Ça fait déjà un certain temps que j'ai vu ce film... Mais j'ai préféré le laisser mijoter en tête pour avoir un avis plus objectif. Et, pour être franc, mon avis n'a pas bougé d'un poil. C'est sans doute un des meilleurs films de l'année (juste derrière La Guerre est Déclarée, et évidemment le récent Drive, qui a littéralement écrasé tout ses concurrents). Donc, tout d'abord, Pater, c'est quoi ? La B.A laissait franchement perplexe, et on pouvait légitimement se demander ce qu'on allait nous servir ressemblerait à ça... Bon, Pater, c'est tout d'abord un film sorti dans un peu plus de 400 salles en France (autant dire que j'ai eu beaucoup de chance qu'ils le passent au ciné à coté de chez moi), qui ne comporte pas à proprement parler de scénario. Pour éclairer ta lanterne, cher lecteur, Pater, c'est deux énergumènes (Alain Cavalier et Vincent Lindon) qui se sont filmés mutuellement pendant un an, jouant au Président et à son premier ministre. Et c'est ce jeu de rôles, qu'on suit pendant 1h45, et c'est totalement jouissif. Parce que c'est drôle, d'abord, on a des pointes d'humour bien placées, souvent très critiques, principalement sur la politique, évidemment. Et c'est toujours très fin. Mais la véritable richesse du film, c'est la mise en abîme, la reflexion faite sur le cinéma. On ne saurait distinguer le film, dire si c'est réel, si les acteurs jouent ou... jouent, en fait. C'est bien ça, à la base, un acteur. Ça joue, ça fait un jeu (ici, un jeu de rôles), au sens propre du mot. Bref, c'est cette réflexion (dont je n'ai pas relevé toutes les subtilités) qui est géniale, réflexion qui trouvera sa conclusion dans un final virtuose, ou Cavalier remet la légion d'honneur à Lindon, en lui affirmant "Tout est faux, c'est du cinéma !", et Lindon de lui répondre "Non, c'est vrai puisque c'est du cinéma !". Pater est sans conteste un des films les plus étranges, intelligents et surprenants de l'année.