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Un visiteur
4,5
Publiée le 30 mars 2018
Ce film est magnifique, tant par son réalisme que par la qualité avec laquelle le sujet est traité. Il montre parfaitement et sans pudeur, les dégâts de la répression Franquiste sur le long terme. Tout le long du film, le téléspectateur est en empathie envers l'actrice principale qui nous accompagne dans son combat et son espoir indéfectible de s'en sortir. Au moment où partout en Europe, l'extrême droite et les nationalistes ont le vent en poupe, il est important de se souvenir et d'entretenir la mémoire de ces milliers de femmes et hommes morts pour la République et la liberté.
Cela débute en avril 1939, juste après la victoire des franquistes sur les républicains. Hortensia (Inma Cuesta), enceinte, est incarcérée dans une prison de femmes, dirigée par des religieuses (sic) à Madrid car son mari, républicain, est dans la clandestinité. spoiler: Elle est condamnée à mort, avec d’autres femmes (qui seront fusillées) et son exécution est différée après son accouchement. Sa sœur, Pepita (Maria León, 26 ans et qui a obtenu la coquille d’argent 2011 de la meilleure actrice au festival de Saint-Sébastien et le Goya 2012 du meilleur espoir féminin), originaire, de Cordoue, lui rend visite régulièrement à la prison. Le film est superbe, d’un grand réalisme (il a été tourné dans l’ancienne prison de Huelva en Andalousie) et très émouvant. On retrouve l’ambiance de « L’armée des ombres » (1969) de Jean-Pierre Melville. Outre ses qualités cinématographiques, le film lève le voile sur la période dite de la « terreur blanche » (« Terror blanco »), mal connue en France et qui a duré, au moins, jusqu’à la fin de la 2nde guerre mondiale (1945). Le bilan officiel est de 80 000 morts… Un film efficace, beaucoup plus que certains de Carlos Saura sur le même sujet (certes, tourné sous Franco). .
La Voz Dormida est un film qui, sans être inoubliable, nous émus réellement. Les acteurs sont très bons, la mise en scène est correcte et l'émotion est présente de bout en bout. Les spectateurs les plus sensibles pourraient être choqués vis-à-vis de certaines scènes de torture, mais cela montre bien l'enfer vécu par la population espagnole lorsque Franco était au pouvoir. Un beau film !
J'ai regardé ce film en VO sans sous-titres et je dois le dire, c'était très bien joué ! L'histoire est un peu simple mais les acteurs sont très émouvants. Ce film nous montre ( je pense ) bien les conditions de vie difficiles pendant l'après guerre civile espagnole, quand Franco est au pouvoir. Un beau film que je conseille !
A remporté le Prix du Public au Festival espagnol de Nantes 2012. Directement inspiré d'une fiction de Dulce Chacon (allergique aux paillettes et morte d'un cancer à 49 ans). Le réalisateur scénariste Benito Zambrano reprend fidèlement les personnages créés à partir de témoignages réels de femmes persécutées au début du franquisme. Pour la plupart échouées dans des geôles crasseuses, avec pelotons d'exécution réguliers, rites bigots empreints du sadisme qu'encourage le pouvoir absolu... Traitées facilement de "putes communistes" par des fascistes de mèche avec leur avocat commis d'office, l'issue est connue d'avance... La plus raffinée des épreuves semble être d'accoucher et d'être passée par les armes peu de temps après. Le marivaudage entre deux jeunes apporte un soupçon d'humour, ce qui change un peu des torrents de larmes versées parce que pas moyen de faire autrement... Un aperçu de population muselée juste après la seconde guerre mondiale déjà éprouvante. Quand on pense que la poigne de Franco - qui fait penser à la folie bureaucratique de l'autre extrême ! - s'exerça jusqu'en... 1975 ! Ce film terrible relate une page d'histoire de l'Espagne de manière frontale, sans doute était-il possible de couper certains plans très tire-larmes... C'est l'enfer à l'état pur. Quelques belles âmes que la mort de proches a gardé humains sortent du lot de zombies, cette garde-chiourme par exemple. Sans elle le film serait intenable. On est forcé de songer à ceux et celles qui attendent dans les couloirs de la mort d'aujourd'hui, en 2012. Sans opérer de scabreux parallèles avec notre présent, s'imprégner, grâce à ce film, des faits actuels et passés afin de rester lucide et voter pour ce qui se montre le moins toxique ne saurait nuire !