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    Martha Marcy May Marlene
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    252 critiques spectateurs

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    Velma21
    Velma21

    30 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 février 2012
    Méfiez-vous des apparences. Non, cette longue juxtaposition de prénoms ne désigne pas une fratrie de quatre sœurs inséparables. Derrière ces patronymes se cache en réalité une seule et même personne, interprétée par la toute jeune Elisabeth Olsen.

    Et la petite sœur des deux célèbres jumelles met la barre haut avec ce personnage. Elle incarne avec sensibilité une jeune fille paumée qui tente de reprendre une vie normale, après deux années passées au sein d’une secte. Impassible en apparence, semblant la plupart du temps subir plutôt qu’agir, la jeune actrice joue l’émotion contenue avec justesse.

    Le film s’interroge sur le pouvoir des sectes et leurs influences sur les individus dans nos sociétés contemporaines. Mais si le réalisateur Sean Durkin, pointe les nombreuses dérives de cette communauté hors du temps, il ne s’attarde pas assez sur les mécanismes de l’endoctrinement ou encore sur la personnalité d’un gourou aussi fascinant qu’inquiétant (interprété par le toujours très bon John Hawkes).

    Toutefois le vrai sujet du film ne situe sans doute pas là. Sean Durkins se concentre sur son héroïne. Etre schizophrène, toujours à la frontière entre deux réalités, Martha va peu à peu confondre le passé et le présent. Et pour souligner cette perte de repères, le film nous trimballe d’une époque à une autre grâce à un montage malin. Un verre de thé glacé, un lit, un coup de téléphone… tous ces détails sont l’occasion pour le spectateur de voyager dans la mémoire de Martha. Un voyage éprouvant parfois, souvent effrayant mais qui manque un peu d’explications sur les motivations de chacun.

    Illuminée par une photographie sublime, le long métrage rappelle par moments l’ambiance onirique chère à Sofia Coppola dans Virgin Suicide. Mais la comparaison s’arrête là, Sean Durkin adoptant une approche très épurée de la mise en scène. Peu d’effets de style, beaucoup de gros plans et les seules chansons du long métrage sont interprétés par les personnages eux-mêmes. Une rudesse formelle qui rend l’histoire encore plus saisissante même si à trop privilégier la réalité brute des images, l’émotion se perd un peu au passage.
    ChroniqueMécanique
    ChroniqueMécanique

    320 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2013
    Il y a des coups d'essais qui ressemblent à des coups de maitre. "Martha, Marcy May, Marlene", premier film d'un jeune réalisateur de 30 berges, Sean Durkin, qui se révèle assurément comme un cinéaste à suivre de très près, en est un. Et c'est une autre inconnue à l'avenir également tout tracé, Elizabeth Olsen, qui porte cette petite réussite à l'écran. Si le nom de famille de cette jolie actrice vous est familier, ainsi que quelques traits de son visage enfantin, c'est parce qu'elle est la petite sœur des célèbres jumelles Olsen. Oui, rappelez-vous, deux gamines blondinettes qui jouaient dans des sitcoms à rires en boite et décors en plâtre, désormais devenues deux pétasses anorexiques sans autre talent que la fortune et la notoriété de leurs jeunes années... Et une chose est sûre, si la fortune et la notoriété chez les soeurs Olsen sont donc allées à Mary Kate et Ashley, Elizabeth a elle hérité du talent.
    La jeune comédienne qui tient là son premier rôle étonne par la simplicité et la justesse de son jeu tout en finesse et en non-dit, dans la peau d'une adolescente instable tout juste échappée d'une communauté aux fortes allures de secte. Alors qu'elle tente de reprendre le cours d'une vie normale chez sa grande-sœur et son beau-frère à qui elle n'avait plus donner signe de vie depuis un long moment, celle-ci se retrouve assaillie par les visions de ce tortueux épisode de son passé, et la frontière entre réalité et cauchemars devient alors infime.
    "Martha, Marcy May, Marlene" a été récompensé par le Prix de la mise en scène à Sundance, festival ultra-prisé du cinéma indépendant, est c'est on ne peut plus mérité : la caméra est contemplative, posée tel un œil voyeur qui fixerait l'action, ses mouvements sont très fluides (en témoigne les beaux mouvements de travelling et de panoramiques), la composition des cadres est soignée, et l'éclairage, très souvent naturel, est superbe. Sean Durkin passe sans cesse du présent au passé pour mieux nous faire perdre nos repères, au fur et à mesure que le personnage de Martha perd les siens. Il prouve par la même occasion une belle aptitude à créer des ambiances au cordeau lors de certaines séquences.
    Un film beau, un film intelligent, un film intense, que je recommande très chaudement aux amateurs de drame psychologique et paranoïaque qui flirte avec les limites de la folie, comme on pu le faire, dans d'autres styles, Roman Polanski ou Darren Aronofsky. Une claque.
    Retrouvez toutes mes critiques sur ma page Facebook, ainsi que sur mon blog ciné. Merci ! Chronique Mécanique.
    septembergirl
    septembergirl

