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Fêtons le cinéma
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0,5
Publiée le 1 novembre 2020
Prehysteria 3! change les petits dinosaures à l’animation traditionnelle en pantins d’une vaste pantalonnade sans queue ni tête : faire rire, il ne le sait pas ; divertir, non plus ; attendrir, pas du tout. S’agite devant nos yeux fatigués un spectacle sans âme qui croise ensemble des bouts d’intrigues hétérogènes et nulles : une jeune fille obtient l’aide des dinosaures pour sauver le golf que tient sa famille, subit les moqueries à répétition des jeunes de son âge et le mépris des joueurs, doit contrecarrer les plans échafaudés par des antagonistes véreux. Vous n’avez jamais vu de tyrannosaure repeindre en jaune des planches avec, dans sa gueule, un pinceau ? Ni un dinosaure tirer les lacets d’un golfeur afin de le faire tomber sur les fesses ? Ce film est fait pour vous ! Faire rire demande un sens du rythme, du découpage des plans et de l’interprétation que méconnaît foncièrement le long métrage : tout est vulgaire, manque sa cible comme un golfeur amateur vise dans le soleil avec une force de bœuf. Le pire étant ici la réalisation de David DeCoteau qui ne sait visiblement où placer sa caméra : cadrage approximatif, éclairage hideux, direction d’acteurs médiocre. Ou comment l’exploitation commerciale d’une « licence » transforme une œuvre artisanale tout à fait correcte – le Prehysteria! premier du nom – en purge complète. À fuir !