Conjurer est un film d’horreur qui a un seul défaut véritable, mais un très gros défaut dans le genre horrifique : il n’apporte rien de neuf. Voilà un film qui ne renouvelle absolument rien au genre de la maison hantée.
Le casting n’est pas déplorable, quoiqu’oubliable. Maxine Bahns et John Schneider forment un couple honorable, mais pas très charismatique, et le second quoiqu’à mon sens d’un jeu plus juste manque singulièrement de charisme, ce que possède la première qui reste cependant une actrice moyenne. Je n’ai pas spécialement été convaincu par les réactions des personnages et les tourments de ce couple au début du film qui sont finalement assez vite un pretexte à plus qu’un véritable élément agissant sur la psychologie des personnages. Autour de ce duo c’est vraiment inerte. Aucun acteur renommé, et ça se comprend, aucun ne m’a marqué.
Le scénario est totalement basique et prévisible. Rien de neuf, vraiment. Une malédiction, une maison hantée, un peu de « à vous de le croire ou pas »… Perso, j’ai rien contre le fait de ne pas être très original, mais dans ce cas, il faut qu’il y ait quelque chose d’accrocheur. Or, Conjurer fait tout avec un académisme planplan. Il n’y a pas d’audace, et ce qui aurait pu l’être est vite déboulonné par le parcours linéaire et prévisible du film (l’intro, le père du héros vraiment employé n’importe comment). Pour apprécier un peu Conjurer à mon avis il faut ne jamais avoir vu un film d’horreur similaire.
Visuellement c’est encore plus classique. De la photographie grisâtre au décor totalement sans surprise, Conjurer aligne les images déjà vus, et en moins bien, faute de budget et de lieux adaptés. La forêt par exemple ne m’a pas paru spécialement angoissante et ressemble à des forêts où je vais moi-même me promener, et elle est filmée de façon très quelconque. Le réalisateur peine terriblement à susciter l’angoisse, et sa mise en scène est parfois douteuse (le passage du corbeau très foireux). Conjurer ajoute à cela une faiblesse horrifique manifeste (presque pas une goutte de sang), qui ne parvient donc pas à donner un intérêt grand-guignolesque à un produit décidément lisse au possible.
Rien ne dépasse dans Conjurer. A l’image de cette héroïne, souvent dénudée mais toujours en soutien-gorge, à l’image de ces scènes horrifiques très soft, Conjurer est un métrage poli et policé, parfaitement adapté à la diffusion télévisuelle à 20 heure 50, mais qui à le parfum d’un téléfilm cathodique. Je ne peux pas dire que ce soit mal fait en soit, quoiqu’il y ait des maladresses évidentes, mais c’est surtout une horreur trop aseptisée, en particulier car déjà vu mille fois. Pas une once d’apport, d’originalité. 1 pour moi.