    607 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 décembre 2012
    Un film indépendant qui doit surtout à l'interprétation remarquable de sa jeune actrice et au sujet rarement abordé des sectes. Grâce au talent de la troisième soeur Olsen, grâce à une mise en scène et une photographie soignées, on en oublie le scénario assez court et simpliste. Un film tout en longueur et en subtilité, à la tension omniprésente !
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 952 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 juin 2014
    Peur, paranoïa, schizophrènie...Sorti au dèbut de l'annèe 2012, "Martha Marcy May Marlene" est le premier film de Sean Durkin! On n'est dans l'autre versant du cinèma amèricain, en moins spectaculaire mais en plus intimiste! L'argument, une jeune fille, Martha, fuit la secte à laquelle elle appartenait et tente de refaire sa vie avec sa soeur et son beau-frère! Mais elle se persuade bientôt que des membres de la secte la surveille! On plonge ici dans les marge d'une Amèrique trouble où le malaise n'est jamais loin! Ambiguïtè d'un personnage victime d'hallucinations...ou peut-être pas, dans une histoire qui n'a pas forcèment de dèbut ni de fin! Et qui a tendance à perdre le spectateur en cours de route! Si vous aimez ce mèlange de temporalitè passant du prèsent au passè et du passè au prèsent, alors vous serez servis au centuple! Effet d'autant plus efficace qu'il participe èvidemment de la confusion du personnage principal! Dans le rôle titre, Elisabeth Olsen, excellente, est une actrice à suivre! Avec son jolie minois, elle avait tout pour suivre les destins des soeurs Olsen! Mais les destins, parfois, ça peut se choisir! Certes, elle est peu connue du public en 2012 mais plus pour très longtemps ("Old Boy", "Godzilla"). Des ètats qu'elle traverse dans le film avec une èpatante conviction en se mettant à nue au sens propre comme au sens figurè! En tyrannique leader de la secte, John Hawkes, lui, fait froid dans le dos et fait naître le trouble en reprenant au premier tiers du film la magnifique chanson de Jackson C. Frank : « Marcy's song » . L'ensemble est un peu confus mais il y a une jolie performance d'actrice qui fait pencher la balance du bon côtè...
    elbandito
    elbandito

    349 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 avril 2013
    Dissection intéressante du processus de captation d’âmes en peine par les sectes. Les acteurs sont convaincants mais le rythme est particulièrement lent et le sujet peu passionnant dans son traitement. Un film vain sur un thème pourtant grave.
    Parkko
    Parkko

