Un beau film , assez épuré qui met en abîme , la mise en scène flamenca de Carmen et l'histoire d'amour que vit le metteur en scène prestigieux avec sa danseuse principale. Il l'a choisi pour son parfum sulfureux et son aura mystérieuse ; Il devient fasciné par son personnage comme le sont les amants de Carmen . Le ballet Flamenco tient une place importante voir centrale ,et est de mouture assez classique . Mais cela manque peut être un peu de chaleur , et de passion , de souffle pour prendre une dimension supérieure , Très esthétisé mais manquant d' authenticité flamenca.
Cette "Carmen" de Carlos Saura est volontiers envoutante. Laura Del Sol, a qui échoue le rôle -titre, est belle, sensuelle farouche, candide... Elle forme avec Carlos Gades le couple du film. Saura de son côté filme ça avec beaucoup de retenue, sans esbrouffe, C'est clair, sobre, coloré et réaliste parce que nous sommes dans un univers de travail avec ces va-et-vient constants entre coulisse et spectacle, réalité et mise en scène, intentions et contemplations. Manque peut-être quelque chose de plus passionné.
Une variation libre et captivante de l'opéra. Libre avec ce côté décontracté. Style répétition. Jamais de spectacle. Chacun cherche son rôle et la façon dont il doit l'interpréter. Don José est toujours jaloux. Carmen aimé de loin, sans trop s'investir. Captivant par le flamenco que je trouve d'une sensualité bestiale totalement assumée. Cette danse est ici magnifiée par le groupe et le héros superbe par son corps expressif
Il faut sûrement être familiarisé avec l'opéra et l'univers de Bizet pour apprécier le film de Carlos Saira, car le scénario est le point faible. Décousu, avec des ellipses douteuses, la logique de l'histoire en prend un coup. Du coup cette histoire de passion amoureuse, d'obsession et de mise en abîme de la vie et de l'art n'atteint pas les sommets espérés. Dommage car la réalisation est resté très belle, avec sa photographie claire et dans le rôle principal, Antonio Guedes est convaincant en metteur en scène obsessionnel.
Variations chorégraphiques sur le Carmen de Mérimée-Bizet avec Andalousie (carmen désigne aussi une maison à Grenade), flamenco, tauromachie et un Paco de Lucia un peu paumé. C’est de loin la musique de l’opéra qui domine un ensemble au scénario poussif et prévisible malgré quelques scènes assez réussies.
septiemeartetdemi.com - En 1847, Mérimée écrivait Carmen. Trente ans plus tard, Bizet en faisait un opéra. Presque cent dix ans après cela sortait cette adaptation libre des deux œuvres dans un style flamenco. La réalisation technique est implacable. L'histoire est en quelque sorte celle de la répétition artistique du film même qu'on regarde, une récursivité complétée par le fait que la romance entre Antonio et Carmen devient la même qu'entre Don José et la Carmen de Mérimée.
La caméra est une danseuse qui opère un slow au milieu des fougueuses danses espagnoles, et se joue des miroirs comme un toréador de la bête. Elle passe constamment devant eux sans jamais se laisser prendre au piège orgueilleux de leur reflet, passant parfois même dans leur axe et demeurant... invisible.
C'est une performance de savoir filmer la prestation imparfaite des répétitions et de laisser entrevoir l'amélioration. Les danseurs devaient donc se forcer à danser mal ? Ou bien avait-on choisi de mauvais danseurs ? Tous ces doutes qui allument des réflexions ravissantes dans l'esprit du spectateur ont leur part sombre : le plus souvent, les cadrages ont la simplicité d'éviter les miroirs par un simple angle ennuyeux à la longue, et le scénario débarque un peu à l'improviste dans cette démonstration d'art. Les choses se passent, et avant que l'on ne comprenne la dimension figurative de l'histoire qu'elle ne s'avoue qu'à la toute dernière image, il y a un moment de flottement pendant lequel on perd pied.
Tres décevant dans l'ensemble ! Je ne me suis jamais autant ennuyer devant un film, aucun acteur est crédible sauf peut-étre Antonio Gades, le scénario qui est inspiré de la nouvelle de mrimée est tres mal ficeler, aucunne intrigue aucun suspense !
Un hymne à la danse, à sa puissance évocatrice et à son art. Rarement celle-ci n'aura pris une si grande place dans le cinéma. Tel est l'exploit que réalise Carlos Saura. Pour le reste, on a connu d'autres Carmen plus sensuelle...
Entre Béatrice Bottet, dans le Dictionnaire des films (éd. Larousse), qui considère que le Carmen (1983) de Saura est « constamment enthousiasmant, éblouissant, magnifique », et Guy Bellinger, dans le Guide des films (éd. Robert Laffont), qui estime que Saura « avait perdu toute inspiration » pour ce film, il nest pas difficile de se situer à mi chemin. Il faut reconnaître que le réalisateur na pas tout à fait réussi à rendre convaincant le parrallèle ambitieux entre la vie des acteurs de la troupe et les personnages du Carmen de Bizet. Par contre, la description des étapes et des heurts de la préparation du spectacle, de lévolution des relations sociales au sein du groupe, est évoquée avec un rare sens de la psychologie. Le film montre en particulier que la réussite des scènes de confrontation « dansées » a besoin de la tension qui existe entre les acteurs.