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shuffleup
5 abonnés
217 critiques
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3,0
Publiée le 28 septembre 2023
Scénario pas mal, quelques faux pas dans la prise de vue (un mec qui marche dans le fond, un angle caché par un objet et surtout spoiler: le père qui attend que la caméra arrive pour commencer à tuer son fils 🤣 ) La réalisation arrive à faire flipper avec très peu de moyens, le son en particulier.
Ce film, contant le sujet très usité de la maison hantée, frôle vraiment le chef-d'oeuvre. Une atmosphère oppressante qui s'installe au sein d'une solitude recherchée par un homme (professeur de musique) en souffrance, et qui va communiquer avec un esprit cherchant à révéler un fait tragique occulté. Dans ce film, l'angoisse existe ; mais elle est purement psychologique. Dans "The Changeling", contrairement à ce titre racoleur de "L'Enfant du Diable" (dont il n'est nullement question) aucune entité maléfique, mais comme je l'ai dit plus haut, le rencontre de deux êtres (vivant et mort) en souffrances. Deux éléments, pour moi, marquent cette oeuvre : l'absence de violence (exceptée la scène, très pudique, visant uniquement à expliquer le pourquoi de la manifestation surnaturelle), mais surtout son coté poétique (le premier contact entre les deux êtres se fait par la musique). Le seul reproche que l'on pourrait formuler est l'incendie final, très gonflé à mon sens, de la maison (rompant avec l'esprit d'humilité voulu de ce film). Toutefois, "The Changeling" mérite d'être découverte, du fait qu'à sa sortie il fut occulté par un "Amityville", autre film au même sujet mais à l'aspect bien plus commercial et prétentieux.
En plus d'être une ghost story, L'enfant du diable partage avec Le cercle infernal bien des points communs, notamment celui du personnage principal qui s'isole dans une demeure hantée à la suite du décès accidentel d'un membre de sa famille. Il s'en distingue aussi par un traîtement du thème de la maison hantée plus classique dans la mesure où l'ambiguïté y est absente : la réalité du fantôme ici ne laisse en effet aucun doute. Et pourtant, Peter Medak réussit une oeuvre d'une efficacité qui surpasse toutes celles qui l'ont précédée, grâce notamment à une mise en scène nerveuse (les impressionnants travellings dans les escaliers et les couloirs obscurs) qui exploite avec une puissance rare l'espace proprement dit de la maison. Celle-ci me paraît encore plus terrifiante que la pourtant effrayante maison de Robert Wise. Le scénario fort bien construit propose un beau développement dramatique où la figure du fantôme, que l'on voit fort peu (mais quelles apparitions tétanisantes, c'est un fantasticophile assez blasé qui l'affirme !)s'étoffe jusqu'à devenir un véritable personnage, ce qui est fort rare dans ce genre de ghost story. On doit aussi mettre au crédit du film la prestation de George C Scott au pouvoir de conviction qui égale l'interprétation de Mia Farrow dans Le cercle infernal. Dans le genre, voici un must pour tout amateur exigeant de belles histoires fantastiques qui ne privilégient pas les effets spéciaux ni les effets granguignolesques au détriment du simple, mais ô combien éternel art de conter. Qu'il est bon de se faire une belle terreur ! Ici, elle est à 200% garantie.
S'il est un seul film sur le sujet souvent galvaudé des maisons hantées que je puis conseiller, c'est bien celui-ci ! Scénario, mise en scène, jeu des acteurs, musique... tout n'est que perfection. A voir seul chez soi la nuit pour savourer la quitessence de la peur !