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Chaîne 42
134 abonnés
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4,0
Publiée le 12 avril 2021
Sydney Oldcott est l'un des tout premiers réalisateur prolifique du cinéma qui va oser un long métrage. On est en 1912 à moins de 20 ans des débuts et l'on est encore beaucoup sous l'influence du théâtre et avec des techniques en cinéma qui progressent. Plan et jeu trop fixe oui c'est gênant, sachant que l'acteur qui joue Jésus vient du théâtre et n'a jamais joué dans un film. Quelles consignes a t il reçu ? possible que l'on ait voulu insister sur de l'emphase pour le caractère de Jésus mais l'effet produit au moins aujourd'hui est bien douteux. Du point de vue de Jésus et de l'impression qu'il laisse ce n'est pourtant pas pire que dans certains films plus récents car cela ne dénature pas le personnage qui reste sûr de lui et digne. Et à certains moments on voit aussi que c'est mieux qu'il y a plus de narration dans l'image et de bonne chose dans la composition, ce n'est pas juste une suite de tableau juxtaposés comme il y en a déjà eu avant. Il y a ici comme un tournant sur cet aspect des choses. Un gros regret sur la fin du film spoiler: cela s'arrête à la mort de Jésus et la citation Jean 3,16 l'évangile en cela n'est pas complet car en vérité ce n'est pas un film de chrétien. En comparaison Griffith un peu après en fait bien plus mais sans être convaincant, lui non plus n'était pas tellement chrétien. Le réalisateur ne cherche pas à réinventer une histoire, il suit le fil d'une sélection d'épisodes des évangiles respectant scrupuleusement le but donné par le titre même. Et il la respecte c'est un travailleur et non un créateur qui se veut original, cette forme d'humilité et d'honnêteté sied vraiment bien au récit de la vie de Jésus en témoigne les lieux de tournage qui apportent pas mal l'authenticité. Et hormis les limites de l'époque, la sobriété et la clarté par les encarts avec référence des évangiles à chaque fois en font un film bien réussit pour raconter cette histoire qui ne peut porter à polémique que par l'hypocrisie que peuvent avoir certains religieux tel des pharisiens qui veulent tout contrôler par la dénégation.
Premier long métrage sur la vie de Jésus à l’écran, voilà un film de 1912 qui est assez caractéristique des films de cette époque. C’est davantage une mise en image des versets des Evangiles plus qu’un vrai film qui s’assume comme tel. Malgré cela, ce n’est pas désagréable à suivre. Le film est court mais bien complet, et l’on voit tous les épisodes importants de la vie de Jésus. Didactique et linéaire, c’est certain que le récit n’est pas forcément très passionnant, mais la matière est là et la fidélité à la matière originelle est à souligner. Les cartons des intertitres sont d’ailleurs des versets des Evangiles eux-mêmes. Ce qui manque un peu ici c’est l’expression de la foi, la force des sentiments, la ferveur, et on a parfois l’impression d’assister à une image d’Epinal. Cela ne surprend pas car c’est l’essence de beaucoup de films des années 1910, et cette impression vient grandement de ce qui reste la faiblesse du métrage : sa mise en scène. La caméra est toujours fixe et posée à égale distance des personnages et des scènes montrées. Il en résulte, outre une impression de statisme pénible, l’impression de voir défiler les images devant soit, comme une suite d’images pieuses. On ne peut pas vraiment s’attacher aux expressions des personnages, aux émotions, il y a un côté quasi-documentaire qui reste assez lourd. C’est un peu frustrant, car il y a de bonnes choses aussi sur la forme, notamment l’authenticité des décors, le film étant tourné sur les lieux mêmes des événements, et la reconstitution d’époque n’est pas vilaine, avec des costumes réussis et une figuration importante. Il y a quelques effets visuels très archaïques (le miracle montrant Jésus marchant sur les eaux). Quant aux acteurs, et bien comme je l’ai déjà un peu dit par le biais de la mise en scène, on ne peut pas trop percevoir leurs émotions. On n’a pas par exemple de gros plan sur le visage du Christ, ce qui est forcément dommageable puisque c’est un passage obligé pour illustrer la foi, la douceur, la douleur aussi, en particulier dans le final. En quelque sorte on est face à des récitants, mais qui nous reste assez hermétiques, distants. Je ne peux pas dire grand-chose du jeu d’acteur pour le coup. Cette adaptation de la vie de Jésus Christ reste donc avant tout un catalogue d’images. Plutôt soignées c’est vrai, et fidèle au texte, on est face à une réalisation plus documentaire qu’autre chose. Ça ne vit pas vraiment. 2.5, en tenant compte des limites techniques du temps, mais c’est clair que l’intérêt reste restreint, en particulier si le sujet ne vous emballe déjà pas à la base.
Premier véritable film de l'Histoire du cinéma réalisé sur la vie et la mort du Christ, et aussi le seul et l'unique a avoir été tourné entièrement sur les lieux même décrits par les Evangiles. On remarquera aussi des intertitres tous extraits du Nouveau Testament. En conséquence, on ne peut donc que louer le très grand souci d'authenticité dont avait fait preuve le cinéaste Sidney Olcott ainsi que le très grand soin qu'il a mis dans la composition des images. Ce dernier aspect paradoxalement fait aussi hélàs le grand défaut de l'oeuvre à savoir une mise en scène statique qui ne parvient jamais vraiment à passionner. Par contre, le choix du comédien Robert Henderson-Bland pour le rôle de Jesus était incontestablement très bon car il parvient sans mal à s'imposer sur l'écran et correspond parfaitement qu'on se fait du Christ. Révolutionnaire pour son époque par son sujet, par son tournage en extérieurs et aussi par sa durée, immense succès à l'époque ce film bizarrement totalement tombé dans l'oubli est une découverte capitale pour tout cinéphile qui se respecte.