Malgré la note basse que je lui attribue, je ne dirais pas que "Pater" est un mauvais film, parce qu'à mes yeux, il ne s'agit pas d'un film. Documentaires mis à part, un film, c'est avant tout une histoire que l'on raconte, et des choix de mise en scène pour la raconter. Ma vision est peut-être dépassée, mais les premières oeuvres de fiction cinématographique ont été faites ainsi, et on ne me fera pas croire en 2011 que ce n'est plus la méthode à suivre. On me dira qu'il a toujours existé un cinéma expérimental ; certes, mais pour moi, cela relève alors plus de l'art contemporain que du cinéma. Ca ne veut pas dire que les oeuvres en question sont mauvaises ; ce n'est juste plus le même art. La presse semble voir dans "Pater" une grande oeuvre de vrai cinéma ; à l'inverse, rien ne s'éloigne plus du vrai cinéma que "Pater" (ce qui ne veut pas dire non plus que le film est plus mauvais que les niaiseries qui sortent chaque semaine sur nos écrans). Certaines scènes ont néanmoins un propos indéniablement intéressant ; d'autres nous donnent plutôt l'impression qu'on se fout de notre gueule. Une oeuvre singulière, unique, osée et pas dénuée d'intérêt. Simplement, il ne faudrait pas en faire un chef d'oeuvre uniquement parce qu'elle est singulière, unique, osée et pas dénuée d'intérêt. Car "Pater" reste, dans l'ensemble, très chiant et prétentieux.
Ovni -objet visuel non identifié, comme il y en a peu, Pater tente de recréer par la magie de la caméra, les coulisses moins du monde politique en tant que tel de la création filmique. Pris dans leur propre jeu d'action-vérité, les acteur ET auteurs de cet objet filmique se perdent, semble t-il, dans les propres circonvolutions de leur propre jeu, au double sens du terme. Président et premier ministre, ou gamins dans le bac à sable, improvisation ou écriture, dur à déterminer. Au delà de ces vélleités expérimentales, le film dégage du pur exercice abscons par la force de certains dialogues ou l'humour absurde de certaines situations -sans qu'on puisse pour autant clamer au génie.
En mettant de côté la mis en scène du film, qui n'est pas négligeable, mais qui peine à nous emmener du début à la fin, le film est intéressant pour et par les interventions de Vincent Lindon, qui est génial !
Sinon, comme dit plus haut, le film est assez long dans son ressenti, on comprend l'expérience que Cavalier veut nous montrer. Cela dépend surement de notre concentration au moment du visionnage...
Par quel bout prendre Pater d'Alain Cavalier ? Depuis longtemps, le cinéaste se situe en marge du cinéma classique, poursuivant une oeuvre singulière, inclassable et insaisissable. Pater est un film sur le pouvoir politique, sur l'art de filmer, sur le pouvoir d'un metteur en scène vis à vis de ses acteurs. Entre autres. Cavalier imagine une fiction avec Lindon comme interprète, sur un mode ludique, presque enfantin. Ok, mais ce n'est qu'une description partielle de Pater. Il filme aussi le comédien dans son existence de tous les jours (cuisant des asperges, par exemple), dialogue avec lui, et donne à voir quelques bribes de son intimité, avec notamment une chatte adorable et très présente. La fiction et la réalité (mais laquelle ?) se rejoignent et s'unissent pour ne faire qu'une. C'est troublant, parfois séduisant, quant les dialogues sont à la hauteur, et l'investissement de Lindon fait plaisir à voir, face à un réalisateur manipulateur et plein de malice. C'est assez drôle, par instants, et d'une belle candeur. Ceci dit, la machine semble tout de même tourner à vide, assez vite, car le jeu semble plus important que l'enjeu. Un objet conceptuel, pour faire court, qui se regarde sans ennui, mais avec une très grande perplexité. Idéal pour ceux qui ont envie d'un "autre" cinéma, et que les effets de miroir fascinent.
On apprécie voir Vincent Lindon en 1er ministre, arborer ses convictions mieux que quiconque dans la vie politique.. On a du mal à comprendre le registre de film de prime abord, et les séquences sont parfois longues mais le cinéma politique d'Alain Cavalier est largement convaincant...
Globalement quand même très déçu. Je m'attendais à un face à face plus fin. Toutefois l'OCNI (Objet cinématographie non-identifié) est perturbant quand à l'ambiguïté qu'il se complaît à montrer. Malheureusement, on est amené à imaginer que le réalisateur, à court de mètres de pellicules, n'a pas été tenté d'inséré au montage des scènes tournées en "off" pendant le tournage officiel. On voit que le budget est ric-et-rac au moment de la scène du pique-nique dans la forêt : le déjeuner se fait sous le beau temps mais il pleut quand le président et son 1er ministre parlotent dans la voiture ! Comme l'aurait dit le Président : ce film m'a un peu emmerdé. Le résultat, à l'analyse, et comme d'autre l'ont écrit sur ce blog cinéma, est très très bobo avec un 1er ministre qui ne ressemble en rien à un 1er ministre. Par contre, Alain Cavalier est très convaincant.
Un film qui me laisse partagé...Dérision ou conviction ? Conviction plutôt poétique de la politique ? Ou dérision de cette même politique ? point de vue poétique ou point de vue utopiste...beaucoup de conversations qui approchent à la fois la superficialité et la profondeur du royaume...Il en reste quelque chose,l'humour plus que la lumière, la lisière plus que les dédales du réalisme...des histoires de prêt à porter, de smicards, des repas arrosés où l'on croit être ce que l'on rêve, un premier ministre, un président, un acteur jouant un président mais avec une perversité schizophrène où les rôles s'inversent, en regardant ce film on s'interroge, où est le projet ? on marche à tâtons entre certains éclats de rires, entre une caméra intimiste qui déclare sa flamme pour le cinéma mais peut être pas au spectateur...Bref un mélange de cinéma de "politique" et de rêves de réveillons à Matignon...Un cinéaste original pose un regard feutré sur la politique...A vous de voir.
