Vaste programme que ce film.
Je ne m'attendais à rien en particulier, plongée dans les choix interminables de films proposés sur la plateforme de streaming, regardant les critiques et puis...ce film le faisait de l'oeil depuis longtemps déjà, j'ai enfin osé.
Mais quel choc, quelle boucherie des sentiments, quel mélange des émotions.
"L'enfer est pavé de bonnes intentions" si la phrase dans son contexte peut avoir l'air de ne rien à voir avec ce film, on est pourtant en plein dans le thème. La bonne intention, celle de se venger, de soulager la terre d'un monstre malade et avide de sang et de meurtres, un fou furieux qui n'a pas sa place et l'enfer...et bien l'enfer c'est peut être le héro finalement, ou bien le monstre qu'il poursuit dans relâche et qui s'évertue a devenir de plus en plus détestable, qui pratique la surenchère d'horreurs pratiquées dans le but de déstabiliser son bourreau. Et parfois même si l'on aime notre héro sans aucun écart de fidélité, il n'en reste pas moins que ses choix sont discutables au possible et que sa fureur pourtant proportionnée va le mener droit dans les abysses de la folie au point d'en devenir aussi dangereux que sa victime. L'enfer c'est nous aussi, de ne pas savoir si, dans de telles circonstances, nous ne serions pas capables aussi d'autant de haine et de rage, de perpétrer une telle boucherie, une telle torture. Parce que finalement, l'enfer ce n'est pas que les autres et ce film, avec justesse, nous le rappelle sans détour.
La photographie et la musique sont d'une justesse déroutante, le jeu des acteurs est incroyable et l'horreur du scénario nous tient sans temps mort, 2h20 pourtant mais pas une once de relâchement, un pur défi pour un film du genre.
"J'ai rencontré le diable" flirte avec l'excellence et finalement interroge sur son titre, car oui, qui est le diable de cette histoire ?