Un faux documentaire bourré de bonnes intentions !
Barry Levinson est un réalisateur complet qui s'est essayé à pratiquement tous les genres de films avec plus ou moins de réussite. Réalisateur des très célèbres Good Morning Vietnam, Rain Man ou encore Sleepers, il ne s'est pas beaucoup illustré depuis le changement de siècle. Que cela ne tienne puisqu'il nous revient en 2013 avec un film d'angoisse nommé The Bay. Après une bande annonce alléchante et des affiches originales, le film sort enfin dans l'hexagone, que vaut-il vraiment face à la rude concurrence de ces derniers temps ?
Par les producteurs de Insidious et Paranormal Activity, voici le nouveau cachet que l'on retrouve sur pratiquement les trois quart des films d'angoisse depuis quelques années. Aguiché par une bande annonce accrocheuse, je me suis très vite intéressé à ce long métrage qui semble proposer quelque chose de différent des habitudes du genre. On sait d'ors et déjà que l'on aura affaire à un film tourné en caméra subjective ou dite à l'épaule, une mode qui a fait ses preuves pour le meilleur comme pour le pire. Rien de bien original jusque là, et pourtant l'histoire est recherchée et accrocheuse sur le papier. Le côté "je suis contrôlé par un corps étranger" a été mainte et mainte fois vu et revu au cinéma, mais il est traité d'une manière différente dans ce film. Ainsi, on suit pas à pas la transmission du dit virus entre les humains jusqu'à arriver à un point de non retour où il n'y a plus que des bestioles partout. Barry Levinson n'en reste pas là et ajoute une ambiance faux-documentaire ponctué de séquences (longues ?) où l'on suit des journalistes en train de tourner un reportage sur une fête locale, manque de bol c'est au même endroit que la fête aux parasites. Pas très dynamique, cet aspect faux-journal apporte quand même sa pierre à l'édifice et participe à entretenir cette ambiance quasi réelle de cette épidémie. Le schéma du film est facile à deviner si bien qu'on peut éprouver de la lassitude du fait qu'on arrive à anticiper ce que l'on voit à l'écran. On peut quand même pointer du doigt une ambiance stressante pas très bien exploitée et des scènes sanglantes sympathiques mais pas très utile pour un film à angoisse et épidémie. Pareil pour les origines des parasites et l'histoire en générale qui est expédiée à la va-vite, tout comme la fin bateau nous laissant sur notre faim sans vraiment pouvoir répondre à notre appétit vorace, ça pouvait faire la différence, dommage.
Comme pour la plupart des films de ce genre, le film tourne autour un faible nombre de personnages. Ainsi, on retiendra la prestation de la douce Kristen Connolly (La Cabane Dans Les Bois) qui arrive à donner un réel intérêt avec son personnage de reporter au prises avec un terrible parasite. Il en va de même pour Jane McNeill (The Walking Dead), autre victime qui tente de survivre au beau milieu des cadavres. Christopher Denham (Shutter Island) tire lui aussi son épingle du jeu avec un rôle plus qu'important dans le film.
Niveau réalisation, le film de Barry Levinson propose un dépouillement sans doute volontaire. Pas de décors trop riches, pas trop de sang, ni même de multiplicités des lieux afin de ne pas perdre le spectateur. Quand simplicité rime avec sobriété ça peut aussi devenir quelque chose de vraiment efficace. Pareil pour les musiques qui ne sont, hélas pas assez présentes, mais qui participent à renforcer cet aspect faux documentaire en misant sur des effets sonores réussits.
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Les + : ambiance, faux reportage, histoire
Les - : un peu court, pas assez stressant, une fin expédiée à la va-vite
Note : 12 / 20
En clair, on retiendra pas grand chose de ce sympathique The Bay qui, malgré de la bonne volonté et des bonnes idées, ne va pas marquer les esprits. Le schéma du film est terriblement classique si bien qu'on devine à l'avance les péripéties, gâchant par la suite le peu de surprises du film. Il en va de même pour l'ambiance stressante et pesante du scénario qui n'est, hélas, pas judicieusement exploité. Reste quand même un faux-documentaire original et parfois angoissant et un pitch de départ accrocheur. Légèrement sur-noté pour mon cas, il reste néanmoins à voir pour ceux qui sont vraiment fans des faux-documentaires à but angoissant.