Existe t-il seulement cet amour de jeunesse, si faible, si fort, puissant, passionné, inaliénable, fou, reposant, exténuant ou n'est-il qu'une entité parmi les amas d'amours que nous rencontrerons ?
N'est-ce pas son caractère de premier amour, de découverte qui le place au-dessus des autres, comme plus durable, inépuisable, un éternel retour ? ..
Lent, à contempler, se laisser bercer, tendre, délicat, sommaire, jamais vif ou surfait, un ruisseau qui laisse perler ses dernières gouttes, une brise légère frôlant la joue, les cheveux au vent, la vie qui passe 'Un amour de jeunesse' échappe totalement à la frénésie et aux convulsions cinématographiques les plus exaspérantes.
Le film nous plonge dans une dissection amoureuse, là où la souffrance se mêle à la beauté, le partage, la déchirure, le mensonge, les larmes et les joies simples ; c'est avec une vérité, niaise parfois, réaliste donc ? que la réalisatrice nous amène dans son monde ; des dialogues simples, les qualifierait-on de ternes et d'ineptes que nous n'aurions pas tord mais le but est atteint.
L'amour porte en lui le rêve et la fuite, c'est-à-dire un certain déni du monde réel et de ses horreurs, il s'y oppose, d'où la mièvrerie et c'est évidemment là que réside la beauté, pure, incompréhensible, un joyau...
Et avec ce long métrage 'symbolico-romantique' ( la maison de campagne, les scènes d'amours, les tendresses, les arrivées par la fenêtre, le chapeau, ultime symbole, emporté par le courant, les oiseaux, le soleil, l'être comme matière compris dans l'étrangeté d'une architecture ), les sentiments voltigent, insensiblement, avec douceur, sans jamais être terni ou bafoué, reportés quelque fois..
Quelques bémols peut-être : le jeu des acteurs et quelques longueurs, chianteurs mais clairement ce film a le mérite d'être, déjà, d'être et de s'imposer, comme stylistiquement à part, loin des grosses productions sentimentalo-larmoyantes.. Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure..