Et voilà donc la première réalisation de Satoshi Kon, et selon ses fans, son chef d'uvre.
Il est évident que ce n'est pas un mauvais film, à l'instar de Tokyo Godfathers, il possède à la fois beaucoup de qualités et pourtant tant de défauts.
Pour ce qui est de ces qualités, je pense tout de suite à l'animation, très réussie pour l'époque (1997), du choix de l'ultra-réalisme teinté pourtant de rêves, ou dans le cas présent de cauchemars,
Ainsi que de nombreuses thématiques très intéressantes : le passage dans le monde adulte correspondant pour Mima au passage d'un girl's band au cinéma; le phénomène de l'adulation fanatique et des conséquences de la popularité, la paranoïa, la schizophrénie et, thème récurrent à Satoshi Kon, l'incapacité de distinguer le réel du rêve, émanation du subconscient. Le film est bourré de nombreuses idées de génie, jusque-là réservée au cinéma live, ce qui rend le film encore plus réaliste.
Maintenant abordons les mauvais points : le long métrage, à force de vouloir être trop réaliste, en devient inintéressant, on assiste à beaucoup de scènes qui s'avèrent plutôt inutiles et ne servent pas l'histoire.
Si le film aborde de nombreuses thématiques intéressantes, il ne fait que les survoler et ne va pas dans le fond des choses, le spectateur n'en retirera rien.
Qui plus est par moment , le film donne l'impression (et pas seulement) d'avoir été lourdement copié sur de nombreux film américains : basic instincts, film de serial killer, Le Fan, et bien sûr le final façon Scream...
La psychologie n'est pas suffisamment développée et l'on ne rentre pas autant qu'il le faudrait dans la tête de Mima, il n'y a pas assez de tension dans certaines scènes, pas de volonté de démasquer le tueur, la partie dédoublement de personnalité est mal abordée et malhabilement mis en scène.
Au final, une certaine déception pour un film qui aurait pu être vraiment très bon.