En vérité, l'enfant rejette les sons qui ne sont pas harmonieux. Il trouve toutes les musiques laides, tous les bruits désagréables, même ceux des abeilles. Il rejette les instruments de son maître, les accorde mal car ils n'en valent pas la peine. Il est simplement à la recherche du son parfait, le silence, celui qui met les êtres purs en accord avec eux-mêmes; celui qui n'existe pas car il est tout en lui. Ce cinéma iranien est un cinéma des sens, celui que n'aurait pas renié Paradjanov: les cerises qui se balancent, l'instrument qui flotte, l'enfant nu allongé sous les feuilles, les deux visages dans le miroir brisé et le cheval dans l'eau. Philosophique, éthéré, dépouillé et lyrique dans ses mouvements sans paroles.