Avis : Pater - Page 9

Un ovni intéressant et intelligent qui renouvelle constamment l'idée que l'on se fait du cinéma. A découvrir donc, même si le film n'échappe pas à quelques longueurs.

cavalier frise le génie , un de mes films de chevet , je les vu plusieurs fois , Lindon est massif que ce soit dans son personnage ou hors écran , on ne sait pas si c'est du acting du performing , ça mêle vie privé docu politico réalité je suis bluffé

Le dispositif du film est original, une fiction qui ouvre sur le documentaire sur le jeu d’acteurs... Mais c'est aussi, et là j’ai l’impression à l'insu du réalisateur, un portrait d’une France d'en haut, celle qui roule en Porsche tranquille. On passe d'un intérieur bourgeois très raffiné à l'autre pour n’en sortir qu’une fois : ave la visite de l’arrière boutique du boulanger qui dort en chien de fusil sur sa table à pétrir (touchants et pittoresques ces prolos). Vincent nous donne un aperçu de son "rang" de parisien huppé en évoquant sa copro pétée de tune (par ailleurs c’est le meilleur moment du film à mon goût). On se nourrit des plats gourmets du traiteur même en pique-nique et on a une pair de femmes dans sa vie. Au milieu de cette existence replète, nos compères piquent une crise de puritanisme par rapport à l’argent. Le président décrète que c’est indécent d’en gagner beaucoup trop en travaillant (actionnaires, dormez sur vos deux oreilles). Alors combien est beaucoup trop exactement ? C’est l’objet d’un débat avec le premier ministre car il faut bien trancher dans l’arbitraire. Le vrai débat, celui sur le partage au sein de chaque entreprise du profit généré, est bien enterré chez ces gens là. Après tout, il suffit de payer pas trop mal ses ouvriers « pour avoir la paix », comme dit un des copains du président. Tristement, ce qu’il dit est vrai.

Difficile d'apprécier un tel travail sans en connaître son œuvre...
Je trouvais ça pas mal au début, un peu mou. Seulement au bout d'une heure, l'histoire tourne en rond, les acteurs tournent en rond, j'ai l'impression qu'ils ont du mal à embrayer sur autre chose et puis finalement si, et là.... ça ne m'a pas spécialement plu.
Je suis un peu déçu de la fin, j'espérais quelque chose d'autre, une autre histoire, une autre vie.

Quelques doutes envolés dés les premières minutes de ce film aussi savoureux que les mets dégustés et profondément réjouissant. Un grand moment de liberté et de plaisir.

M'étant lancé sans réfléchir dans ce film, parce qu'il a eu du succès à Cannes, j'ai dû chercher après ce qu'il était exactement. C'est un jeu, parfois amusant, parfois long. Ce n'est pas que je me suis ennuyé, mais ces 1h45 passent doucement. Vincent Lindon est génial dans tous les cas, même si je n’ai pas compris s’il joue tout le temps ou non. Je ne peux pas mettre une meilleure note que cela, car je n’ai pas trouvé le film non plus fantastique, et je n’ai pas l’expérience des critiques de presse. C’est certes un film original mais le style faux documentaire est déjà maitrisé parfaitement par Maïwenn, inimitable (même si je sais que ce n’était pas le but d’Alain Cavalier). J’aurais préféré trouver une originalité dans autre chose qu’une caméra HD. Il m’a manqué de la musique et une image légèrement plus soignée. Mais comment faire autrement pour un film sur les « coulisses » de la politique d’aujourd’hui ?

