Ben comment dire... ???? C’est une autre conception du cinéma. Après tout, je ne connais pas assez le travail d’Alain Cavalier. Voilà un film super bien noté par la presse. Je sais, ce n’est pas toujours une référence. Mais quand même ! Après avoir vu le film, on se sent coupable de ne pas être raccord avec la presse ou une partie des allocinautes. On se pose des questions : « Pourquoi ne suis-je pas emballé comme les autres ? » « Me manquerait-il un grain ? » « Ne suis-je pas assez mature pour en apprécier les subtilités »... Pourtant, j’ai aimé « Mulholland Drive » et j’ai compris... enfin, je crois, en tout cas, ce film m’a emballé. Mais là, « Pater »... je n’ai pas été rebuté, au contraire, j’ai trouvé ça... surprenant... en bien. Mais je n’ai pas été emballé. C’est du cinéma, je ne conteste pas, mais ce n’est pas « mon » cinéma. Et j’en reviens à l’essentiel pour moi : l’émotion. Je n’ai ressenti aucune émotion. Je suis resté à distance tout en appréciant la réalisation de son récit et des interprétations assez veloutées des comédiens. Ça balançait entre œuvre documentaire et fiction. J’ai parfois souri à quelques réflexions d’Alain Cavalier, surtout au sujet de la peau douce d’Ines de la Fressange. Nous avons les mêmes goûts. Intéressant le double jeu, acteur/Lindon personnage/Vincent ; acteur-réalisateur/Cavalier personnage/Alain. Intéressant et visionnaire sur les salaires maximums des patrons. Oui, visionnaire puisqu’à peine installé, le gouvernement Hollande s’en est préoccupé. Se serait-il inspiré du film ? Ce dernier ayant été antérieur aux élections présidentielles. Quant au scénario avec une intrigue sur la mésentente du salaire de 1à 10 contre 1 à 15, il me paraît facile et mince, car très survolé. Intéressant de voir un président un temps non candidat puis retourner sa veste pour se présenter contre son premier ministre sous prétexte qu’il y a eu désaccord pour l’écart du salaire maximum. C’est bien politique ces revirements de situation. Cavalier et Lindon s’amusent à travers un seul sujet, les salaires, à peindre les contours de l’environnement politique politicienne des hautes sphères. Intéressant enfin la vision que donne Cavalier sur l’idée même de la fonction suprême d’un Président. Bref, comme on peut le constater, il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce film sorti des sentiers battus. Mais hélas, ce n’est pas ma tasse de thé. Un film à voir par curiosité et surtout ne pas culpabiliser.
Pari risqué mais tenu grâce sans doute à l'exceptionnelle implication de Vincent Lindon qui comme le parti pris du film sans film peut nous agacer mais nous oblige à une proximité empathique qui gomme les tyrannies un peu poseuses de Cavalier.
Jeu de piste politique qui feint de brouiller les frontières entre réalité et fiction. Ce dispositif qui intrigue au départ, finit très vite par tourner en rond en l'absence d'une véritable intrigue structurée.
Cet étrange exercice de style de Alain Cavalier consiste à se filmer, Vincent Lindon et lui, à jouer les rôles d’un président et de son premier ministre. Cette curiosité artistique est donc à la fois un thriller politique et son propre making-of, ce qui peut aisément décontenancer le public. La maitrise des longs plans séquences, le rythme bien ciselé et l’alchimie entre les deux acteurs-personnages rendent le résultat intéressant à voir. Mais, au delà de la singularité de cette narration, le coté fictionnel se base sur des discussions stratégiques entre les responsables politiques qui parviennent à rendre captivantes certaines scènes de ce long-métrage inclassable.
Quel étrange film... Je n'ai jamais vu ça de ma vie, c'est incroyable. Il faut le voir pour le croire. Je pense sincèrement que c'est un film unique, complètement innovant finalement, sorti d'une autre galaxie. La réalisation fait plus penser à un documentaire (uniquement des plans fixes), mais ce n'est pas un documentaire. Ce n'est pas une fiction non plus mais plutôt un mélange de fiction et d'une sorte de making of montrant Alain Cavalier et Vincent Lindon dans leur vie, montrant leur discussions sur la nourriture. Comme si ils étaient en train de faire un hypothétique film sur un président et son premier ministre tout en croyant vraiment à leurs personnages (Lidon y croit dur comme fer à plusieurs moments du film). C'est expérimental et totalement nouveau, mais si on ne peut être entièrement réceptif à ce délire on se trouve tout de même fasciné par un message politique qui passe et ce malgré "l'absence" de scénario (je met absence entre guillemets car ce n'est pas totalement le cas, mais tout de même). La dernière scène est pour sa part marquante, et Vincent Lindon nous rappelle que même si tout ceci est plus ou moins inventé, ce n'est pas faux pour autant puisque c'est du cinéma. Une oeuvre qui prend totalement au dépourvu mais que je garderai dans un coin de ma tête de par son étrangeté et son innovation.
On apprécie voir Vincent Lindon en 1er ministre, arborer ses convictions mieux que quiconque dans la vie politique.. On a du mal à comprendre le registre de film de prime abord, et les séquences sont parfois longues mais le cinéma politique d'Alain Cavalier est largement convaincant...
