoire et l’histoire du chanteur et de ce groupe, se jouant des dates et des vérités pour créer des effets de scénario, strictement inutiles soit dit en passant, que cela concerne le début du SIDA et ses conséquences sur F. MERCURY ou simplement la simple chronologie des différents albums du groupe, cela paraît très déplaisant, mais quand il s’agit d’une histoire racontée de manière officielle, on a surtout bien du mal à cautionner ça, d’autant plus que le film n’est pas là pour raconter toute la vie de « Queen » mais simplement la partie illustrant l’éclosion de la superstar et ses musiciens. Puis en quand on voit le nombre de petites histoires que l’on ne connaît pas sur eux, les nombres d’images d’archives ou de photos très peu connues du grand public (car la plupart des visuels que l’on a actuellement de lui sont issus de ses clips vidéos ou ses lives), on a tendance à imaginer que ce film peut faire office de bon documentaire à l’image léchée et le jeu d’acteur mis en lumière, alors qu’en fait, une fois que l’on se renseigne un peu, bien trop de choses apparaissent inexactes voir carrément manipulées, pour illustrer certaines phases de l’histoire, ce qui en est presque dangereux. Il est d’ailleurs dommage de constater cela quand voit la qualité du mimétisme de l’ensemble des membres du groupes, avec une réussite bien plus criante question ressemblance pour les membres musiciens du groupes, qui eux semblent être incarnés par les vrais membres de « Queen » ramenés de leur époque, puis bien évidement il ne faut pas oublier que l’on attend pas que R. MALEK se mette à chanter, ainsi c’est bien la voix de MERCURY que l’on entend, mais pas contre sa manière de le jouer et le rendre sont tout de même à relever, non seulement pour le travail de dingue que ça représente mais surtout pour l’exactitude du style qu’il dégage et les effets qu’il fait avec son visage, étant d’une correspondance parfaite à ce niveau là. Cela menant bien évidement au point d’orgue de ce film, car le jeu en vaut finalement la chandelle quand on se retrouve face à la reconstitution quasiment complète du vrai live de « Queen » à Wembley pour le concert solidaire « Live Aid 85 », rejouant à merveille ce moment, autant visuellement que musicalement, jouant habilement de plan créés de toutes pièces pour voir ce moment incroyable filmé à une époque où la qualité visuelle laissait encore à désirer, tout autant qu’en reproduisant trait pour trait certains passages, surtout dans le show mémorable qu’avait offert le groupe à l’époque et qui retrouve cette même puissance, un magnifique moment de communion, de mémoire et de transcendance qui opèrent tout autant que devant les vraies images, avec ici un vrai travail cinématographique, que ce soient les plans ou la mise en scène très rock de ce passage qui dure tout de même un certain temps, mais qui est le grand moment de régale du film, la touche de B. SINGER apparaissent enfin pleinement dans cette scène immense, tout comme lors de chaque scène de live musical, chaque fois rendu avec un infini justesse et dans une ambiance rendant merveilleusement bien leur univers. Alors malgré tout les déboires tant par les réalisateurs remerciés que par des acteurs incongrus prévus, l’ensemble du film parvient à dépasser cela, car l’ensemble reste quand même bien amené, permet d’en apprendre quand même pas mal sur la genèse de nombreux succès qui traversent et traverseront encore les âges, créant souvent la surprise d’ailleurs, à l’image de la légende faisant de F. MERCURY le leader charismatique du groupe alors que chacun des membres a su porter sa pierre à l’édifice, composant chacun un des grands morceaux qu’ils ont pu offrir. Puis encore une fois, le cinéma étant autant porté par l’image que par ses acteurs, la performance de mimétisme pour rendre compte de personnage qu’était cet homme unique, est tout de même d’une très grande qualité et plus que maîtrise, malgré quelques ratés de la part du réalisateur et ses techniciens, puis n’oublions pas que le manque de rigueur historique ne permet absolument à ce film de se poser comme biopic officiel, mais plutôt comme une manière de mettre en lumière la singularité de ce groupe par son évolution et sa musique, vouloir jouer de cette manière avec le temps, les dates et des événements importants, cela fait perdre une grosse partie de la crédibilité de ce film, donc même si cela ne va pas juste à la contre-vérité, ce genre de détail fait aussi perdre du sens au film lui même, étant donné que grande partie de sa réussite réside dans l’imitation de la vérité, et ça, c’est clairement plombant pour l’ensemble.