Avant de s'intéresser au film, parlons tout d'abord de son réalisateur, le grand Alain Cavalier : Cinéaste "couillu" qui dès ses débuts de cinéaste abordait le thème de la guerre d'Algérie dans les films Le combat dans l'île et l'insoumis, deux longs métrages ayant attiré les foudres de la censure lors de leurs sorties. A l'époque, on ne parlait pas de cette guerre, la France n'ayant rien à se reprocher dans ces "évènements"...(sic). Alain Cavalier est également connu pour avoir réalisé le cultissime "Le plein de super", tout simplement l'un des meilleurs "films de potes". Dès le début des années 2000, Alain Cavalier profite de la révolution qu'offre les caméras DV. Vidéaste compulsif, il enregistre les moments de sa vie durant des années et livre un des films les plus originaux qui soit avec Le Filmeur, un condensé expérimental de ses captations numériques. Vient ensuite le film Irène, bouleversante auto-fiction dans laquelle il fait revivre sa compagne disparue en 1972, puis le film Pater actuellement sur les écrans. A 80 ans tout juste, Cavalier est capable de sortir un OFNI jubilatoire bluffant d'inventivité. Durant 1H45, on assiste à des dialogues entre un Vincent Lindon alors premier ministre et un Alain Cavalier, président de la république. Le réalisateur et l'acteur brouillent les pistes entre fiction et réalité avec une idée conceptuelle totalement novatrice. Délesté de tout équipement cinématographique encombrant, le réalisateur et son acteur nous font partager leurs reflexions politiques : Vincent Lindon se prend pour le résident de Matignon en proposant une idée forte pour sa campagne présidentielle : La fixation d'un plafond pour les hauts salaires. Il s'ensuit des débats "politicomiques" (les deux compères croyant fermement à leurs rôles respectifs), des monologues absurdes et hilarants, le témoignage d'un vrai boulanger, les confessions d'un ancien sportif sur les dangers du dopage...Alain Cavalier maîtrise parfaitement les rouages de son "concept-film". Pater part dans toutes les directions mais n'oublie jamais de retomber sur ses pattes. Ce qui est vraiment étonnant dans tout ça, c'est le fait que ce soit un octogénaire qui montre vraiment la liberté que peut apporter la caméra numérique. La liberté de claquer des films hors normes sans pour autant perdre l'intérêt du spectateur. Ça me fait penser au réalisateur John Huston (Le Faucon maltais / Moby Dick) qui à 73 ans, proposait un film sidérant de modernité avec Le Malin.
Pater doit également sa réussite à Vincent Lindon. Criant de vérité, l'acteur donne l'impression de ne pas jouer et la présence de ses "tics" à l'écran viennent valider cette théorie. Totalement immergé dans son rôle de présidentiable, l'acteur est tout bonnement excellent. Un film légitimement ovationné à Cannes.

Je viens de voir ce film, et je pense que si les gens ont descendu ce film, c'est un bon signe car cela signifie qu'il y a derrière tout cela une réflexion et un message que des des gens lambda ne peuvent comprendre. De toute manière cela ne m'étonne pas car dès qu'il film sur la politique sort en France, les gens ne jugent jamais l'oeuvre de manière objective mais par rapport à l'orientation politique qu'ils ont cru déceler. Pour ma part je ne prétend pas avoir bien compris le film, mais en tout cas je suis très content de voir une mise en scène de ce que Cavalier et Lindon considèrent comme étant une "gouvernance normale". L'idéal est ici de représenter un Président et un Premier ministre tels qu'ils devraient l'être dans la réalité, par conséquent Cavalier et Lindon ont adapté l'environnement du pouvoir tel qu'il devrait l'être, c'est à dire dévoués à l'honneur de la nation et à l'intégrité du territoire et des citoyens, et non pas le véritable environnement politique, qui n'a malheureusement rien à voir. Donc un très bon film qui comme d'autres avant lui, a été malheureusement très mal compris du public. Ce n'est pas la première fois, ce n'est probablement pas la dernière non plus.

Un film plein de malice et assez génial autour du jeu : le jeu du comédien, le jeu du cinéma, le jeu des grands enfants que sont Alain Cavalier et son acteur : "alors on dirait que je serais le président et toi le premier ministre"... et la magie commence. Un plaisir de chaque instant, une impression de suprême liberté, d'improvisation permanente : le comble de l'art. La quintessence du cinéma. Chapeau !

Bof... Encore un truc auquel je n'ai pas adhéré. Les intervenants, eux, se font manifestement plaisir, dissertent, mangent et boivent bien dans des maisons, appartements, dressing et jardins chicos. Après une succession de truismes l'improvisation part un peu dans tous les sens. Pas moyen de s'intéresser à cette fiction politique fumeuse qui singe des faits réels, les acteurs eux-même n'ayant pas l'air d'y croire. Si encore c'était drôle !

comment on peut encenser un truc pareil ? je suis resté totalement hermetique. 2-3 scenes qui arrachent un sourire, le reste c du blabla sans interet.

Vraiment sans intérêt. Une demi-étoile pour l'idée, mais l'accroche ne se fiat pas, et même Vincent Lindon ne joue pas bien, comme s'il n'était pas à l'aise. A Eviter

Désuet, charmant, charmeur, drôle, ennuyeux, intéressant, long, culinaire, potache, intime, intérieur, simple, multiple.

Deçue par ce film, que je trouvais pourtant prometteur. Attirée par la politique, les arcanes du pouvoir, je trouvais l'idée et le concept original.

Mais gros problème à l'arrivée : un film d'une rare mysogynie.

Le réalisateur invente un monde politique idéal (pour lui), dans lequel des bonshommes font mumuse avec le pouvoir, un monde duquel les femmes seraient complètement absentes. Pire, seules référence aux femmes : une contorsionniste (titre qui sonne très sexuel dans le film), une femme nue dans un lit, et une femme qui se maquille.

Les filles, fuyez ce film datant d'un autre âge !

Objet filmique étrange, inclassable et désordonné. On est plus intrigué par l'originalité du concept, que par la crédibilité des personnages. On navigue dans les eaux troubles de la fiction-docu-fiction...La relation lindon cavalier est tout ce qui compte, finalement.