    162 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 novembre 2012
    Attention, spoilers. C'est vraiment casse gueule de faire un film sur une secte car on a toujours le risque de tomber dans tout le folklore qu'on connait. On a parfois peur que le film frôle là-dessus mais en fait non. Il est beaucoup plus subtil car pendant une très longue partie on a beaucoup de mal à savoir quels sont réellement les aboutissants de ce nouvel endroit.
    Le titre est déjà vraiment troublant. Martha Marcy May Marlene. Ce n'est pas quatre identités qui se cachent sous ces noms, mais une seule et même personne. Ou plutôt trois. Car c'est bien de ça qu'il s'agit : nous avons d'un côté "Martha" qui est la jeune fille que sa soeur aimerait retrouver, Marcy May qui est celle de la secte, Marlene qui n'est qu'un avatar de la secte, qui peut donc prendre différents visages, pas celui du personnage que l'on suit. Le film se construit sous forme de flashback qui vont chercher à expliquer le comportement et l'attitude de Martha. Si c'est parfois un peu facile ou répétitif, il a au moins un mérite, celui de montrer que sortir d'une secte ne consiste pas juste à quitter ou à fuir le lieu. Car ce n'est pas Martha qui est partie, mais Marcy May. Le film met ainsi en avant tous les décalages entre la vie de Marcy May et les attendus d'une vie "conforme" dont elle a complètement oublié toutes les normes et toutes les valeurs.
    Le réalisateur parvient aussi à filmer de façon assez frontale la dureté de Martha. On sent que sommeille en elle Marcy May, mais on est face à un personnage parfois poignant, parfois désespérant, parfois agaçant. Il ne cherche pas la réconciliation mais juste à tenter de filmer une jeune fille complètement perdue et qui ne sait plus qui elle est. Un premier film qui donne beaucoup d'espoir pour la suite.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 mars 2013
    Un film affreusement dérangeant et éprouvant psychologiquement, mais terriblement poignant et efficace. Sean Durkin réussit là un véritable coup de maître. Le spectateur est peu à peu pris dans les méandres de l'esprit Martha, la protagoniste, qui sombre dans une paranoïa teintée de peur. Ou est la réalité? Ou est le rêve? Les transitions sont admirablement bien orchestrées, si bien que l'on est quasiment perdu. On se prend à être très proche des sentiments du personnage joué admirablement bien par Elisabeth Olsen. Le retour à la réalité est souvent brutal, gênant et incompréhensible, autant pour Martha, que pour sa sœur. La confrontation des normes est bien montrée, et le retour à la société est difficile, toute comme la reconstruction sociale. Le microcosme sectaire est tout à fait vraisemblable, si bien que l'on se demande parfois si on ne serait pas dans un documentaire... En tout cas, ce film est une très bonne surprise indépendante, teintée de magnifiques plans colorés et filtrés. La musique est belle, très discrète, mais prégnante! Je vous le promets, vous n'arriverez pas à le lâcher, et en sortirez différent... Surtout grâce à la fin qui laissera libre cours à votre imagination, qui risque d'être débordante!
    floflo2204
    floflo2204

    84 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 avril 2012
    Martha Marcy May Marlene est sans conteste la révélation de ce début d'année. Un film rempli de qualités comptant notamment des acteurs et des actrices exceptionnelles, on retiendra les prestations de Elizabeth Olsen et de John Hawkes qui nous font découvrir ce film avec beaucoup de beauté. Par ailleurs les décors sont splendides tout comme la musique qui vont vous faire voyager jusqu'au bout du long-métrage en mêlant la tristesse, le suspens et aussi le rire. Le scénario extrêmement original ne nous lâche pas une seule seconde et en tant que spectateur on reste accroché aux lèvres de chaque personnage en attendant chaque réplique avec un intérêt certain. Toute l'histoire qui se déroule devant nous possède une ambiance particulière dans laquelle on est immédiatement plongée et qui nous laisse seulement à la dernière seconde du générique de fin. Sean Durkin nous démontre ici ses talents de réalisateur avec une oeuvre merveilleusement bien filmée, on peut également rajouter toutes les photographies présentes dans le film qui nous enchante et qui à chaque fois sont réalisées avec beaucoup de grâce. Sean Durkin nous livre ici sa deuxième oeuvre Martha Marcy May Marlene qui se trouve être un chef-d'oeuvre qui restera dans les mémoires de tous ceux qui l'ont vu.
    Benoist R.
    Benoist R.

    7 abonnés 247 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 septembre 2014
    L'idée est très intéressante mais la fin vous laisse sur un long moment de frustration, un Navet !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mars 2012
    Je pensais ne pas voir entendu parler de ce film avant de le voir sur le calendrier des sorties avec ses notes tout à fait honorables, mais en voyant le film, j'ai reconnu des scènes que j'avais vu dans la BA, et en voyant la BA jamais je n'aurai imaginé un film comme ça, donc il ne vaut mieux pas se fier à bande annonce.
    Sinon je dirai que c'est un film plus intéressant qu'il n'est bon. Je veux dire par là que le film possède des idées, de très bonnes idées parfois, mais que d'un autre côté, ça reste un peu décevant, et passablement chiant.
    On a un film qui nous propose de suivre le point de vue d'une jeune fille qui arrive à s'enfuir d'une secte, et qui va revivre son expérience jusqu'à la confondre avec la réalité. Justement ça c'est bien fait et assez intéressant, vu qu'on est dans la tête du personnage, on voit ce qu'elle voit, on ne sait jamais si on est chez la soeur ou bien dans cette ferme où se passent des choses pas très nettes.
    La mise en scène va venir jouer avec ça, en cachant les interlocuteurs de la Martha Marcy May, comme ça, nous spectateurs comme le personnage, sommes nous le doute le plus complet quant à l'identité de la personne en face.
    Et ça j'ai vraiment apprécié. C'est une manière très simple, mais très efficace de brouiller les pistes.
    Seulement, je dois dire que le film est assez long à démarrer, et que les premiers plans m'ont fait regretter de mettre le pied dans cette salle de cinéma. Heureusement que très vite le film gagne de l'intérêt, mais il faut le dire ce n'est pas un film où il se passe grand chose, alors c'est très scénarisé, on a des réponses implicites à certaines questions etc, mais bon l'heure quarante reste assez longue.
    Le film possède une photographie qui joue assez bien sur les clairs obscures, en fait l'image est noire même en pleine lumière, c'est assez déstabilisant, après j'aimerai bien savoir si le "noir" qui est en réalité plutôt gris, est ce que c'est dû à la projection du film qui est beaucoup trop lumineuse pour avoir du vrai noir (vu qu'il semblerait que ça soit un souci de la projection en numérique).
    Il y a aussi une scène que je trouve franchement belle, même si bon, elle est plutôt glauque en réalité, c'est celle qui est dans la bande annonce lorsque le faux Sean Penn joue de la guitare et qu'on a un zoom en champ contre champ sur les deux personnages, le gourou et la jeune Marcy May, jusqu'à ignorer tous les autres, ils sont seuls dans le cadre, seuls au monde. Surtout que la chanson est pas mal du tout.
    En parlant de la musique elle vient souvent mettre mal à l'aise avec un petit bourdonnement et accentuer l'étrangeté de la situation.
    Je dirai donc que ce n'est pas un chef d'oeuvre, ni même un bon film, mais que ça reste un film intéressant, d'autant qu'il est très bien joué (sauf quelques rires forcés par moments).
    Akamaru
    Akamaru