Idee un peu saugrenue que de filmer pendant plusieurs mois une espece de jeu de role.Mais l'idee principale sur les salaires est necessaire mais malheureusement pas assez developpee et quasiment aucune autres propositions.C'est frustrant.Finalement beaucoup de bla bla et de scenes qui ne servent a rien.
Ben, Arte avait du fric à dépenser n'importe comment, on vit dans une société de vieux (mâles dominants), vous avez un réal réputé qui s'ennuie chez lui et un comédien célèbre hyper actif.... on leur donne une caméra, ça va être un truc génial, on va montrer au djeuns cinéastes qu'ils sont ringardos.... les sexagénaires ont un regard lucide sur la SOCIETE et sur la POLITIQUE bien sûr... et on va trouver plein de gens du milieu du cinéma parisien pour trouver tout ça GENIAL, un OVNI qui va rester dans l'histoire du cinéma................ oui.... ou alors c'est juste du papotage inutile, stérile, sans idées ni artistiques ni sociétales (le revenu maximum, quelle idée révolutionnaire pour combler les vides entre les truffes, le caviar, les apparts dans les beaux quartiers, les petits jardins, les bons vins, les cravattes en soie..... ) elle s'appelle comment la chaine pour les vieux, déjà ???
La mise en forme de "Pater" est très déroutante au départ. Une sorte de jeu entre fiction et réalité auquel on adhère ou pas. Quelques réflexions sur l'engagement en politique et des dialogues à l'humour parfois grinçant sont à noter au milieu de ces échanges entre le Président et son Premier Ministre. Un exercice de style tout de même un peu vain dans lequel manque un véritable scénario. Un film qui au delà de sa forme inhabituelle ne laisse pas un souvenir impérissable.
Attention, ovni ! Un film où ni nous ni les protagonistes ne savent ce qui est vérité ou fiction... Vincent Lindon avoue lui-même qu'il se prend pour le premier ministre et s'étonne que son téléphone ne sonne pas davantage. Le film doit beaucoup à cet acteur qui ici comme ailleurs semble toujours un peu jouer son propre rôle. On se demandait comment Alain Cavalier pouvait faire évoluer son cinéma dès lors qu'il quittait la fiction pour témoigner de sa vie. 3, 4, 5 films où, de la façon la plus touchante, il nous parlait de lui... mais comment prolonger plus loin une expérience qui risquait de s'épuiser elle-même. Ici, il trouve une solution de renouvellement des plus inattendues. Un film indéfinissable où l'écriture au cinéma trouve de nouveaux horizons.
On croit rêver quand on lit les critiques qui délirent sur ce pauvre making of de bourges du 7ème arrondissement qui se filment entre eux, en faisant joujou avec la politique. C'est très vite ennuyeux, filmé avec les pieds et conseillé aux fans de Lindon qui a retrouvé ses tics et sort des propositions démago avec un sérieux qui fait un peu pitié...
Ben comment dire... ???? C’est une autre conception du cinéma. Après tout, je ne connais pas assez le travail d’Alain Cavalier. Voilà un film super bien noté par la presse. Je sais, ce n’est pas toujours une référence. Mais quand même ! Après avoir vu le film, on se sent coupable de ne pas être raccord avec la presse ou une partie des allocinautes. On se pose des questions : « Pourquoi ne suis-je pas emballé comme les autres ? » « Me manquerait-il un grain ? » « Ne suis-je pas assez mature pour en apprécier les subtilités »... Pourtant, j’ai aimé « Mulholland Drive » et j’ai compris... enfin, je crois, en tout cas, ce film m’a emballé. Mais là, « Pater »... je n’ai pas été rebuté, au contraire, j’ai trouvé ça... surprenant... en bien. Mais je n’ai pas été emballé. C’est du cinéma, je ne conteste pas, mais ce n’est pas « mon » cinéma. Et j’en reviens à l’essentiel pour moi : l’émotion. Je n’ai ressenti aucune émotion. Je suis resté à distance tout en appréciant la réalisation de son récit et des interprétations assez veloutées des comédiens. Ça balançait entre œuvre documentaire et fiction. J’ai parfois souri à quelques réflexions d’Alain Cavalier, surtout au sujet de la peau douce d’Ines de la Fressange. Nous avons les mêmes goûts. Intéressant le double jeu, acteur/Lindon personnage/Vincent ; acteur-réalisateur/Cavalier personnage/Alain. Intéressant et visionnaire sur les salaires maximums des patrons. Oui, visionnaire puisqu’à peine installé, le gouvernement Hollande s’en est préoccupé. Se serait-il inspiré du film ? Ce dernier ayant été antérieur aux élections présidentielles. Quant au scénario avec une intrigue sur la mésentente du salaire de 1à 10 contre 1 à 15, il me paraît facile et mince, car très survolé. Intéressant de voir un président un temps non candidat puis retourner sa veste pour se présenter contre son premier ministre sous prétexte qu’il y a eu désaccord pour l’écart du salaire maximum. C’est bien politique ces revirements de situation. Cavalier et Lindon s’amusent à travers un seul sujet, les salaires, à peindre les contours de l’environnement politique politicienne des hautes sphères. Intéressant enfin la vision que donne Cavalier sur l’idée même de la fonction suprême d’un Président. Bref, comme on peut le constater, il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce film sorti des sentiers battus. Mais hélas, ce n’est pas ma tasse de thé. Un film à voir par curiosité et surtout ne pas culpabiliser.