C’est vraiment un objet cinématographique comme on n’en avant jamais vu avant. Totalement singulier et donc assez exceptionnel sur ce point. En plus, on ne s’ennuie jamais et c’est souvent intéressant et drôle.
A l' approche de l'élection présidentielle qui rythme tous les cinq ans le pouls de la société française, Alain Cavalier cinéaste rare et très indépendant invite Vincent Lindon à venir jouer avec lui en toute convivialité la comédie du pouvoir. Lindon et Cluzet sont sans conteste aujourd'hui les patrons du cinéma français succédant à Gabin, Ventura, Delon, Belmondo , Dewaere, Depardieu et Auteuil qui a tenu longtemps seul la place. Ce n'est sans doute pas innocent que Cavalier ait pensé à lui pour cette prise de risque au milieu d'une carrière sans tâche. Acteur peu enclin aux concessions qui s'engage de plus en plus socialement et politiquement dans le choix de ses films, Lindon était le candidat idéal pour une telle entreprise. Les deux compères s'entendent comme larrons en foire pour jouer au président et au premier ministre. Toutes les entrevues entre ces deux augustes personnages donnent lieu à agapes destinées à libérer le verbe. Alain Cavalier prend alors son ton le plus sérieux et d'une voix docte mais toujours bienveillante il donne ses instructions à son premier ministre. Quand on connaît la rigueur du cinéaste auteur de "Thérèse" on ne peut s'étonner qu'il demande en préambule au premier de ses ministres une conduite sans faute et pour cela lui demande de renoncer aux privilèges de son ancienne vie. Pour Cavalier la politique doit être un sacerdoce. Vincent Lindon semble fasciné par le metteur en scène qui donne un ton tout à la fois cérémonial et facétieux à leurs conversations. S'installe immédiatement un rapport professeur à élève qui durera tout le long du film même si le premier ministre finit pas s'opposer au président sur la définition du salaire maximum acceptable, marqueur central de la société que l'on entend proposé aux citoyens électeurs. Mine de rien ce petit film presque amateur qui laisse peu de place à l'improvisation n'est pas dénué de résonnance politique et il aurait pu constituer un viatique utile pour chacun des candidats. à la magistrature suprême. Malheureusement la tournure prise par la campagne 2012 presque arrivée à son terme montre que peu d'entre eux ont du voir le film.
Un film vraiment très intéressant et qui pose de vraies questions sur la politique et la société d'aujourd'hui. J'ai particulièrement bien aimé toute la première partie du film, la fin est un peu moins intéressante. Vincent Lindon et Alain Cavalier jouent très bien le jeu.
Non mais la faut pas déconner ... J'adore Vincent Lindon mais sérieusement c'est quoi ce film ? Une purge indescriptible, c'est théâtral, mal filmé, des monologues et dialogues interminables ... J'ai tenu 40 minutes. Mais ce film ne va nulle part, je me suis rarement autant fait chier devant un film, pourtant j'en attendait beaucoup par rapport à la critique. On écoute et on réfléchi au début mais on est obligé de décrocher à un moment donné, pour moi c'est de la branlette, et même pas intellectuelle, j'ai déjà vu des films "chiants" qui valaient le détour. Ou alors je suis totalement passé à côté je sais pas mais pour une première impression j'ai aucune envie de retenter de voir cette chose.
Un exercice de style ou fiction est réalité se mélange pour un résultat proche de l'ambiance d'un making of.D'un film jamais tourné avec des acteurs en constante répétition et improvisation.Réagissant sur une idée ou des bribes de dialogues.Les plans sont fixes,c'est sans superflus.Si ce n'est pas dépourvu d’intérêt l’exercice fini pas lasser.
Une idée géniale, 1 réalisateur et vincent lindon jouant au président de la république et au premier ministre, un qui est pour que la différence entre le salaire minimum et maximum soit d'un de 1 à 15 et l'autre (le ministre) pour une différence de 1 à 10, (ou 1 à 20 et 1 à 15, enfin bref) et puis ? ben c'est tout ! le film ne démarre jamais et la géniale idée retombe comme un souflet, 5 minutes à disserter sur une cravate, un sportif qui témoigne sur le dopage dans une cuisine (v.lindon dubitatif), visite dans une boulangerie où le boulanger bosse comme un chien (vincent lindon admiratif) des petites collations entre amis, v.lindon scandalisé pour une histoire d'ascenseur... un véritable cauchemar !
C'est sûr qu'il en déconcertera plus d'un ce « Pater » tourné avec une caméra amateur et un budget disons... limité. Pourtant, si je ne me suis pas non plus éclaté, le charme a pris un minimum. Malgré ses faibles possibilités techniques, Alain Cavalier réussit la prouesse de nous livrer une réflexion intelligente et pertinente sur le pouvoir, son soin des détails apportant un certain corps à l'ensemble. Il y a beau ainsi avoir des baisses de rythme, le plaisir n'en est pas moins assez présent, ce regard sur la (stratégie) politique s'avérant infiniment plus riche que la récente "Conquête". Le parti pris de Cavalier a beau être ainsi discutable, il est la preuve que l'on peut transmettre pas mal de choses avec peu de moyens : rien que pour cela, « Pater » vaut le coup d'oeil.