    3 133 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mars 2012
    Petit film indépendant fauché,"Martha Marcy May Marlene"(4 prénoms féminins pour une seule personne)raconte de façon intelligente le retour à la vie très difficile d'une jeune femme schizophrénique et paranoïaque,qui après s'être échappée d'une secte post-hippie,trouve refuge chez sa riche grande-soeur.Vous voulez connaître la raison principale de vous précipiter sur ce film?C'est la présence en tête d'affiche de la stupéfiante Elizabeth Olsen.Le réalisateur Sean Arkin,visiblement captivé,la filme sous toutes les coutures.Son visage mélancolique,juvénile,impénétrable fait ressortir tous ses doutes et sa perte de repères.Martha a perdu toute notion de bien ou de mal,et des règles de civilité.Elle est aussi libre physiquement,qu'emprisonnée mentalement.Fascinant.Le tour de force d'Arkin,c'est de mêler passé et présent avec une harmonie ingénieuse.On passe d'un lieu inhospitalier à un autre de façon imperceptible,et ce pour illustrer la confusion de Martha.Le climat est aussi tempéré,qu'anxiogène,hypnotique,étouffant,à la manière de ce qu'à pu faire Roman Polanski dans ses meilleures oeuvres.John Hawkes incarne un gourou charismatique et effrayant de disuasion.Au final,les valeurs matérialistes et les valeurs de vie utopique en communauté sont renvoyées dos à dos.Seule subsiste,une grande gamine,qui vivra désormais toute sa vie dans la peur la plus destructrice...
    cylon86
    cylon86

    2 547 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 octobre 2012
    Sean Durkin aborde le thème des sectes avec un réalisme saisissant, montrant les conséquences de l'endoctrinement sur une jeune fille dont le retour à la "vie normale" ne se fait pas sans problèmes entre l'apprentissage de nouvelles règles de vie et la peur (aussi bien que l'envie, au fond) du voir son mentor-gourou redébarquer comme ça dans sa vie. Elizabeth Olsen fait preuve d'un grand talent dans un rôle difficile qui passe beaucoup par les non-dits et John Hawkes fait froid dans le dos. Si la réalisation insuffle de l'émotion à quelques moments simples comme une chanson à la guitare, elle manque tout de même de rythme à de nombreuses reprises, la faute à un scénario qui n'aborde que certaines choses en surface sans trop les dévoiler. C'est aussi la force du film de laisser une interprétation libre mais on sent l'ennui venir à quelques moments, rattrapé par de belles images et de bons acteurs.
    Julien D
    Julien D

