Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Eowyn Cwper
122 abonnés
2 039 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 14 février 2018
septiemeartetdemi.com - Une incartade peu couronnée de succès dans le monde du téléfilm, puisque ce biopic axé sur les derniers mois de vie de Georges Pompidou déçoit (dans) tous les sens. C'est au global une vague tentative de compromis entre la façon américaine et un traitement bien franchouillard d'un sujet bien franchouillard, qui trouve son point de convergence dans une technique de caméra au point dont la médiocrité du rendu n'a d'égal que l'absence d'utilité.
Si les dialogues sont exceptionnellement bien écrits, ils sortent de la bouche d'acteurs choisis visiblement pour leur ressemblance physionomique avec leurs personnages (tout un tas de personnalités politiques françaises dont l'apparition est égrenée avec force ennuyeux sous-titres rappelant nom et fonction) plus que pour leur capacité à être convaincant, sauf pour Jean-François Balmer et Évelyne Buyle qui portent bien leur couple.
Avril 1973, quand Georges Pompidou débarque en Islande pour rencontrer Richard Nixon, il apparaît le visage bouffi. Aussitôt les rumeurs d'une maladie vont bon train. Si officiellement tout est démenti et que le peuple français n'apprendra sa maladie qu'à sa mort, Pompidou est bel et bien malade. Ne sachant plus pour combien de temps il en a, il lutte contre la maladie pour conserver le pouvoir et tâcher de bien préparer sa succession pour éviter que ses adversaires ne profitent de sa faiblesse. A la fois portrait d'un homme relativement méconnu et plongée dans les coulisses de la Vème république, "Mort d'un Président" est un téléfilm de qualité qui a le mérite de s'attarder sur une période de l'Histoire à laquelle on ne s'intéresse pas vraiment, Pompidou étant moins réputé que les autres Présidents. Et pourtant il y a dans cette fiction énormément de matière pour la rendre passionnante et savoureuse même si on aurait voulu qu'elle soit un peu plus acerbe. Sans être passionné de politique, ce téléfilm saura captiver, ne serait-ce que pour l'impressionnante interprétation de Jean-François Balmer.
Si Balmer est excellent, le film manque cruellement de férocité et d'humour noir. La classe politique est présentée de façon beaucoup trop gentillette et conventionnelle, même si le réalisateur a peut-être cru faire preuve d'esprit critique en plaçant quelques piques ici ou là. De plus, le rythme n'est pas non plus au rendez-vous, les scènes familiales mélodramatiques sur la gentille famille Pompidou se traînent et sont très répétitives. Il aurait fallu davantage de talent et de volonté subversive pour réussir un tel film, mais il faut convenir que le pari était risqué. Une mention spéciale pour Samuel Labarthe, toujours très bon dans ses rôles de composition, qui fait un Chirac très convaincant. En revanche la fadeur du faux Giscard, qui fut tout de même un des principaux protagonistes de cette guerre de succession, le rend quasiment transparent.
Si le film est pour moi, beaucoup trop superficiel sur l'action politique de l'époque, Jean-François BALMER joue une participation exceptionnelle. Quel grand acteur.