Projet étonnant, un scénariste abonné au téléfilm, un réalisateur venant du documentaire (une seule réalisation à ce jour), le tout porté par un casting relativement bien garni. Le film semblait donc s’inscrire dans la case des long-métrages vite vus et oubliés. Si on ne peut contredire la formule et le résultat, il serait réducteur de classer trop rapidement Dos au mur dans les séries B du moment.
Cachée sous une intrigue qui tient en haleine à peine les 30 premières minutes, la réalisation de Asger Leth ne rougit pas confrontée à l’ensemble des productions du genre. Relevée à certains moments, classique à d’autres, elle ne sort jamais du format simple mais efficace. Peu aidé par son scénario, sans réelle surprise, Leth arrive à tenir le rythme, tout du moins jusqu’à ce que l’histoire tombe dans la facilité. Alors, comme bien souvent, on aura droit à de petites séquences improbables, illogiques et les délicieuses « comme par hasard », pour frôler la totale incohérence sur certains détails ; mais comme par magie (ou indulgence !!?) une certaine tolérance apparaît, portée par une réalisation savamment rythmée qui ne s’intéresse presque jamais à la psychologie des personnages dont le film n’a de toute façon pas besoin. C’est propre, simple, peu original mais cela fonctionne.
Côté scénario, la séduction opère bien plus difficilement avec des dialogues faciles et sabotés, quand ils ne tombent pas dans le ridicule. Une fois la trame principale entrevue, et cela ne demande pas un effort surdimensionné, il ne reste qu’un scénario au développement vue et revue dans le genre. C’est en effet bien maigre pour capter l’attention du spectateur qui dans la première demi-heure pensait participer à l’enquête en cours. La fin ne fera que confirmer le ridicule de certains rebondissements au cours du film.
Reste un casting qui sans être étoffé, soutient le film au moins jusque dans un plaisir coupable de divertissement simpliste.
Sam Worthington par sa présence veut confirmer qu’il a bien sa place dans « le cheptel » des action stars du moment et défend relativement bien sa position, ni plus, ni moins, bon élève, se satisfait de ses acquis. Jamie Bell peine décidément à s’affirmer comme un acteur indispensable aussi bien par son charisme que par son jeu. Edward Burns est toujours aussi plaisant à voir et on se surprend à trouver un potentiel à Genesis Rodriguez qui ne joue pas uniquement de sa plastique. Asger Leth dirige et place tout ce petit monde de manière plutôt habile et dessine son film dans le cadre d’un divertissement du dimanche soir. La simplicité et l’efficacité directes de la mise en scène ne réussissent toutefois pas à faire oublier les innombrables incohérences du scénario et de certains twists, dépassant souvent la limite de l’acceptable même pour ce genre de film.
Dos au mur se veut ce qu’il prétend être, un divertissement classique et efficace mais ne déborde jamais de ces frontières, figeant le film proche de la case téléfilm. Le charme de l’ensemble, comédiens et le semblant d’histoire, procurent un intérêt minime.
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