    1 212 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mars 2012
    Ce premier film du réalisateur Sean Durkin est basé sur la narration parallèle des histoires de l’endoctrinement d’une jeune fille dans une secte libertine et celle de son retour dans un cocon familial très conventionnel. La narration juxtaposée de ces deux périodes de la vie de cette adolescente en quête d’affection permet d’interroger le spectateur sur les problèmes d’adaptation liés à un tel changement de modes de vie et sur les artifices de chacune des deux. D’une manipulation se voulant spirituel à un cloisonnement matérialiste, la pauvre Martha, ainsi que le public pris sous son charme, en viennent à perdre tous ses repères, depuis les notions de bien et mal jusqu’aux notions même de vie en société. Ce drame psychologique s’appuyant avant tout sur la beauté envoutante de ses images pleines de lumières et sur le jeu plein de vie de la ravissante Elisabeth Olsen, laisse derrière lui un profond sentiment de paranoïa et d’ambigüité morale insalubre.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 février 2012
    Assurer que la première qualité de Matha Marcy May Marlene est le poids de ses silences, denses, épais, effrayants, ce n'est pas une critique. Tout le contraire et la preuve que pour son premier long-métrage (récompensé à Sundance), Sean Durkin, même pas 30 ans, possède déjà une maîtrise de la mise en scène peu courante. Y ajouter svp un talent de scénariste évident tant l'écriture du film contribue au plaisir délicieusement pervers que l'on y prend. MMMM est une oeuvre douce (smooth serait le mot juste) pour montrer une violence sourde et les traumas d'un embrigadement et un nettoyage de cerveau qui débouchent sur une paranoïa schizophrène (ou l'inverse). Le film est sensoriel, avec une réalisation qui brille par son sens du cadrage, le plus souvent large, avec des plans rapprochés qui scrutent avec précision les pensées des personnages. Le montage utilise avec une intelligence rare la technique du flashback qui se fond puis se confond avec les scènes du moment présent. Confusion, perte de repères, perte du sens de la réalité, tout ce que vit au fil des minutes l'héroïne est retranscrit avec justesse sur l'écran. A fleur de peau, Elizabeth Olsen joue le rôle avec un naturel époustouflant, son visage changeant au gré de son état psychologique et son corps s'alourdissant ou s'allégeant selon le poids de son âme. Une révélation, cette comédienne qui peut passer de la beauté solaire à la laideur, comme par magie. Si, par bien des aspects, MMMM se révèle fidèle à l'esprit du cinéma américain indépendant, il a quelque chose en plus, une presque maturité dans le traitement de son sujet qui peut laisser à penser que Sean Durkin est un futur grand, à l'instar d'un Jeff Nichols. On parie ?
    Shawn Atreides
    Shawn Atreides

    16 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 février 2024
    Derrière la beauté apparente se dissimule parfois la laideur.

    Martha, Marcy May, Marlene ; son titre énigmatique d'abord, sa sublime affiche ensuite. Rien n'est clair, tout est subtil.

    Quel vertige que celui de m'être lancé aveuglément dans ce film. Une fois emporté, il faudra lire entre les lignes, au gré des non-dits. Savoir capter la portée des silences qui en disent plus que les dialogues. L'art de s'abandonner en totalité.

    Sean Durkin, sème le long de son métrage le champ des possibles et évoque les tourments du quotidien, sans jamais les confronter de façon tapageuse dans toute leur profondeur et complexité et ce, malgré l'échelle en apparence resserrée du film.

    Quelle est la place de l'individu ? À quels droits peut-il bien aspirer, si le Droit lui-même, ne fait plus corps dans cette vie autarcique sclérosée ?

    Où peut bien se trouver la limite entre le retour à une forme beauté indomptée et la violence feutrée d'une société faussement désincarnée, dans laquelle finalement, seuls les rapports de forces dissimulés font loi ? Une communauté dans laquelle chaque éruption d'état de nature la confronte à ses propres limites et où l'autosuffisance catéchisée se nourrit pourtant dans les restes de l'assiette du monde abject qu'elle conspue tant.

    Très vite, la frontière entre la vie providentielle idéalisée et le cauchemar s'amenuit. Nous assistons impuissants, en tant que spectateurs au morcèlement d'une jeune âme, brisée par le façonnement d'une main invisible.

    Quand l'individu déraciné perd toute harmonie, écrasé par le poids des épreuves, fuguer semble la seule échappatoire. Le corps peut fuir mais l'âme n'en reste pas moins altérée. Une fois marginalisé, revenir à une vie codifiée semble plus ardu.

    Le film nous convoque, sans jamais proposer de morale préfabriquée, à nous questionner et à placer nous-mêmes le curseur sur ce qui est acceptable ou non. Chaque modèle porte en lui ses failles, à nous de décider lesquelles nous sommes prêts à tolérer.

    Quelle justesse aussi bien dans la forme que dans le propos pour un tout premier long métrage !

    Le cinéma indépendant Américain dans toute sa vigueur.
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